Bienvenue sur le blog de mes stages et ateliers  d'écriture !

Textes écrits par des participants à mes ateliers et à mes stages d'écriture, manifestations littéraires, concours... 

Dernière publication

Laurent E.
08 juin 2025
Textes d'ateliers

Je me souviens de ce moment suspendu. De la porte béante, ouverte sur l'infini. Une vue vertigineuse. Une beauté presque irréelle. Et les battements de mon cœur. Si forts. Battements d'excitation ? Ou peur ancestrale ? Je savais pourquoi j'étais là et fais face à l'inconnu. Pourtant, tout m'échappe....

Derniers commentaires

Invité - Nathalie Le feu
8 juin 2025
Ce texte est incroyable. Les descriptions de cette forêt dévastée vous enveloppent, vous enserrent, ...
Sylvie Reymond Bagur Le feu
16 mai 2025
Ce beau texte a été sélectionné pour faire partie du premier volume des Nouvelles de l'HAR. Vous pou...
Sylvie Reymond Bagur Les sentiers de la gloire Epilogue
23 avril 2025
Pour voir la scène dont le texte est une adaptation : https://www.youtube.com/watch?v=0jvmvJ0TkKo Me...

Derniers articles de mon blog : conseils d'écriture, exemples, bibliographies, mes textes...

13 mai 2025
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Illustration d'après un tableau de Grant Wood Enjeux de l’ironie On qualifie parfois la période entre la fin des années 1970 à 2000 de « moment ironique ». Comme si, après tant de périodes d’expérimentation formelle et d’avant-garde, se développait une sorte de « tonalité » nouvelle : celle qui procède d’une posture ironique - l’idée de ton est en effet l’une des dimensions essentielles de l’ironie littéraire, même si elle n’est pas la seule, notamment dans ce que l’on nomme l’ironie dramatique, nous y reviendrons. Nombres d’œuvres littéraires et artistiques de cette époque se caractérisent par une sorte de légèreté, un mode ludique et distancié : « l’ironie est de retour » a-t-on pu écrire. Un colloque sur la littérature à Aix-en-Provence a ainsi pu s’intituler : « Hégémonie de l’ironie (1980-2008) ».Cette vogue d’ironie et de légèreté ne s’est pas limitée à l’aire culturelle, elle est un phénomène social partagé par différentes cultures avec des dates d’apparition différentes et des formes variables. Cette « ironie généralisée » qui s’étend aux divers ordres de la vie a été souvent qualifiée d’ironie postmoderne, l’ironie caractérisant alors une forme particulière de conscience, d’attitude et de regard sur le monde.En effet, l’homme postmoderne, qui ne serait plus dupe de rien, ni des grands récits, ni d’une quelconque quête de sens, ni des enthousiasmes collectifs et encore moins de ce qui est l’ordre du sacré, ne prendrait plus rien au sérieux, on pourrait même écrire « ne pourrait plus » rien prendre au sérieux. Certains ont ainsi vu dans la posture ironique un des symptômes culturels majeurs de la société postmoderne. Sa critique a donné lieu par exemple à la notion d’Homo Festivus par Philippe Murray. Si nombre d’auteurs du premier quart du XXIe siècle semblent se placer dans cette « posture ironique », il est difficile de ne pas remarquer que nos sociétés semblent aujourd’hui chercher d’autres voies. Ceci se traduit en littérature par un goût accru pour des formes de « sincérité », celle par exemple qui cherche du côté de l’autofiction. Bien loin de la distance et du jeu ironique, l’on observe une tendance marquée pour l’immédiateté du rapport à soi, un idéal de transparence. Le lecteur semble aujourd’hui rechercher bien souvent l’authenticité et la possibilité d’une totale identification au récit lors de sa lecture. La subtilité rhétorique des seconds degrés de l’ironie ne semblerait plus au goût du jour.On ne peut toutefois affirmer que l’ironie serait incompatible avec notre époque, ce serait oublier les succès de librairie d’auteurs des éditions de Minuit que l’on peut placer dans cette veine notamment Jean Echenoz, Eric Chevillard et Gilles Toussaint ou encore la popularité d’un Michel Houellebecq. Reste à s’interroger sur le retour d’une forme d’engagement littéraire qui se traduit notamment par la surabondance de fictions explorant des faits de société. Il existe parmi celles-ci des formes d’ironie plus ou moins douce qui mettent en scène les travers de notre société, l’on peut citer ici, par exemple, Yasmina Reza chez qui l’on retrouve quelque chose d’une raillerie « pédagogique » qui rappelle Voltaire. Le risque étant de moraliser la littérature et de tomber dans la caricature et le poncif, si l’ironie se contente de reproduire une « dénonciation de bon ton », celle que l’on retrouve partout.L’ironie n’est donc pas toujours cette force libératrice qui révèle et fait vaciller. Le lien particulier qu’elle crée avec le lecteur peut être, certes, émancipateur, mais aussi compromission du lecteur, et l’on mesure ici ce que l’on pourrait nommer les « facilités de l’ironie » quand elle fait semblant de se questionner et n’est qu’adhésion à une norme déjà installée. Si l’ironie ne peut se réduire à son effet émancipateur, elle ne se résume pas non plus à une tonalité spécifique fut-elle la légèreté ou la distance. Pensons aux ironistes dits de droite du XIXe comme Léon Bloy, que nous avons déjà abordé. Leurs charges mordantes, véhémentes même, mêlent la satire et l’indignation morale. Aucune légèreté dans leur diatribe démystificatrice, dans leur volonté d’utiliser un verbe puissant, pour dénoncer la société bourgeoise de leur époque.   Ironie dramatique Il me semble nécessaire de compléter cette courte évocation des enjeux de l’ironie en évoquant -brièvement-  l’ironie dramatique, celle qui consiste non plus, ou pas seulement, dans un décalage entre sens premier et second degré, mais entre ce qui est attendu et ce qui se produit (attente du lecteur ou attente du personnage). Nous nous rapprochons ici de ce qui sous-tend des expressions comme « l’ironie du sort » ou « l’ironie de l’histoire ».L’ironie dramatique s’appuie sur un contraste entre ce que savent les personnages et ce que sait le lecteur, ce qui peut être interprété non plus comme un premier/second degré, mais comme différents niveaux d’accès aux informations. Ainsi, l’ironie dramatique élargit son champ d’application en mettant l’accent sur la structure narrative elle-même plutôt que sur la mise en place de sous-entendus.Les événements se déroulent de manière inattendue ou paradoxale, souvent en contradiction avec ce que l’on pouvait attendre ou avec les intentions initiales des acteurs impliqués. Elle met en lumière un décalage entre les attentes et la réalité. La tonalité peut être l’humour, la dérision ou le drame.C’est le procédé littéraire que l’on retrouve dans Roméo et Juliette. Juliette n’est pas morte, le lecteur le sait, mais Roméo ne le sait pas. Le résultat dramatique du suicide de Roméo procède d’un jeu cruel. Le jeu n’est plus un jeu de langage et de vérité, mais un jeu de l’histoire elle-même qui semble se moquer des souffrances des personnages.Impression également d’ironie dramatique à la lecture de Mars, le témoignage de Fritz Zorn sur sa vie. Un récit de vie qui se voudrait littéraire, publiable, mais c’est le drame d’un homme qui ne savait pas aimer, sentir, qui ne savait pas vivre et cette incapacité se retrouve dans la forme même de ce témoignage qui laisse peu de place aux sentiments vécus et aux expériences concrètes. Là est l’ironie et le drame, le texte laissé par Zorn,malgré ses efforts, ne parviendra pas non plus à être vraiment « vivant ».      {loadmoduleid 197} 
10 mai 2025
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Voici le premier chapitre de mon roman Sève d’automne. La scène est construite comme une superposition, une imbrication de temps différents, c'est d'ailleurs l’un des procédés  autour desquels est construit ce roman. Plusieurs temps sont mêlés, dans le présent - celui du retour- se glissent le passé, le futur incertain qui surgissent à la faveur d'éléments concrets ou imaginaires de la scène : la route, mais aussi le paysage, les objets, les visages, les corps, les pensées, les émotions, les mots…« Entre les pieds, une coulée de poussière recouvre quatre années, plus de quatre années ensevelies dans un mélange de pierres et de graviers. Entre les deux travées mal jointes du sol de la charrettedéfile le même chemin, comme à rebours, le chemin du retour. Plus de quatre ans et la même route, une charrette semblable ou presque, le même chaos des roues de bois, les cris du cocher qui hèle la lenteur des chevaux et des pensées qui flottent comme des fantômes. Le nuage de poussière de la terre sèche d’août, l’enthousiasme, le devoir à accomplir, battre les boches, ces salauds de boches ! Et, tout au fond, l’inquiétude du paysan pour la moisson qu’on n’a pas fini de rentrer sans compter celle que l’on ne s’avoue pas, l’inquiétude de l’homme qui ne sait pas ce qui vient…Des pensées si lointaines, des images, de simples images, elles le feraient presque sourire s’il n’y avait pas les autres, plus proches, plus tenaces, trop vives, trop douloureuses pour les porter comme de simples souvenirs. La mort, oui, il a vu la mort, il a tué des hommes et il a vu souffrir. Et e jeune homme montant d’un bond pour rejoindre le front, pressé de se jeter sous la dent de l’Histoire, ce jeune homme qui se serait engagé si on ne l’avait pas appelé, il voudrait lui tendre la main, l’accueillir, mais déjà il s’estompe, ami lointain, celui qui est parti, tout neuf, il y a quatre ans, où est-il maintenant ? Il ne le comprend plus, cet autre, cet étranger qui lui ressemble, plus étranger encore que tous ces boches qu’il a bien fallu surveiller, attaquer, ceux qu’il a vus de près ou simplement aperçus, paysans comme lui, paysans d’ailleurs maintenant quelque part sur d’autres chemins du retour. Le jeune homme naïf s’éloigne et la route défile. Reste la dureté du sol froid de janvier qui craque sous le poids des hommes qui reviennent.La route. Comme à l’aller, ne pas la regarder. Ne pas lever les yeux pour ne pas voir la distance qui s’installe. Rester concentré sur elle, Rachel, sur le souvenir de son visage, le parcourir, encore et encore pour l’imprimer. Garder pour les jours qui s’annoncent, les jours au loin, la courbe de son buste nu, levé, offert et laisser venir toute cette chaleur, toute cette douceur douloureuse de la recherche du plaisir. Ne pas regarder la route pour qu’elle reste la même, pour pouvoir la refaire à l’envers, la remonter, y remonter le temps, s’accrocher le regard au plancher de bois, à la trainée du sable comme tant de fois depuis il s’est accroché aux sillons d’une photo passée, photo de mariage tant de fois dépliée, repliée sur son cœur dans une page qu’il avait arraché au Livre. Le grain des mots tournique encore, malgré le froid, malgré tout ce temps qui défile, « qu’il me baise des baisers de sa bouche ! Car ton amour vaut mieux que le vin, tes parfums ont une odeur suave ; ton nom est un parfum qui se répand… », des mots écrins qu’il avait choisis pour cette unique preuve, une photo creusée jusqu’à la déchirure par l’envie de croire à la magie des objets, au pouvoir des gris-gris de nous emmener avec eux, pour s’échapper un peu, pour défier l’absence. Il l’a perdue depuis.Les hommes sont silencieux. Parfois, entre eux, se glisse un regard inquiet. Peut-être sont-ils les derniers à rentrer ? Les plus vieux sont revenus d’abord, puis les gradés, les « diplômés », les gros propriétaires, ceux qui ont des relations, les mêmes, toujours, ceux qui n’étaient pas en première ligne et ne rentrent pas en charrette. Alors, la victoire ? Peut-être. La justice ce sera pour une autre fois, mais, qui a pu vraiment y croire ? Juste la fin d’une guerre et le droit de se taire. Non, ils ne sont pas les derniers, bien d’autres attendent encore. Çà et là, quelques mots, « Tu vas où toi ? » et puis, chacun retombe dans son silence, habité, de loin en loin, par les couinements de la charrette.Il écoute, il entend ce bonheur silencieux, plutôt, il le devine, retenu, fragile comme le sien, un bonheur indécis, vague et soucieux de tout ce qu’ils voudraient retrouver, de tout ce qui a dû changer. Pas de geste d’impatience, miettes branlantes secouées par la route, recrachées par l’Histoire, ils sont bien trop étonnés d’avoir pu s’échapper du ventre du monstre. Sont-ils heureux ? Ils le devraient pourtant, ils rentrent chez eux, enfin ! Heureux comme ces chevaux harassés qui hument l’odeur de l’écurie, pourtant trop vieux pour ne pas y flairer comme un relent d’équarrissage. Que faire de tout ce temps qui s’est passé sans eux ?Il écoute et il se voit, se reconnaît dans ces mines grises. La guerre a retaillé les traits comme elle a modelé les paysages. À côté de lui, un presque gamin, enfant perdu dans sa redingote bleue dont la manche cousue tente de faire oublier un moignon. Même lui, même les jeunes, ils sont vieux, vieux pour toujours. Sur leur visage de champ de bataille, une sorte de fatigue qu’il connaît bien, celle qui ne s’efface pas dans le sommeil et fait de chaque nuit un douloureux voyage. Pourtant, il voudrait dormir un peu, il le faudrait pour reprendre des forces, un peu de toutes ces forces perdues le long de cette interminable route depuis le centre de l’Allemagne, le début à pied, les trains, les nuits sur un banc glacé dans le brouillard hostile d’un pays vaincu, les gares indifférentes aux noms gutturaux, les bousculades pour monter dans un wagon déjà trop plein, les compagnons de route à qui il n’a pas eu besoin de parler, un haussement d’épaules suffisait, « c’est le bordel » et tout le monde le savait. Et tout le monde s’en fout, surtout là-bas, de l’autre côté. Rien ne leur a été simplifié, des papiers, obligations administratives à n’en plus finir, si peu de prévu pour eux saufdes attentes dans des camps de transits.Et puis, et c’est peut-être cela qui l’empêche de s’endormir, pas le banc de bois dur ni même les cahots de la route, mais une colère qu’il retient depuis qu’il a passé la frontière, une colère qui grossit, se nourrit des regards suspicieux, des visages qui se ferment, des questions. Découvrir qu’il gêne, qu’il ne rentre pas dans les cases de l’enthousiasme et dans l’image du poilu. Qu’importe la faim, les pieds gelés, l’humiliation, il n’est pas un soldat vainqueur, il s’est rendu à l’ennemi, une année de camp a suffi pour effacer ses trois années de front. Qu’est-ce qu’il aurait fallu ? Crever ?Ajouter son nom à la liste pour mériter les remerciements ? Un prisonnier, c’est cela qu’il restera, une souffrance sans gloire, un mot qui s’est collé à lui comme une tare.La route monte maintenant. Partout, sous les troncs noirs dénudés par l’hiver, comme un vieux souvenir d’été, le tapis épais de feuilles de châtaigniers s’efface sous le givre comme les souvenirs s’effacent sous l’envie de se rappeler, souvenirs tant ressassés, usés d’avoir trop servis, usés par l’envie d’espérer, les envies de survivre qui se sont frottées à eux comme à des talismans précieux jusqu’à ne plus en laisser qu’une transparence vague. Alors, il faut lever les yeux, regarder et accepter de voir son pays courir, nu, de chaque côté du chemin. S’il était revenu plus tôt, il aurait pu sentir l’odeur d’humus si particulière de ses sous-bois, une odeur de mousses crépues où, parfois, se dresse un cèpe fanfaron, l’odeur des châtaignes qui germent dans la bouche entrouverte des vieilles bogues moites, l’eau lui vient à la bouche… Mais, partout, des troncs noirs tordent leurs bras maigres vers le ciel, une nudité qui lui en rappelle d’autres. Désolation, c’est le mot qui lui vient. Non, ce n’est pas cela ! Ici les arbres se reposent, savent que le printemps va venir, ce n’est qu’un peu d’humilité face à la force de l’hiver. Et puis, pour poser son regard, il lui reste la roche. Telle une belle dame qui laisse glisser son manteau pour mieux dévoiler ses joyaux, partout, sur les pentes, les murets, les falaises, la forêt d’hiver montre sa parure de schiste. Et, dans ce geste, ilreconnaît sa générosité secrète. Pour celui qui ne la connaît pas, la vallée paraît sombre, encaissée, il faut être né là pour savoir s’éblouir de l’éclat des cristaux de quartz et de mica nichés dans la pierre noire, bien la connaître pour être fier et se sentir content de la nuance rousse qu’elle a su ajouter au gris sombre du schiste. Si l’on sait voir, alors, comme ce soir, tout brille au fond de sa petite vallée. Ici, la richesse, il faut l’apprivoiser, savoir tirer son bonheur de la vigueur d’un ruisseau, jouir de la rondeur fripée d’un tronc de châtaignier. Son pays, il a fallu qu’il parte loin pour le désirer, c’est là-bas seulement qu’il a compris combien il était riche, de cette richesse secrète des petits coins de montagne.C’était pendant les longues nuits de veille dans les tranchées avec le soldat René. René, disparu, volatilisé quelques mois plus tard. C’est avec cet homme dont il ne reste peut-être rien d’identifiable qu’il a découvert la poésie des Cévennes. René lui parlait de sa région, les Basses Alpes avec des mots doux et beaux. En vérité, il ne parlait pas, il disait des mots et ça chantait malgré le bruit de la mitraille, ça recouvrait presque la peur. Alors, lui aussi s’est mis à parler et il a trouvé des mots, des mots inconnus qui sont sortis de son amour pour sa vallée, pour seschâtaigniers et les crêtes bleutées et il la ramène avec lui, sur la charrette, cette possibilité nouvelle de dire des mots et d’en adoucir le monde, en effeuiller les détails avec gourmandise comme un amant sa marguerite. Des mots pour découvrir ce qu’on a toujours vu, car l’on voit tellement mieux quand on cherche ses mots pour raconter à un ami qui vous écoute. René, René… Il redira souventce nom, avec toute la vibration de mots et d’images qui entoure son souvenir. Se souvenir ? Mais pas de tout, sinon il faudrait réussir à coller ensemble l’image de cet homme, une image grande comme l’univers qu’il avait en lui, souriante, puissante comme cette imagination qui coulait comme un flot et vous entraînait sur les pentes de ses collines et puis le rien, la disparition violente, René déchiqueté, sanglant, enseveli. Recoller cela ensemble ? Il ne faut pas essayer et tout se fond pourtant dans la poussière du chemin et du temps, tout devient flou,l’image de René, son sourire malicieux, ses yeux, comment étaient ses yeux déjà ? La charrette saute sur une ornière, il se cale au fond du banc, s’accroche au montant de bois. René et son sourire se sont envolés comme des anges. Des anges… Le mot est ridicule ? Et se tirer dessus pour rien, et puis, un jour s’arrêter, pour rien non plus, ce n’est pas ridicule ? Il lui parlera de René, c’est sûr, et des livres que René lui a fait connaître ; il les commandera et les lira pour elle qui ne sait pas bien lire. Il aime cette idée, faire revivre René, en lui, entre eux. Mais, tout seul, saura-t-il retrouver les mots sans la présence de cet homme poète ? Oui, l’élan est là, il le sent, la poésie c’est un peu comme l’amour, ça vient de l’inconnu et ça vous fait comprendre et aimer le monde.Alors, il n’a plus peur, son pays, il faut le regarder en face, l’aimer tel quel, pauvre, humble, rétréci sous le gel et mettre tout l’amour possible dans la caresse de son regard. Rochers, souches mortes, pentes raides, rien pour se cacher, un pays comme un homme seul sous la mitraille. L’amour de son pays en prélude de l’autre et quel beau mot prélude ! Il faudrait réussir à faire de ces années un formidable prélude, profiter de chacun de ces instants comme on jouit des sinueux préludes de l’amour. Tout aimer, les virages, les pointes dans le dos, le bois du banc qui s’insinue dans les fesses trop maigres, aimer la mauvaise soupe, la paillasse pourrie et même les tranchées ! Tout ce qui a fait passer ce temps, tout ce qui l’a rapproché d’elle. Et puis, ce temps n’a pas été perdu, il ramène des idées pour mieux vivre et pour s’occuper d’elle. Il rapporte avec lui des idées d’ingénieurs, de gens de la ville, de ceux qui sont instruits et qui ont voyagé. C’est un peu prétentieux, mais il se sentait bien avec eux. Où sont-ils maintenant ? Sur quelle route ? Dans quelle tombe ? Ses yeux se ferment. S’absenter, un instant, enfin. Penser au prélude… Et puis, une explosion, une remontée d’amertume, un son gras qu’il étouffe très vite d’un bras en travers de la bouche, il n’a pas ramené que des poèmes, mais aussi des poumons avec des cicatrices, un souffle court depuis ce moment où, dans la tranchée, l’air s’est mis à vous brûler de l’intérieur, l’impression d’étouffer et le besoin d’air qui vous oblige à avaler le gaz qui éclate dans la poitrine comme une giclée d’acide. Une douleur mal soignée dans un camp ennemi et qui le brûle encore, revient à chaque quinte. Il faudra continuer à se battre, il le sait, réprimer chaque fois que ça monte, se rue dans sa gorge, éructe,révèle le corps abimé et l’épuise. Puis, cela passe.Sur les bancs de bois, les hommes sont calmes et leur silence se bringuebale par les petits chemins des Cévennes. Les forêts n’ont guère changé, un peu ensauvagées, mais pas tant que ça. Des roncesse sont installées dans le sous-bois et des genêts y caracolent, premiers profiteurs de l’abandon. Çà et là, des pans de terrasses se sont éboulés, mais tout cela va changer, les hommes sont de retour. Enfin, ceux qui sont vivants. Ce qu’il en reste. Louis n’a pas besoin de les regarder pour savoir le délabrement des corps vidés de leur substance, il voit ses mains, deux brassées de bois secs abandonnées sur ses genoux, bouts d’os noueux, fantômes de mains posées sur des fantômes de cuisses, formes absentes qui hantent un pantalon qui gondole, le cadeau offert au camp de Nîmes «Au titre d’ancien combattant de la patrie », après moult consultations, hésitations et « malgré son statut de prisonnier libéré », de demi-traitre, semblait dire l’air dédaigneux de ces planqués derrière leur comptoir. Il a suffi de quelques heures pour que la maigre teinture du vieil habit militaire laisse affleurer une vilaine couleur bleue, défraîchie, tâchée, de sang peut-être. Il a beau savoir que le tissu manque, tout de même, ça fait mal cette reconnaissance au rabais. Plutôt rien, il aurait préféré rien plutôt que ce don humiliant. On veut bien vous offrir, mais il ne faut pas quecela coûte trop cher, une reconnaissance qui calcule ! Est-ce qu’ils ont calculé eux, les soldats ? Sa jambe gauche tremble, un tremblement incontrôlable qui vient quand il s’énerve comme si ellevoulait intervenir, souligner une urgence, un désir inexprimé, l’inexprimable.La route monte plus fort maintenant, la charrette peine, les efforts des chevaux pèsent sur ses épaules, écrasent son cerveau. S’il pouvait ne plus penser, s’abandonner aux hoquets de la route, se contenter d’être là, vivant, rentrer, recommencer la vie d’avant. Et pourquoi n’a-t-elle pas répondu à ses lettres ? Elle ne sait pas très bien écrire, mais… Et puis il y a le noir, le dur et tous les autres, ceux qu’il a croisés, les vivants et les morts. Comment se reposer alors qu’il les sent, là, tous, sur la charrette avec lui, innombrables visages, des cris, des paroles et des morceaux de corps ? Se laisser bercer par les cahots de la route, les chaos de la vie, sa route sinueuse, les trous, les bosses, la guerre, le monde qui s’est ouvert, se délester un peu de tout ce qui se bouscule, des horreurs et des rencontres, se reposer sur sa seule certitude, le goût fort de la vie dans sa gorge à vif qui espère tant de ce retour. Il gagne son refuge et quelque chose le rassure, il sait ce qu’il ne veut plus faire, ce qu’il ne fera plus. Plus de violence. Plus de haine. Cela se dit en un seul mot, la paix, il l’a gagnée, il veut la paix, il y a droit, non ?Et puis, sous la poussière des guerres et des voyages, enfoui, caché sous leur nuage, il sait qu’il reste le chemin, toujours le même, le chemin qui le ramène chez lui. Il s’assoupit.»        {loadmoduleid 197} 
10 mai 2025
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Raconter peut se faire chronologiquement, en respectant l’ordre des évènements racontés ou en jouant avec cet ordre, en inversant par des flashbacks (analepses) ou inversement, prolepses (anticipations). L’on peut placer chaque histoire, chaque moment, dans des chapitres différents, qu’il est possible de relier en donnant l’impression d’un lien temporel comme dans le Maître et Marguerite de Mikhail Boulgakov. Mais l’on peut vouloir faire se rencontrer, se tisser deux temps différents à l’intérieur non plus d’un même livre, mais d’un même texte. L’écriture qui ne peut se faire que de façon linéaire, c'est-à-dire un mot à la suite de l’autre, doit trouver des astuces pour y parvenir. Un petit détour par le cinéma et son vocabulaire peut se révéler intéressant pour comprendre les procédés qui sont en jeu dans cette imbrication des temps.   Une conception cinématographique de la narration ? Certes, la littérature n’a pas attendu la naissance du cinéma pour jouer avec la temporalité, cependant, le développement du cinéma, de ses techniques et de son vocabulaire a mis des mots sur ces questions et il a inventé des solutions nouvelles. La gestion de l’espace et du temps de la narration a été au cœur de l’avènement du cinéma en tant qu’art. On peut dire que le « cinématogaphe » est devenu le cinéma quand la caméra n’a plus été utilisée comme un chef d’orchestre placé d’un point de vue unique, mais comme un élément en mouvement et surtout par le développement de l’art du montage.Soudain, le cinéma n’était plus seulement un moyen de reproduction du réel, mais un moyen d’expression.Grâce au montage, le cinéma a dépassé le naturalisme, la copie de la réalité pour devenir création. Le montage, c’est l’incursion du point de vue non plus seulement de la caméra, mais du cinéaste qui, grâce à ses manipulations, va entrainer le lecteur dans une forme particulière d’affectivité ou d’esthétique. Il s’agit non plus seulement de filmer, de faire des images, mais, au moyen du changement de l’ordre des images et des péripéties, de composer, de mettre en scène l’émotion.Le montage fait du cinéma un autre art que la représentation théâtrale. Il semblerait que ce soit le montage, plus encore que les mouvements de la caméra, qui a libéré le cinéma et ses potentialités artistiques.Les montages alternés de plusieurs scènes, les montages en parallèles de plusieurs histoires se multiplient dès les années 1901 et 1905. On assiste même dans les années 1920 - 1930 à l’émergence d’une théorie du montage-roi comme une sorte de « ciné langue » : le mixage.   Application à l’écriture L’on peut, pour trouver des solutions à l’écriture de deux moments ou deux histoires imbriquées, s’imaginer être un monteur qui découpe puis combine, en gardant à l’esprit les notions notamment de changement de plan, de fondu enchainé et de son contraste avec la coupe qui peut être plus ou moins brutale. On ne peut pas fondre deux mots, deux phrases ensemble, mais on peut créer, une impression de fondu à partir de procédés multiples et toujours à inventer. Passé et présent se tissent ensemble comme dans un film où les images de l’un et de l’autre alterneraient par coupures ou fondus enchainés. Comment se fait cette incursion ? Glissement, rebond sur une chose ou sur un mot, superposition, associations d’idées… les moyens et les formes que peuvent prendre ce "montage" sont nombreux. Le fondu  peut, par exemple, se faire à partir des sensations (odeur, vision  d’un support matériel inclu dans la scène tels que objet, élément du paysage, décor, visage, élément météorologique…. Le passé s’invite dans le présent, les temps s’emmêlent, peuvent se rejoindre, sans aller forcément jusqu'au fantastique ou l’hallucination. Les temps passés s'inscrivent dans l’espace du temps en train de se dérouler telle cette étoile que nous voyons dans le ciel alors qu’elle est « éteinte » depuis longtemps.Dans ce type de construction, la scène racontée se nourrit des incursions du passé sans que l’on en perde le fil, elle reste la trame du texte enrichie d'éléments biographiques, de traits de la personnalité, de la sensibilité du personnage...    Lire un exemple dans mon roman Sève d'automne Découvrr d'autres exemples sur le blog        {loadmoduleid 197} 

La claque

Atelier Je me souviens revisité

Je me souviens de ce moment suspendu. De la porte béante, ouverte sur l'infini. Une vue vertigineuse. Une beauté presque irréelle. Et les battements de mon cœur. Si forts. Battements d'excitation ? Ou peur ancestrale ? Je savais pourquoi j'étais là et fais face à l'inconnu. Pourtant, tout m'échappe....

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  29 lectures

Contrepoint

Atelier Paysage sonore

Elle a traversé tout Paris en apnée, sourde au charivari turbulant environnant. Trottinant à la cadence enlevée d'un air entêtant qui trottait dans sa tête, clic clac, clic clac, ses petites bottines ont butiné le macadam des enivrantes notes qui caracolaient, fleurissaient, fanfaronnaient sourdemen...

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  68 lectures

Le feu

Atelier Fantastique, la peur

Maintenant que c'était fini, il était revenu. A peine arrivé sur le chemin forestier, il découvrit avec effarement un autre monde.L'impression était saisissante : devant lui, à perte de vue, un cimetière se dressait vers le ciel. Des squelettes d'arbres gisaient au sol. Pas un chant, pas un appel, u...

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  118 lectures

Une chanson douce

Atelier Ecrire d'après une scène de film

Ils crient. Ils boivent. Ils gesticulent. Que des hommes. Que des soldats. Ils se sentent forts. Forts d'être des hommes. Forts d'être nombreux. Forts d'être encore vivants. Un moment de trêve. Un moment où il est possible d'oublier la souffrance. La peur. L'horreur. Ils sont à l'abri de la guerre. ...

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Les sentiers de la gloire Epilogue

Atelier Adaptation littéraire d'une scène de Kubrick

Le soir tombait. Les rues du camp étaient désertes. Encore tremblant de la colère qu'il n'avait pu contenir devant le cynisme de Boulard, le colonel Dax éprouvait le besoin de se retrouver seul.Alors qu'il allait ouvrir la porte de son appartement, un vacarme de sifflements, de cris, d'interpellatio...

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Un petit dérivatif

Atelier- Ecrire d'après une scène de cinéma

Clameurs goguenardes, moqueuses, hargneuses. Messieurs ! ça siffle, ça gueule bouche béante, ça gouaille, ça remue. Usée, râpée, à bout, ivre peut être. Une troupe. Des hommes, unis dans un même corps, qui se sont battus pour défendre, défendre quoi ? Surgis du néant de la bestialité, ils gueulent, ...

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Mario

Atelier Vies minuscules avec Pierre Michon

Je me souviens de Mario, le locataire de mes parents. De nature immuablement heureuse, il comblait de vie le fond de notre cour. Il était de ces hommes rudes aux traits gravés par les intempéries et aux mains rabotées par le mortier. Chaque maison, chaque construction avait imprimé sa marque dans l'...

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Disparition

Atelier Épilogue en marchant

Ma fille n'est jamais revenue en Europe.À l'hôtel ils me disent : on se souvient vaguement d'elle, mais bon, pour nous, sans vous vexer, un blanc ressemble à un blanc. Je leur montre une photo. Oui, vaguement. Rien de plus. Pourtant, elle a du chien, ma fille. Elle ne peut laisser indifférent ! Où f...

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  220 lectures

343

Atelier sous l'acronyme`

Couloir gris de la fac. Elle se tient contre le mur et dans ses doigts crispés, son téléphone. Autour d'elle, des élèves se pressent. Elle s applique à composer une nouvelle fois le numéro de l'hôpital Henri Mondor avec une répétition de même chiffre 0 800 08 11 11. Son visage est pâle, sa mâchoire ...

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  243 lectures

Une pie

Atelier Crescendo fantastique

Cet après-midi là, elle était confortablement installée dans son canapé. La semaine avait été épuisante. Elle s'octroyait quelques instants de repos, un peu coupable toutefois d'abandonner un moment la tâche qui l'attendait, quand une pie vint se poser sur la terrasse, si près de la fenêtre qu'elle ...

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  218 lectures

Demain

Atelier Sous l'Acronyme

Salut ! A demain…Ici…Bien sûr. Bien entendu demain au « CHU »….Comme chaque jour et si souvent les nuits me murmure mon cerveau fatigué. C.H.U ! Je m'éloigne des bâtiments austères, les trois lettres filent devant mes yeux. Sur le porche d'entrée, trois lettres, immenses, qui me poursuivent ! F...

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  237 lectures

A l'heure du café

Atelier Crescendo fantastique

Six heures vingt-cinq minutes, Martine Ducobar ouvre un œil. Six heures trente très précises, elle tombe du lit, s'échoue sur le parquet. Ce n'est pas la peur d'arriver en retard au travail qui la fait déguerpir du lit. Elle est retraitée. Martine Ducobar se lève à six heures et demie. Dans un ...

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  260 lectures

Autocar

Atelier Crescendo fantastique

L'écrivain est monté dans l'autocar. Il indiqua sa destination au chauffeur et lui régla les trois francs cinquante du voyage. Les sièges étaient éparsement occupés, il s'installa dans une des premières places. Le chauffeur lui avait dit qu'il lui indiquerait l'arrêt de sa destination. Il ne la conn...

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  314 lectures

Cupidité

Atelier Démesure avec Léon Bloy

Le curaillon, graisseux comme un lardon de foire, suintant de bondieuserie, mitraillait l'auditoire avec alacrité, en dégoulinant imperturbablement une homélie en cascade, ses petits jambons de bras s'ébrouaient dans l'air comme les pattes d'un poulet qu'on est en train de plumer. Son monologue infi...

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  305 lectures

Entre deux lettres

Atelier Sous l'acronyme

Il marche dans la nuit. Il fait sombre et les quelques lampadaires ne suffisent pas à dégager les immeubles de leur pénombre. Il se faufile dans l'allée. Son ombre se découpe par intermittence sur les barres de béton, elle court sur les halls d'entrée délavés. Ce jeu de lumières ne permet pas de l'a...

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  234 lectures

Charly

Stage Vies Minuscules

Sa déambulation baroque, colosse barbu porté par son caddy, animait tout le quartier. Je craignais son apparition, démarche incertaine, marin bousculé par une mer houleuse. Il fendait sans un regard le flot des voitures, capitaine au long cours à la recherche d'un port d'attache, insensible aux clam...

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  276 lectures

La petite robe noire

Atelier Crescendo fantastique

Dong ! Dong ! Dong ! Le glas de son chagrin. Madeleine Savière enterre aujourd'hui le compagnon de toute une existence, celui des heures claires, celui des heures plus sombres. Devant la glace biseautée de l'armoire de leur chambre, elle finit de se préparer. Elle pose son sèche-cheveux, s'applique ...

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  357 lectures

La tentation d'Albertine

Atelier Crescendo fantastique

Un petit chapeau aux couleurs fanées sur la tête, ce matin-là, comme chaque matin, tenant à la main son cabas duquel dépassaient poireaux, fanes de carottes et plumes de volaille fermière - c'était jour de marché - Albertine Parut poussa de toutes ses forces la lourde porte de l'église, franchit le ...

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  371 lectures

Crème de jour

Atelier Visages

L'imbécile, l'idiote, j'avais dit, 25 ans maximum, c'est précis, c'est net, et déjà comme ça, d'habitude, on se retrouve avec toutes celles qui ont moins de 25 ans, toutes celles qui pensent faire moins de 25 ans, celles qui croient qu'on pense qu'elles font de moins de 25 ans, celles qui aimeraient...

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  456 lectures

La maison d'en face

Atelier Larmes

Elle est là discrète, recueillie. Le toit rouge brique de la maison d'en face se découpe sur le fond gris du ciel.Un gris épais presque noir. Elle ne voit que la maison aux volets vert amande. Aux volets clos. La façade blanche est recouverte de glycine. La glycine est fanée. Derrière la fenêtre de ...

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  342 lectures

Le dîner

Stage sur la nouvelle

La lumière emplit soudainement la pièce et la porte en verre opaque projette un halo jaune vers l'extérieur. D'un bond, Milo se plaque contre le mur. Il attend, immobile, le cœur haletant, les doigts serrés sur son couteau. Revêtu de noir et encagoulé, il est presque invisible, mais à quelques secon...

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  353 lectures

Post partum delirium

Atelier Démesure avec Léon Bloy

      Et dire que pendant neuf mois Sophie les avait fantasmés, marchant hallucinée dans sa chambre, vénérant les yeux fermés ces petits anges, ses futurs dieux, papouillant son bedon bien rond avec une vanité de reine et des chatteries infinies. Cinq mois plus tard, elle aurait ...

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  374 lectures

Retour à Venise

Atelier Superposition des temps

Cilia est de retour à Venise. Elle savait qu'elle reviendrait. "Revoir Venise et mourir"... Un pressentiment ? ...La gondole ralentit, toute noire. Son fer de proue doré, dressé à l'avant. Des sièges de velours rouge attendent le touriste. Simon lui avait pris la main. Elle était montée. Heur...

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  503 lectures

​De toi à moi

Atelier Superposition des temps

Elle est là, sortant des toilettes où elle s'est changée ; vêtue d'un short moulant et d'un haut de bikini succinct, elle fait tournoyer au-dessus de sa tête son tee-shirt qui lui donnait à priori trop chaud. Elle s'égosille, « allez, allez, allez, levez les mains en l'air ». Les yeux brûlants, les ...

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  448 lectures

1/43

Atelier Superposition des temps

Le bureau de l'éditeur était meublé avec simplicité. Un pupitre portait mon manuscrit qu'il était en train d'étudier, un crayon de papier posé sur le rebord. A côté, un ordinateur portable était ouvert sur un bureau droit, sans tiroir. Une bibliothèque, appuyée contre le mur face au bureau, contenai...

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  464 lectures

Quatre à deux

Atelier Style de Léon Bloy

Jean-Emmanuel et Marie-Hélène À eux deux déjà : ils sont 4, cherchez l'erreur ! Des saintes, des saints, pas d'esprit… C'est peut être ça l'erreur, une maldonne dès le baptême ! D'abord la Grande Sainte bien nitouche ! Il faut la voir avancer, le dimanche, dans la nef de l'église avec sa bouche endu...

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  495 lectures

Sanctuaire

Atelier Paysage sonore

C'est le bruit des portes qui rompt le silence. La voix des ouvreuses, lointaine, comme une mélodie qu'on fredonne sans y penser. C'est le sol qui grince, quand les fauteuils soufflent. C'est un bruissement de chuchotements, faible d'abord, il grossit, lentement devient un brouhaha. On devine dans c...

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Son
  431 lectures

Amour et Figatelli

Atelier Démesure avec Léon Bloy

Ils étaient deux, toujours ensemble, aussi unis que dissemblables ; voici leurs portraits et leurs caractères extraordinaires… Elle, Colomba, veuve PRUNELLI, tenait une gargote dans les environs de Bastia. Une Gitane maïs au coin du bec, avachie au bout du comptoir comme un crocodile faussement asso...

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  586 lectures

Les pleurs.

Atelier Larmes

« Gabriel, c'est une rock star », aime à dire Charles-Henri. Mais non, il ne peut pas le dire : l'expression n'existe pas encore. En revanche, il dit souvent : « Nous sommes dans le spectacle depuis quatre générations ! Le métier, on le connaît » Oui, Charles-Henri connait son métier. Il les maîtris...

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  639 lectures

Demain

Atelier Larmes

Elles se sont échappées une nouvelle fois. L'oreiller trempe ses joues de son humidité triste et elle s'essuie machinalement les yeux. Elle leur avait pourtant interdit de recommencer, de la tourmenter. Mais elle sont là, tapies. Elles reprennent. Ses épaules tressautent. C'est comme une pluie sur s...

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  592 lectures

Panique au Louvre

Atelier Visages

Dans la queue une femme s'énerve ; elle manque d'éborgner ses voisins en ouvrant son parapluie. Menton frémissant, bouche amère, paupière coléreuse, elle grince entre ses incisives jaunies : 'pas la peine d'avoir réservé l'entrée en ligne pour attendre sous la pluie !' Derrière elle, conciliant, un ...

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  516 lectures

La vie

Atelier La vie en micro-nouvelles

Le canon Un matin d'été. Une grande avenue, silencieuse. Quelques rares passants. Peu de voitures. Un dimanche peut-être ? Le soleil filtre à travers les ruelles. Une femme marche dans la ville dans un calme qui l'étonne et la réjouit. Loin derrière elle, quelques notes d'une mélodie familière, une ...

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  518 lectures

Revenir sur le chute

Atelier L'auteur au travail

Texte d'origine : « La douleur qui précède la chute. Les fantômes qui dansent devant les yeux. Autour, tout est anéanti. C'est vide, déserté. L'image sans le son. On regarde autour de soi. Les formes, les objets, les gens qui habituellement font sens, sont vidés de leur substance. Comme lo...

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  614 lectures

Écrire

Atelier L'auteur au travail

Qu'est-ce qui précède l'idée? La sensation, les images mentales, les mots? Ou est-ce de l'idée que découlent le flux du texte en s'appuyant sur le ressenti, les sens, les associations… Vraisemblablement tantôt l'un, tantôt l'autre et les deux à la fois. Explorons donc. Une boule d'Anduze, senteur mi...

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  556 lectures

La colonne brisée

Atelier Autoportrait appropriation en 3 étapes

C'est une femme représentée à demi nue. Son torse, lacéré verticalement sur toute sa hauteur, émerge d'un drap blanc rosé. Il est enlacé de lanières blanches, qui à la fois l'emprisonnent et l'empêchent de se fendre en deux. Ces multiples ceintures s'efforcent de retenir les deux parties ensembles, ...

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  808 lectures

Encore 4 minutes

Atelier Paysage sonore

La vielle dame s'est installée près de la fenêtre. Le rituel est immuable. Fauteuil, couverture, napperon, tasse, soucoupe, madeleine. La rue est calme, un peu laiteuse. Les étals du marché ont été démontés, les trottoirs laqués d'eau. Le ballet de patois élastiques, d'invectives recuites, de plaisa...

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Son
  646 lectures

La maison vide

Atelier L'auteur au travail

Texte d'origine  "Lorsqu'il voulut ouvrir le portillon, il dût le pousser de toutes ses forces, tellement l'herbe avait envahi le jardin. Depuis combien de temps n'était-il pas venu ? Tout avait l'air abandonné. Les massifs autrefois si beaux, débordant de fleurs soigneusement choisies selon le...

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  693 lectures

Printemps de poètes

Printemps des poètes 2024

Voici le texte officiel qui présente le thème de cette année 2024, " la grâce ".  "Quel vocable de fière lignée, qui soit tout aussi déroutant, inspirant que vaste, à la fois doté d'un sens ascendant capable d'éveiller les voix hautes et valeureuses, mais lesté cependan...

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  642 lectures

Goutte

Atelier Autoportrait une appropriation en trois étapes

1.Les larmes coulent sur son corps douloureux. Sa colonne de pierre est cassée à de multiples endroits. Le haut de son corps est maintenu par des lanières en cuir blanc. Un drap blanc couvre le bas, du sang est visible. De multiples clous de différentes tailles sont dispersés sur l'ensemble de son c...

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  438 lectures

Course

Atelier Synesthésie

Au détour du chemin, je sens mon cœur gronder, mon souffle se raccourcit et mon rythme cardiaque s'accélère. Je m'essouffle et manquant d'air et d'oxygène, je suis en train de me colorer en violet ou en pourpre, je ne sais exactement. Ce qui est sûr, c'est que mon cœur résonne voire il cogne da...

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  689 lectures

Désert

Atelier Synesthésie

J'ai toujours été attirée par les déserts, désert blanc d'Egypte, sable rouge du Wadi Rum, sable blond et roches ciselées de l'Adrar… cette impression chaque fois d'être avalée par le paysage, de ressentir le silence comme une caresse, entendre le vent chanter sur le sable, et voir au sole...

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  499 lectures

​SUR LE QUAI

Atelier Écrire le visage

« Le visage est une évidence qui témoigne d'autre chose, il excède sa forme, (…) le visage est une énigme mais pas un secret. » Emmanuel Lévinas Le glacier rue Saint Louis en l'ile fait toujours fureur. Je remonte la queue en me disant qu'ils vont se régaler, les visages pétillants anticipent déjà l...

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  582 lectures

​Self vie

Atelier Autoportrait, une appropriation en 3 étapes

L'intérieur est bourgeois. On voit des cadres et même une assiette en porcelaine accrochés au mur. Il n'y a que les bourgeois pour accrocher des assiettes au mur. Un chandelier doré est posé sur une commode, couleur merisier. Une femme est installée derrière une porte intérieure vitrée, bordée d'une...

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  661 lectures

​Visages de la vogue

Atelier Écrire le visage

Fini la chanson des fléaux et les animaux qui « chauchent » les gerbes sous le soleil de juillet, les hommes aux visages craquelés, couleur de terre, ont déposé leurs outils. Un suaire de sueur les recouvre, mais pour l'heure les yeux s'allument, les regards s'ébrouent et de ces silhouettes de ruine...

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  582 lectures

Transparente

Atelier Fragment amoureux

Nous voilà à Disney. C'est magique les enfants sont beaux. Le ciel est bleu nous sommes jeunes, la vie devant nous, mais il ne me regarde pas. C'est moi qui regarde et qui vois dans son cœur « Il est occupé par une autre, ou par le prochain livre à publier. Je ne sais pas à vrai dire ». Mincir, fair...

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  587 lectures

Bulle de possible

Atelier Biographie d'un mot

Au tableau, la craie s'applique au tracé des courbes du E en majuscule déliée :Elle est en Espagne, danseuse de FlamencoBras arrondis, sculptés, combattifsMains suspendues dans les airs, mouvantes, fluides, charmeuses, exécutent de parfaites arabesquesLe corps avance souple et solide défie le monde ...

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  529 lectures

Un cœur ardent

Atelier Exploration de la synonymie du mot Aimable

Passant devant la vitrine du grand magasin, l'homme aperçut son reflet. Il s'arrêta, se contempla et rajusta le nœud de sa lavallière. Avant toute chose, il convient de porter un costume chic et distingué. L'œil est le premier juge. On ne saurait paraitre courtois et urbain dans un tissu grossier et...

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  510 lectures

Autoportrait en chœur

Atelier Autoportrait, une appropriation en trois étapes

Partie 1 : Description de l'autoportrait de James Ensor En 1899, James Ensor peint « Autoportrait aux masques », une peinture dans laquelle il s'érige au milieu d'une foule de faces masqués. Son visage, le seul qui est à découvert, son regard pénétrant, tourné vers le spectateur, attire toute l'atte...

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  1369 lectures

Autoportrait

Atelier Autoportrait : une appropriation en trois étapes

Réflection with two children est un tableau peint par l'artiste en 1965, un de ses nombreux-autoportraits, auto-représentation qu'il désigne aussi par les termes de reflet ou réflexion. Il semble que le peintre ait disposé un miroir au sol et qu'il peint ce qu'il y voit, son reflet, un homme mûr au ...

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  637 lectures

Dominos

Atelier Fragments d'imaginaire

Et il y a la portière de la coccinelle ; rouge, lustrée, tel un rubis dans une vitrine de bijoutier. Elle est là, son orfèvrerie : quand le vrombissement du moteur s'arrête, la ventilation s'enlise dans le sommeil, elle sort de sa voiture. Elle sourit. Ses poumons dilatés par un air de campagn...

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  716 lectures

Vent de colère

Atelier Réécriture d'un mythe - La Tour de Babel

« Le plus petit courant d'air est parfois d'une terrible amertume. »  Jean Carrière. L'épervier de Maheux. Il est tôt mais la poussière a déjà nimbé la vallée, écran mouvant et capricieux que rien ne semble dissiper. Au gré de ses errances, elle ménage ses effets, opacité transparente ou déchir...

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  653 lectures

Cévennes

Atelier Derrière le paysage

Les armées cotonneuses en uniforme blanc et gris s'avancent lentement, si lentement, vers des combats d'orages possibles. Elles naviguent en voiles mouvantes, silhouettes rondes aux arrière-garde effilées. Elles surplombent, hautaines, les combats au sol, là où d'autres frémissent, tremblent en feui...

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  750 lectures

La piéta aux bras croisés

Atelier Narrateurs conjugués

La Vierge Marie Dans une chapelle au fond d'une forêt Une sculpture de bois sans âge Elle n'est pas debout Elle n'ouvre pas les bras en un geste d'accueil universel Elle ne porte ni sa tiare de reine, ni son manteau de ciel Elle ne sourit pas Elle est assise Un homme étendu en travers des genoux Ell...

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  659 lectures

L'annonce

Atelier Je me souviens en noir

Dans le hall, pour une énième fois, c'est encore mon corps qui se souvient d'abord. Il se souvient et la migraine arrive. Il se souvient et l'angoisse me vrille le bide. Le goût de métal dans la bouche. L'odeur du cancer, âcre, tenace, qui me file encore la gerbe.  Je me souviens. Je me souvien...

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  635 lectures

Paysage cévenol

Stage Août 2023

Les badinages insouciants du début du voyage avaient laissé place à un mutisme médusé. Nous reprîmes conscience au bout d'un temps, j'ignore s'il fut long ou fugace. Les impros d'un pianiste emplissaient l'habitacle, s'étendaient bien au-delà, jusqu'aux plus noires profondeurs de ce paysage ...

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  548 lectures

Violette

Atelier Monologue intérieur

21h30. Ressentir un vide immense. Chercher le moyen de le combler. Vite. Se précipiter dans la cuisine. Croiser son reflet dans la fenêtre. S'arrêter. Faire face. Pincer du bout des doigts la peau des joues. Tirer dessus dans un bruit de succion. Se trouver un air de grosse vache. Envisager une seco...

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  643 lectures

L'heure du bain

Atelier poésie

La baignoire se réjouit chaque soir de ma compagnie. La nuit ferme doucement les paupières du jour, pour une mort à mi-temps. Voici venue l'heure où l'humain lui accorde son existence. Ses compagnons du jour, les donateurs de beauté, se prélassent sur les bords. Ils seront le miel du corps alan...

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  555 lectures

​De tout mon cœur

Stage style : dialogue

Il était assis dans un large fauteuil de cuir, du vrai cuir. Il avait posé les bras le long des accoudoirs, s'était assis bien au fond du siège, le dos calé sur le dossier à peine incliné. Il se sentait heureusement pas à sa place, une douce escroquerie, l'enfant dans le magasin de jouet désert. Il ...

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  656 lectures

Grotesque goyesque

Atelier Démesure avec Léon Bloy

La Célestina au rictus parcheminé lui souffle quelque chose à l'oreille. La main cachant ses lèvres, la jouvencelle étouffe un rire coquin. Constanza, dans la prime fraîcheur d'une salade au jardin, le cil qui volète, le menton enfantin, le front insolant si lisse, la chevelure luisante comme châtai...

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  676 lectures

Vortex

Atelier Démesure avec Léon Bloy

Elle était immonde, grosse loche, limace visqueuse géante, elle profusait, s'étalait, se répandait tel un mammifère marin, occupait la place avec une jouissance dénaturée. Une débauche de chair qu'un amas de coussins aux couleurs incertaines ne parvenait pas à circonscrire. C'était une créature venu...

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  683 lectures

Toi

Atelier "Portable"

"Que serais-je sans toi, qui vins à ma rencontre... Ne me quitte pas, ne me quitte pas, ne me quitte pas. Moi, je t'offrirais…" Moi, je t'ai tout donné ! Mes amis, mes photos, mes échanges secrets, mes rendez-vous... Que vont-ils devenir ? Comment te remplacer ? Tu es ma musique, mon Opéra, mon ciné...

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  693 lectures

Débarrasser la table

Atelier Poésie

Passage, Elle crie, crabe démembré, dans un bouillon de poussière safranée. La carapace en merisier craque sous la semelle opiniâtre d'un pied besogneux, mécanique ; croquer la rebelle. La table a la dent dure pour l'ouvrier. Le compte à rebours décline des notes acres, des dissonances qui se choque...

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  879 lectures

Chambre avec vue d'après un tableau de E. Hopper

Atelier A la fenêtre du tableau

C'est une journée ensoleillée qui répand sa lumière sur le sol de la pièce. Est-ce l'hiver ou bien l'été ? Il observe en premier lieu une femme assise, de dos, dans le coin gauche du renfoncement d'un bow-window. Comme il ne voit pas son visage, il ne lui donne pas d'âge et ignore son histoire. Aux ...

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  885 lectures

Au bord de mer

Atelier Démesure avec Léon Bloy

Ils étaient posés tous les deux sur la plage, face à la mer, elle et lui.Elle, faisait dans la superposition de couches adipeuses, le bourrelet surnuméraire, ballotant, flageolant, grasseyant, drapeaux de chair flottant au moindre bruissement ambulatoire. Ses rondeurs débordantes se balançaient quan...

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  936 lectures

Trip

Atelier Poésie

La coulée délicieuse d'un poison défendu avait ouvert les vannes de son imagination, qui courait sur des horizons qui se dédoublaient, bleu sur ocre, bruit sur ombre. Elle avait rangé précautionneusement sa logorrhée dans un tiroir de son inconscient, du fond duquel une lumière verte venait perforer...

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  742 lectures

EAU-DE-LÀ

Atelier Poésie

D'une plage transparente Quartz enfiévré, coupant nos pieds, criant Ma bouche, elle, ne crie pas Elle embrasse l'horizon Avant l'horizon, L'océan à contre-couleur L'océan est à moi, j'y suis, JE Liquide, liquide peut-être Sel, écume, Algues à mes chevilles comme des bras M'étreignent jusqu'au bleu s...

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  732 lectures

La maison est à vous

Atelier Dans le noir

J'avais récupéré les clés, chez le notaire, l'après-midi même. La maison est à vous, voilà ce qu'il m'avait dit. J'avais roulé, alors, sans m'arrêter, presque sans respirer et j'étais arrivée, la nuit à peine tombée. La lumière des phares avait éclairé furtivement la façade, si familière et si loint...

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  908 lectures

Train 58762

Atelier Flux de conscience

Place indifférente, sièges râpés Une jeune femme grande avec des écouteurs bien concentrée, une grosse valise sur ses genoux Qu'a - t elle bien pu mettre dedans, elle est jeune, des tonnes de vêtements et de make up ? Le bruit de la porte du train Enfin partie vers la maison L'endroit où je me sens ...

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  953 lectures

Le soupir de l'oiseau

Atelier Paysage sonore

Il y eut un reniflement. Les hommes sursautèrent. Le reniflement avait été soudain, plein. Était- ce à cause de la poussière ou à cause des larmes. Ils attendaient. Lequel d'entre eux avait reniflé ? Le silence qui suivit était sombre. Un homme se racla la gorge. Il força un peu pour bien ...

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Son
  773 lectures

Les Cutador

Atelier Démesure avec Léon Bloy

Le père Cutador était une vulgaire et poissarde copie d'un matador, un putassier de Blaireau à deux balles, conquistador hébété des comptoirs de PMU. Son physique taurin avec un blair présomptueux sous un front bas, fuyant, avare de lumière où le regard était si opaque à un trait d'esprit lumineux, ...

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  839 lectures

La maison aux volets rouges

Atelier Le voyeur

Il l'a trouvée, la maison aux volets rouges où habite Laura. Ce n'était pas très difficile. Elle lui avait décrit la place de l'église et les volets, les seuls rouges de la ville. Il s'est assis dans le café, juste en face dans un coin, un peu à l'écart. La fenêtre, qu'il regarde depuis une heure ma...

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  775 lectures

Transat

Atelier Regrets conjugués

           Il faisait beau et je n'avais définitivement pas envie de m'extraire du transat. Dorer au soleil était l'objectif de la journée même si par instant la piqure aigue d'un moustique venait déranger le plaisir d'être allongée, à ne rien faire. La sonnerie du télé...

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  850 lectures

Rififi...

Atelier Scène de gestes

Mollement, elle déplace son corps parfait, ses interminables jambes rehaussées d'un cul à damner tous les saints, se saisit du porte manteau et récupère sa chasuble bleu marine, qu'elle endosse, et, qui soudainement, lui donne cet air de béatitude vertueuse; elle noue ses longs cheveux bruns, puis l...

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  691 lectures

L'île

Atelier Synesthésie

Assise sur mon rocher, j'épie l'île plantée au large de notre côte sauvage. Aucune embarcation ne s'aventure près de ce lieu ombrageux martyrisé par la mer, qui poignarde avec violence l'à-pic de ses falaises. Dans le miroir des vagues qui font rougir ses bleus, l'île danse. S'admire. Grimac...

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  631 lectures

Draps froissés

Atelier Synesthésie

Les draps froissés de mon immobilité grise ne chantent plus. Pourtant, ils ont eu leurs heures rouges, les heures arc-en-ciel, les caresses embaumées et les sueurs cotonneuses. Ils ont claqué en bouquet fleuri dans la fraîcheur matinale des lessives campagnardes. Mes draps se sont tendus sur de...

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  948 lectures

Douche froide

Atelier Synesthésie

Chez Basic Fit, plus personne ne se douche. Les mecs y poussent plus de fonte que les aciéries du Nord en ont produit au siècle dernier ; ils y suent davantage que la Mer-de-Glace sous le soleil estival, mais aucun ne passe sous l'eau pour se laver avant de quitter la salle de gym. Au mieux, ils se ...

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  873 lectures

L'intruse

Atelier Odeurs

Elle était là. Le perfide petit arôme de bonbon acidulé. Dissimulé, caché sous les effluves ordinaires et ennuyants de l'appartement. Tapi dans les plis et replis du voile odorant des parfums de rien qui faisaient le quotidien de Ichiro. Elle était là. Derrière la senteur moite qui émanait de la cui...

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  852 lectures

Débordements

Atelier Paysage de sons

Son refuge tape et grince à un rythme régulier. Le réveil a été brutal, un choc, une vibration qu'elle ressent jusque dans son ventre. Le long glissement de l'eau sur la coque est immédiatement suivi de la grande claque de l'étrave qui retombe dans un grésillement de braises mouillées. Son corps et ...

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  722 lectures

La cathédrale

Atelier Synesthésie

Sa haute silhouette exhale un parfum de certitude. Fragrance lumineuse de la flèche aspirant les pèlerins confiants, sûrs de bientôt la respirer. En eux, une onde de sueur et d'espérance. La voilà qui s'approche du Christ en mandorle et l'effleure là-haut sur le portail, vague d'amour caressant les ...

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  763 lectures

Musique à l'heure de pointe.

Atelier Scène de gestes

Métro parisien,  Le quai fourmille d'une horde laborieuse, sacs sur le dos, sacoches au bout du bras, sacs à main sur l'épaule, guindée dans d'incolores uniformes. Agglomérés en rangs serrés sur la première ligne, ces vaillants soldats de la semaine de quatre jours piétinent le sol de leurs hau...

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  723 lectures

Laboratoire

Atelier Synesthésie

Extrait de l'enregistrement n°27-12, entretien réalisé par le Professeur LEARY : Julia, sujet féminin, douze heures après l'absorption de 150 microgrammes de LSD. (Laboratoire de Harvard, 12 mai 1962) « Au début, je sens comme une explosion de couleurs, orange chaud qui traverse la pièce en me laiss...

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  832 lectures

Les petits noms

Atelier Fragment amoureux

Vers 17 heures, Nénette et Lamour sortaient leurs chaises, se posaient sur le trottoir et attendaient la sortie des écoles et des usines. Côte à côte, Nénette et Lamour, rides contre rides, chaussons confort aux pieds, regardaient passer les enfants avec leurs cartables et les ouvriers en bleu...

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  773 lectures

Stéphanie, troisième prix au concours Livressence

Concours d'écriture

Félicitations à Stéphanie qui participe à l'atelier de Nîmes du mardi soir ! Elle a remporté le troisième prix du concours d'écriture organisé par la librairie parisienne Livressence avec un texte qu'elle avait écrit ici en atelier suite à une proposition sur l'épi...

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  738 lectures

Le dire

Atelier Fragment amoureux

Une fin de soirée. Un homme et une femme se préparent à regarder un film à la télévision. Les pieds posés sur la table basse, une tasse de café à la main, l'homme attend que le film commence ; elle, lunettes sur le nez, dispose un plaid sur ses jambes, puis se renfonce dans le canapé avec un sourire...

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  877 lectures

Synesthésie de l’absence

Atelier synesthésie

Il est dix heures, je pousse la porte. Son grincement fouille mes nerfs comme une lame de couteau, l'augure d'une lutte future résonne à mes oreilles. Un rayon de lumière tranche l'espace en deux, impose une géométrie implacable à ce lieu de douceur. C'est une ligne de plus ajoutée à ma douleur, dep...

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  933 lectures

Louise

Atelier Fragments d'imaginaire

Il y a la musique d'All You Need is Love, reprise en chœur par les copains et les cousins, quand Louise, au bras de son jeune mari, sort de la petite chapelle tournée vers la mer. Elle a voulu se marier sur l'ile grecque où elle a passé presque tous ses étés d'enfant et d'adolescente. Une robe coule...

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  901 lectures

Face à la mer

Atelier Imaginaire fragmenté

Et il y a cette femme. Elle est là, face à la mer. Sans quitter des yeux l'étendue souveraine, implacable, elle se défait de ses vêtements, entre dans l'eau, avance jusqu'à la taille. Elle est nue. L'eau l'enveloppe, la porte, l'emporte. L'océan entre en elle, son corps accueille l'eau dans ses moin...

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  959 lectures

Comment te dire...

Atelier Fragments d'imaginaires

Il y a toutes tes hésitations, les « j'y vais, j'y vais pas », de l'aplomb, aux vacillations et ces chutes inévitables. Dans mes yeux, je joue la réplique « ouiii », « allez », « ohhh !! » jusqu'à ce jour où d'un coup d'un seul tu enchaînes quatre semblant de 1ers pas ! Ensemble on exulte! Il y a te...

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  954 lectures

Fatoumata

Atelier Imaginaire fragmenté

Et il y a la meute des enfants. Poussière, éclats de rire, ceux du soleil qui mordent sa peau. Chaleur cuisante, ombres tranchantes, sourire aux lèvres, elle descend le sentier, son bidon sur la tête, la main sur le bidon, le poids de l'eau oscille doucement. Elle rayonne, le corps luisant, dressée ...

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  1120 lectures

L'attente

Atelier sur l'attente

Londres. 9 H du matin. Au dernier étage d'un bâtiment de briques marron de Cleveland Street, la fenêtre du toit en pente, baignée de soleil, renvoie une lumière blanche aveuglante. Sous le toit, dans une chambre minuscule, un jeune homme est assis à son bureau. Il allume son ordinateur et hume le pa...

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  999 lectures

Exil

Portrait fragmenté

Nikita ouvrit les yeux et vit les corps serrés sur les banquettes. Il y avait des enfants endormis, la tête basculée sur les épaules de leur mère, des femmes, beaucoup de femmes de tous âges, qui regardaient le mur d'en face d'un regard vide. Une dame aux cheveux grisonnants tenait un chien sur ses ...

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  904 lectures

Lily des îles

Stage Nouvelle

Assise sur une natte devant la case qui m'a été attribuée, j'accueille l'univers végétal dans lequel se fondent les sociétés que je suis venue rencontrer. Imagine ! Les habitations en bois, fibres et lianes, les « nambas qui portent haut le pénis des hommes, les jupes d'herbes qui tourbillon...

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  890 lectures

Jeu

Stage Nouvelle

Adeline sortit le jeu de cartes de son sac à mains.  - Bon, les filles, assez bavardé, on a refait le monde, maintenant, place au jeu. Noémie s'installa de l'autre côté de la table ronde, pour faire front, un face à face qui aurait pu virer au duel si lily elle-même n'était venue compléter...

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  877 lectures

Gnossienne No. 1

Stage Nouvelle 2022

La mélodie fait irruption dans son monde intérieur. Une valse de Satie, douce et mélancolique à en mourir. L'une des musiques préférée de Louis. Elle résonne en elle, lui tourne la tête, fait trembler ses mains. Mais le vieux vinyle du voisin doit être rayé. Trois fois déjà que la musique craque, ri...

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  960 lectures

​Mobile immobile

Stage écrire une nouvelle 2022

Posée, là, dans le relax bleu azur, comme une chose cassée, attendant d'être réparée, elle pose la main sur son bras droit, vers le haut, là où ça fait mal. Lentement, elle masse. Sous la pression, le lait couleur d'opaline entre doucement dans sa peau. Le muscle, tendu comme un arc, se dé...

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  931 lectures

Les goélands

Pour le premier soir Armelle, arrivée la première, a prévu un poulet. Elle le fait très souvent, et dit à chaque fois : « Je n'avais pas d'idée, alors j'ai acheté un poulet ». Ils l'ont mangé dans le jardin, près des hortensias le long du mur sud. Quand Léna a posé le plat sur la table ils ont crié ...

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  926 lectures

L'ATTENTE

Il aurait voulu dormir le plus tard possible, ne pas avoir à attendre. Se réveiller : c'est fini. À trois rues de là, le clocher de l'église Saint-Sulpice (église fin XIXème, sans style particulier) sonne toutes les heures, les demi-heures aussi.Il s'est réveillé à quatre heures. Il reste ...

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  955 lectures

L'aube

Les fleurs de la clématite s'ouvrent au jour qui vient. Dehors le champ immaculé se déploie en grand continent blanc. Un mouvement pâle, subtil. Au plus profond d'elle-même. Presque rien, juste un tressaillement. Un voile transparent soulevé par la bise, un flocon de neige en apesanteur. Frisson inc...

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  831 lectures

​Le banc

Je la vis arriver de très loin. Le gris acier et arrogant d'un instrument singulier se dandinait au-dessus de sa tête. Elle m'expliqua plus tard qu'il servait à ventiler son cerveau affaibli par des années de réflexion. Le blanc comateux de son chemisier, tourmenté par deux boules de ferraille vigou...

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  876 lectures

Bataille vespérale

Sur la ligne des monts  Dans un ciel en fusion Les Vermillons,  les Orangés,  Impudents, fougueux, Livrent bataille Contre les Céruléens  Inflexibles et téméraires.     L'Outremer de nuit     Eteint l'incendie puis se couche        Sur l'ho...

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  865 lectures

Beaucoup de poussière

Quand je me suis réveillée ce matin là, deux cochons grognaient au loin et les fleurs sauvages près de l'étable semblaient revigorées. Il avait plu toute la nuit.Flottait dans l'air une odeur particulière. Ce n'était pas celle des feuilles d'arthagus écrasées par l'eau heure après heure. Ce n'était ...

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  1085 lectures

Les lunettes de ma voisine

Il était une fois les lunettes de ma voisine par la fenêtre éclairée je voyais qu'elle me regardait. Elle me regardait. Est-ce qu'elle m'observait ? C'était stressant par la fenêtre de ma voisine les lunettes obsédantes les lunettes indiscrètes les lunettes qui scrutent. Toutes ces lunettes et ces p...

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  1018 lectures

Les grues cendrées

La fenêtre est entr'ouverte, il fait doux, c'est encore une belle journée. La voix cristalline de Sabine Devieilhe vous porte, vous enchante. Un rayon de soleil se pose délicatement sur la tranche juteuse qui glisse sous vos doigts. L'assiette est déjà presque terminée, les rondelles de tomates bien...

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  1118 lectures

Ephémère

Pas un geste, ni même une expression, rien, pourtant une lumière t'enveloppe, tu as le visage d'un enfant, la pureté d'un enfant. Je surprends cette lumière qui dépose sur tes rides des fils d'or et sur ton corps suspendu dans une immobilité qui fige l'instant. Ni torpeur, ni sommeil, sérénité. Le s...

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  1006 lectures

Allégorie

J'étais encore très jeune quand je l'ai rencontrée pour la première fois. Grande et élancée, ses cheveux longs lui tombant dans les yeux, courbée, elle ramassait des petits cailloux blancs sur le bord de la route. Elle ne m'a pas remarquée ou bien elle a fait comme si, absorbée dans sa quête futile....

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  819 lectures

Intime compagne

Avec la certitude qu'il me fallait fuir la ville de P…, trop vaste, trop bruyante, où les règles de l'existence ne semblaient reposer que sur une indifférence généralisée, j'avais choisi, un peu par hasard de m'établir dans ce petit village où je menais une vie paisible quoique monotone. Au hasard d...

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  828 lectures

Départ

Gare de départ ça y est j'y suis enfin pas faute d'avoir couru j'en peux plus je suis trempée Mes cheveux Tout ce monde Où ils vont tous pas question de manquer le train S'il vous plait Madame… Ce monde pas possible dans tous les sens ça crie ça mange mon sac insupportable Partir Voie 1 évidemment t...

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  923 lectures

Urgence

Réveil. Déjà l'odeur du café. Il se lève. Envie de pisser. Dans le miroir, le regard trop lourd. Quelques nouvelles rides fines. Cheveux en bataille. Eau froide sur le visage. Eau chaude pour plaquer les épis de cheveux. Direction cuisine. À la radio, infos du matin. Bruits du monde. La porte...

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  946 lectures

Allégorie

Je ne peux vraiment pas faire de toi mon amie. Non ! Comment être amie avec une femme sur qui je ne peux pas compter, qui m'accorde ou me refuse son aide de façon imprévisible ? Faire de toi une amie, alors que tu disparais pendant de longues semaines à tel point que je me mets à douter de ce que tu...

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  1094 lectures

Ligne d'horizon

Circulez, y'a rien à voir. Les paysages ne s'arrêtent pas ici, ils ont mieux à faire ailleurs, dans les montagnes, sur les plages ou les cartes postales. Ici, c'est du gris au-dessus et du noir en dessous. Rien de plus. Rien que de pluie. Les voyageurs ne viennent pas jusqu'ici, ou alors ce sont des...

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  936 lectures

Violon d'Ingres

Elle pose nue, de dos, immortalisée à travers les yeux de son amant. Devant sa photographie, mise en lumière de façon magistrale, le spectateur ne voit d'abord qu'un violoncelle aux courbes gracieuses, la blancheur uniforme de l'instrument qui se détache sur le fond totalement sombre de l'arrière- p...

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  1081 lectures

L'enfant

 Depuis combien de temps est-il là, immobile, à contempler la mer ? Debout sur une butte, le dos tourné à son île, l'enfant regarde au loin. Derrière lui, l'ancien volcan semble endormi sous l'épaisse forêt tropicale, camaïeu de verts et de brumes vagabondes, de végétation et d'humid...

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  992 lectures

La légende de la côte.

C'est un endroit du monde entre mer et campagne. Une ossature de granit qui défie l'océan. Derrière la chaîne de roches qui ceinture et découpe le littoral, une plaine côtière colorée par la saison printanière. Un camaïeu de vert, du plus tendre au plus brun. Quelques fleurs sauvages y son...

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  881 lectures

ELLE

Quand nous étions enfants, son jeu préféré était de s'approcher de moi à pas de loup alors que j'étais absorbée dans ma lecture, elle poussait un cri strident qui me saisissait, me déchirait les tympans et me laissait hagarde, pantelante, me demandant ce qui venait de m'arriver, un trou au milieu du...

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  803 lectures

​Il est seul.

Il est seul. C'est l'heure de la récréation. La cour s'égaie de mille voix, de jeux, de courses, de confidences. Lui se tient seul sous le préau. Adossé aux casiers scolaires métalliques, sa finesse d'échassier le distingue de tous les autres. Il n'entend pas crier « 1, 2, 3 soleil ». Pourtant, son ...

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  989 lectures

Lola et le miroir

Après le petit-déjeuner, Lola trotta vers la salle-de-bains en chantonnant. Elle retira son pull, le laissa tomber au sol et glissa la pointe, puis le talon de ses pieds nus dans les plis de maille orange. Une chaleur douce enveloppait son corps. Le soleil était entré tout entier dans la pièce, tran...

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  904 lectures

Un jour, naquit le Monde

C'est une île. Une île qu'on remarque en cela qu'elle n'a rien de remarquable. Pas de maisons de pêcheurs aux toits de chaume, pas de falaises de marbre. Ni trésors cachés, ni Roinson Crusoé. Juste une île. Ou plutôt un rocher de granit à peine plus grand qu'une table de monastère. Couleur rouille C...

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  916 lectures

Rencontre

 Quand je l'ai vue la première fois, c'était au parc barbieux, un jour d automne, ce temps où tout fout le camp, où les feuilles et les idées s envolent, où la pluie inonde les chemins et nous réveille les larmes, nous rappelle nos chagrins et nos morts.Je promenais mon chien emmitouflée dans m...

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  875 lectures

Libertalia

Sans longue vue, la baie est invisible, l'œil acéré d'un marin peut voir la danse de l'eau, ou parfois un tourbillon au milieu des vagues. Franchir la passe demande une habileté ou cette virtuosité du marin qui fait corps délicatement avec l'onde fougueuse, indocile, indompté de cet océan. Baisser l...

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  768 lectures

L'opulente

A l'abri de la courbe profonde du golfe, à ce point de la côte où les terres s'ouvrent pour laisser le fleuve entrer dans la mer, là où les eaux se mêlent, seules quelques façades ensablées, vestiges d'anciennes villégiatures, résistent encore face à l'océan. C'est en tournant le dos à l'océan, en a...

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  880 lectures

Une rencontre et ses suites

La première fois où elle le vit elle ne remarqua ni son élégant costume bleu marine, ni le foulard de soie dans le col de sa chemise blanche, ni même son parfum dont pourtant il s'apergeait avec générosité avant chaque sortie en société. Non, ce qu'elle remarqua ce sont ses poignets. Plus exactement...

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  1137 lectures

Elle...

Elle est sanguine dans sa robe de mort. Presque nue contre les gifles du vent. Au sommet du monde, sur cette montagne qui n'a ni lieu ni nom, elle s'offre toute entière à la Communauté. Elle est divine à aspirer la foule comme un rail d'adrénaline. Elle traverse la horde de fidèles béats. Son a...

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  1133 lectures

Miroitement

A travers les persiennes, filtre la lueur du jour. Il est encore tôt mais elle se lève. Elle a toujours été matinale et, même en ce jour, elle ne veut pas se mettre en retard. Un rayon de soleil réveille le miroir de sa chambre. Confident de ses humeurs, elle n'a pas de secrets pour lui. En ce matin...

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  1171 lectures

Le duché de Canterburry

 Au-delà des lointaines rives verdoyantes et des marécages se trouvait posé sur un ilot rocheux, au milieu de la mer grise, le petit duché de Canterburry. Il était juché là, dominant l'immensité de la mer, coupé du monde et de ses tentations. On ne pouvait y accéder qu'une fois par jour à marée...

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  907 lectures

Miroir

Il se regarde écouter, avec moi chaque matin, le chuintement de l'eau, couler de son froid et léger sifflement au sommet de sa sourde chaleur. Elle mue, de sa cristalline originelle lumière vers la blancheur de son opacité. Les sens en éveil, avant même de la toucher, il sait que son idéal est attei...

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  1174 lectures

Les trois papas

Atelier sur le geste

Janvier, curieux prénom d'autant qu'il est né en Septembre. Mais cela lui donne une touche anachronique et romanesque. Janvier est marcheur sur corde. Non pas funambule qui lui utilise des balanciers mais vrai marcheur sur corde, sans rappel ni balancier. Ainsi il a fait les canyons du Colorado...

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  1130 lectures

L'attente

 Une tâche jaune, jaune moutarde, tout au fond du couloir bondé, elle s'approche, une doudoune qui avance, vite, très vite, qui double, bouscule presque ceux qui sont devant elle. C'est un jeune homme, plutôt grand, sac au dos à l'épaule, il s'immobilise dans le hall, tourne la tête à droite, à...

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  983 lectures

Une rencontre manquée

Je l'ai vu, j'aurais pu, j'aurais dû, je n'ai pas su. Je le croisais à la fac. Je n'avais pas la faculté d'aborder les inconnus, tout juste les connus. J'étais d'une timidité maladive. Petite, j'avais été soignée pour bien des maux enfantins, la rougeole, la varicelle, la rubéole, et même la coquelu...

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  727 lectures

​Une foule de gestes.

Elles se bousculent, piétinent, certaines essaient de passer devant, moulinent des bras, glissent leurs mains entre les épaules de celles de devant, elles se mettent de profil et se faufilent,rentrent le ventre, rentrent la poitrine, certaines disent pardon, d'autres ne disent rien, elles poussent u...

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  986 lectures

Le baiser rouge

Ses petits pieds tendus sur leur pointe, le ventre appuyé contre le lavabo, elle regarde son reflet, surprise, pose sa main à plat sur le miroir comme pour le toucher, puis déforme son visage, écarquille les yeux, gonfle les joues, tord sa bouche dans tous les sens, tire la langue pour toucher son n...

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  1109 lectures

Jérusalem

Avant de la connaître je l'imaginais dorée, comme parsemée d'une fine poussière d'or. Sans doute en réminiscence de tous les textes sacrés qui l'ont louée et de tous les psaumes qui l'ont chantée ? Plus que d'autres dans le monde le nom de cette ville imprime les mémoires et habite la conscience col...

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  1121 lectures

Du geste au personnage

Au milieu de la foule, il s'assoit, plie la jambe droite et pose son pied sur l'autre cuisse, sa main guide le pied pour l'accrocher à sa hanche et se fige. Lentement la jambe gauche se replie derrière lui, son corps se penche dans le déséquilibre du mouvement puis se redresse. Il donne un élan au b...

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  893 lectures

Du geste au personnage

Dans une cuisine à l'heure du repas, un vieil homme est assis seul au bout d'une longue table. Il vient de terminer son repas et repousse son assiette. Lentement de sa main déformée, il rassemble les petites croutes éparses sur la table. Sa main aux doigts repliés balaie la nappe d'un geste len...

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  982 lectures

Points de vue et faits divers

 A Toulon, la chanteuse Rosine Ferrébeuf a blessé d'une balle à la nuque son amant, le chef d'orchestre Cunq. Samedi 9 novembre 1912, à Toulon, aux alentours de 17h, Monsieur Guinde, le directeur du théâtre de la Ville, a retrouvé dans la fosse d'orchestre, gisant dans une mare de sang, le célè...

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  933 lectures

Aux marches du palais…

« Aux marches du palais… » cette chanson lui trottait dans la tête. Mais où diable se trouvait ce palais ? « Y a une tant belle fille lonlère… » Cet air de naguère dans un pays de carton-pâte, papier mâché avec des déités en barbe à papa et bras à gogo, chromos multicolores, poudres fluorescentes ro...

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  976 lectures

Aspara

Le soleil s'éveille doucement, les premiers rayons sont déjà brûlants, la journée sera caniculaire. Après plusieurs heures de piste, nous voilà enfin arrivés à l'entrée du canyon, dans lequel elle se niche : APSARA, la cité de sable pétrifié. Une foule de véhicules patientent en file indie...

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  911 lectures

R …..comme regrets.

Je t'ai quittée autrefois, ou est-ce Toi, qui m'a décidée à t'abandonner ? L'eau, le fleuve et tes pluies quasi éternelles ont eu raison de moi. Le surnom de « pot de chambre de la Normandie » te va si bien ! J'ai largué les amarres un jour gris de pluie comme tant d'autres. Tu as traversé les siècl...

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  934 lectures

Senteurs

C'était au printemps dernier. J'avais enfin réussi à accomplir une partie de mon rêve : je m'étais installée depuis quelques mois dans un hameau perdu, situé sur l'un de ces plateaux mythiques où le temps semble s'être arrêté depuis des siècles. Le vert émeraude des pousses déjà bien ...

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  848 lectures

LA ROBE ROUGE

Sous la pergola, une femme robe rouge mi mollet, les deux pieds parallèles, bien alignés derrière une ligne imaginaire. Le droit se soulève, la pointe vers le ciel, talon en bas. Le corps chancelle, le côté en appui titube et une ondulation dans le corps va chercher l'équilibre. Puis rotation de la ...

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  985 lectures

Ville bleue

Expirer longuement, se laisser glisser, sombrer. Au rythme d'un souffle lent, nous cheminons, les yeux en éveil. Tout voir. Alors un autochtone nous regarde, s'agite. Puis deux, trois, dix, tous différents. La lumière s'égaie sur les corps en mouvement des habitants de ce lieu où le bleu assume...

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  797 lectures

Cristal

Je surplombe le vallon, bercé par la lente danse, de sa végétation. Pas un bruit, pas d'apparente présence. Pourtant, tout semble bien là, réuni. Cristal, serait aujourd'hui, son seul, et unique possible nom. Perdus dans le vert intense de cette luxuriance, j'aperçois au loin, ça et là, de furtifs p...

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  1108 lectures

Pourquoi ?

Atelier Une scène des gestes

Un rayon de lumière blafard sourd par les rideaux entrebâillés, les corps se découpent assez nettement dans la pénombre. On devine Luc, recroquevillé, tassé sur lui-même comme s'il cherchait à disparaître dans le recoin où il s'est réfugié. La tête sur ses genoux repliés, ses bras, comme un étau, en...

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  899 lectures

Un geste ou deux

On lui disait souvent qu'il avait de belles mains, des mains de pianiste. — De chirurgien, il répondait.Elle lui avait dit qu'il avait des mains émouvantes, cela l'avait touché, il avait demandé la sienne, elle avait accepté, ils s'étaient mariés peu après.Il n'avait pas seulement de belles ...

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  1065 lectures

Le restaurant grec de la rue Didot

Mars 1984 Paris s'ébroue après un hiver sibérien. Un brouillard glacé rôde chaque nuit et les gelées du matin blanchissent les trottoirs et les toits. Le petit restaurant bleu est surchauffé. On distingue mal la rue à travers les vitres embuées. L'après-midi a commencé, chassant les habit...

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  1171 lectures

Terramer

Elle s'est découpée dans la lucarne du hublot. Une île, un ilot plutôt. Terramer. Sous l'aile de l'avion, le soleil rasant dévoile les contours d'un pays que je quitte. Dans cette heure entre chien et loup, au-dessous de la carlingue, quelques rares points lumineux éclosent çà et là. Ils tracent en ...

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  1105 lectures

Le jardin de mon enfance

Une image sur ma rétine. Le précieux jardin de mon arrière-grand-mère. Image de vacances lumineuses. Le jardin de Jeanne glissait en pente douce vers le boccage. Au premier plan le pré, légèrement vallonné. Des vaches au pelage blanchâtre ombré de taches crème. En fond, la ligne du Morvan. Un c...

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  1071 lectures

Interview pour Tourisme Culture Magazine.

   Voici la vidéo d'une interview réalisée par Fabrice Roy en juillet 2021 à propos de " Sève d'automne ",  de mon rapport à l'écriture, de mes sources d'inspiration et de mon éditeur Les Editions de Paris, Max Chaleil. Il suffit, si vous souhaitez la visionner, de...

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  1059 lectures

​Complainte ultramarine

Tourane, le 16 décembre 1939 Un port, des bateaux immenses, à la coque gigantesque, menaçants. Je quittais la terre boueuse de nos rizières pour amorcer une trajectoire qui déjà me perforait le ventre et me faisait perdre pied. Moi qui n'avais jamais vu la mer, comme vous tous, j'ai aussitôt eu la c...

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  1013 lectures

Un train à prendre

Assise au bord du lit, j'hésite à déplier mon corps. Je sais qu'une nouvelle fois il sera douloureux. Tout vacille autour de moi. Le verre renversé et la bouteille presque vide me donnent la nausée. - Lève-toi, ma vieille, bouge-toi car le temps presse ! Dans quelques heures elle sera là.Elle...

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  1094 lectures

L'outre-moi.

Un œil rond interroge la brume bleutée. Un pâle rayon de soleil topaze tente de s'imposer. Un dernier sursaut, il regagnerait l'eau, les algues brunes du petit canal qui borde St Lio. Mais la main de la vieille femme rattrape le poisson et le repose au milieu de ses congénères. Il est là dans la nas...

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  1376 lectures

Everest

Valleraugue, juillet 2021, stage d'écriture sur le style. Atelier d'écriture sur le mouvement. Le crack fut bref, retentissant. Jack se raidit, étouffa un juron. Il tourna la tête, cria « Danger » à l'arrière, dans les hurlements du vent. Trop tard. Sous son pied fugitif, la glace céda, le précipita...

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  1065 lectures

Chatte égyptienne

Atelier :  scène cinématographique...       Indigo, presque violet, un papillon nain volète, virevolte, furète dans les campanules, s'attarde sur un pistil dressé dans sa corolle, dédaigne le trèfle, aspire le coeur d'une marguerite. Poursuivant sa course dansante, il a perç...

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  1092 lectures

Le feu

Des clameurs me réveillent en sursaut. Le feu ! Le feu ! Je dégringole le tronc à encoches qui mène à ma hutte. Un flot acre et blanchâtre a déjà envahi l'espace. Pedro arrive haletant : - Trop tard pour éteindre, il faut partir, courez aux pirogues ! Les hommes ont déjà rempli des hottes de fibres ...

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  1232 lectures

Jean et le champ de blé

Atelier Écrire sur le mouvement …

Comme chaque soir d'été, Jean s'était arrêté là, au bord du grand champ de blé, recueilli face aux milliers de paillettes d'or semées jusqu'à l'horizon. Son horizon depuis l'enfance. La beauté de cette mer dorée l'appelait toujours à la contemplation. Immobile face à l'étale, il se soumettait à l'en...

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  899 lectures

Rencontre avec mon archéologue

Stage Style

J'ai été réveillé par des coups comme des coups de pioche. Étonné j'ai soulevé le couvercle et vu un archéologue creuser la terre autour de moi. Barbe blanche, cheveux blancs, il ressemblait à Charlemagne. Il pouvait avoir entre cinq et dix mille ans.Il était accompagné d'un assistant plus jeune que...

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  919 lectures

Absence

Quelques notes de musique et je suis morte. Qui pourrait le croire ? Quelques notes de musique seulement ? Impossible ! Si, si croyez-moi ! Je marchais au hasard des rues, sans défense. La douceur matinale promettait déjà la chaleur de la journée à venir. Depuis des jours, des semaines, des moi...

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  1037 lectures

La belle sur l'alpe

Dans cette grange d'alpage, à l'écart du village, délaissée sur les hauteurs, il se réconcilie avec lui-même. Là-bas, dans la mégalopole, Il a mené une vie aussi furieuse que médiocre. Il ne s'écoutait plus, il ne se parlait plus, occupé qu'il était à bosser, à séduire les autres avec des leurres de...

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  1000 lectures

Joséphine

Joséphine Lorsqu'elle arrive le matin, la nuit est encore noire et froide. Elle déteste l'hiver ! Ce froid qui lui traverse les os, ce ciel bas et gris qui lui cache le soleil, cette nuit qui tombe au milieu de l'après-midi, elle n'a jamais pu s'y faire, à croire qu'elle a le soleil dans les gènes !...

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  1160 lectures

Polyphonie

Je lui avais répondu, à lui, comme aux trois autres messieurs qui semblaient me correspondre. Une photo très réussie contre quelques mots :" septuagénaire recherche pour très bons moments de vie une jolie relation avec monsieur correspondant, libre dans l'immédiat. Écrire…" Deux semaines et de nombr...

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  1231 lectures

Polyphonie avec William Faulkner

Emma Il fait chaud dans l'atelier. Tu aurais espéré que la scène n'exista pas, mais tu savais que c'était inexorable. Tu connaissais Edmond, il succomberait au charme de Rose, une fois de plus. Elle est arrivée tôt ce jour-là, comme si elle voulait avoir tout le temps pour le séduire. Elle avait fai...

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  1217 lectures

Cacophonie familiale

Mathilde Ouf, j'en pouvais plus d'entendre Irène tout régenter comme une maitresse d'école. Je vais me poser là ,bien tranquille, sur le fauteuil du jardin et la laisser jouer les fées du logis à l'intérieur comme d'habitude. Elle adore ça. Elle a eu le culot de me dire qu'elle découvrait la situati...

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  964 lectures

Miroir , sombre miroir.

18h30. Plus qu'une demi-heure. Touche finale : petit trait de crayon autour des lèvres, puis rouge à lèvres corail pour un peu de gaieté, avec une pointe de gloss transparent pour ajouter un peu de fantaisie. Effet glossy, ma signature personnelle. Tadaaa ! Alors, qu'est-ce que ça donne ? Le reflet ...

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  1057 lectures

Femme au miroir

Elle ouvrit brutalement les deux battants de la porte. Immédiatement ses yeux se tournèrent vers le lit. Non pas celui qui était là, paisible, moelleux, accueillant, rempli de petites fleurs bleues entourées de dentelles. Non, l'autre, celui d'il y a trois jours, bouleversé par une nuit d'amour, ave...

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  961 lectures

Face à face

C'était un lundi. Dans la plaine, le jour se levait, l'espace offert aux yeux des hommes paraissait infini. Une brume légère couvrait les reliefs et la neige masquait les dénivellations. Toutefois, une trouée dans ce halo permit à un groupe de cavaliers équipés de longue vues de distinguer tout au f...

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  1004 lectures

Texte en miroirs

Atelier Autoportrait dans le miroir

 Cher Toi-même Enfant, je me suis vu grandir. Trois fois par jour, tu me regardais tourner ma brosse à dent. Je me suis intéressé à toi le jour où tu m'as montré ces horribles boutons d'acné. Je me suis rapproché de toi, je t'ai scruté, je voulais voir et aussi savoir ce que tu avais à me dire....

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  1107 lectures

Renard et marmotte (l'instant d'après).

Lui, Don Giacomo, marquis de Gonfalon, renard de haut lignage.Mère renarde argentée de Sibérie, père célèbre héros d'un roman du Moyen-Âge.Portant beau, manteau lustré, escarpins vernis. Joueur invétéré.A des maîtresses dans chaque meute de loups et dans chaque basse-cour.Principale qualité, la mode...

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  1132 lectures

La dame au voile

Venue poser, comme tous les après-midi, la dame au voile va bientôt me quitter. J'aime son maintien doux et sérieux tandis qu'elle demeure silencieuse. Chaque fois qu'elle se retire, elle abandonne son voile que je place sur un mannequin pour en peindre le tombé. Quand il s'agira de parfaire son vis...

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  1124 lectures

L'instant d'avant

Atelier épiphanie avec Joyce

Cela faisait un mois, un bon mois qu'elle l'attendait. Elle est arrivée ce matin. Lentement lui vient le besoin de s'isoler au bout de la propriété pour rompre l'attente, loin des autres, sans parler, sans partager. Sa main, pleine du désir qui les unit depuis longtemps, la serre délicatement, son r...

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  1146 lectures

Le retour du fils prodigue

 Une journée d'été, quelques nuages blancs isolés se découpent sur le ciel très bleu. Une grande maison, en forme de L, précédée d'un jardin clos par des murs de hauteur moyenne qui permettent d'apercevoir le jardin. Un fouillis de verdure. Derrière un figuier au tronc tortueux, on devine les p...

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  977 lectures

Le renard et la marmotte

La marmotte, ayant dormi tout l'hiver, sortit de son terrier encore ensommeillée Les cailloux, les éboulis s'étendaient sous ses yeux, l'horizon était bien dégagé Elle irait bientôt se régaler de toutes sortes d'insectes et de graminées Après une toilette bien méritée, elle ne vit pas venir le dange...

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  1328 lectures

L'instant d'avant

Atelier l'instant d'avant

Ils me poussent, me bousculent, les coups, les insultes m'assaillent de tous côtés. Je sens leurs gueules puantes, leurs crachats qui m'aveuglent. Je butte. Ils me rattrapent sans ménagement. Dans mon dos, les menottes me griffent. Ils s'arrêtent en pleine rue. Le chef fait signe aux autres de s'éca...

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  1007 lectures

Il y aura...

Il y aura une maison au bout du chemin. J'y tisserai doucement l'âme du temps, chaque chose du monde deviendra cérémonie. Il y aura les promesses du cerisier et de longs rubans d'hirondelles dans le ciel, Il y aura quelques ronces dans les sentes et des mésanges bleues dans l'aubépine. Assise près&n...

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  1067 lectures

Le désir est une gourmandise...

Un appel sans fin à cette vie qui résiste et s'éternise, Ponctuée de désirs câlins, de course folle à travers les herbes gelées, froissées par l'impatience :la course en avant ne s'embarrasse pas de la couleur du jour. Quand le désir prend forme, étonne par son étrangeté et tape du poing sur la tabl...

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  987 lectures

Désirs

Ateliers sur le désir

Faire un vœu et convoquer une fée pour sa réalisation, exprimer le plus cher de ses désirs, celui-là même dont on sait la concrétisation hautement improbable. Je désirerais vous parler d'une affaire importante …. Désirez-vous autre chose ? Un désir d'ailleurs, de rencontres, de retrouvailles ? Quand...

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  1240 lectures

Désir parisien

Sa main l'a juste frôlée Une odeur s'est envolée Leurs pensées s'enfuient Fugaces jusqu'à l'infini Ils ne se sont pas regardés Ils ne se sont pas parlé Ils sont simplement assis Juste pour un instant, ici Dans le roulement monotone D'une matinée d'automne Soumis au rythme infernal Du familier ventre...

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  1079 lectures

DESIRS

Atelier Désir

Désir, désir,. Parole pleine de promesses, Chante à mes oreilles Désir de vivre, vivre ses désirs. Désir d'océan pour s'engloutir dans les flots.Sentir les vagues effleurer son corps,Le lécher, le mouiller, l'imbiber jusqu'à l'ivresse, jusqu'à plus soif. Jouer à surfer sur les embruns, se laisser dé...

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  1063 lectures

L'axe de la dernière seconde

Atelier L'instant d'avant

Le soleil s'est levé depuis une paire d'heures. Il fait déjà chaud... L'ombre des arbres s'écrase sur la route, les bâtiments sont troués de grandes baies, vides, personne aux fenêtres, personne aux balcons. Des boites empilées les unes sur les autres, vides. On se terre à l'intérieur. Sur la d...

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  1054 lectures

Fraction de seconde

Atelier L'instant d'avant

Une guerre civile est imminente.... Le pays est fracturé. Des rebelles communistes ont envahi la capitale. De nombreux affrontements entre les deux partis opposés déchirent la ville. Beaucoup d'habitants ont fui ; d'autres se cachent , impliqués dans la cause politique... Il est jeune .... Presque u...

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  1058 lectures

A partir des 2 photos proposées et de l'incitation "écrire l'instant"

Photo 1 … crime de guerre, règlement de compte ? Une fraction de seconde. Une éternité. Le gars va tirer, non, d'ailleurs il tire, la détonation résonne dans cette rue vide, se répercute dans chaque balcon, chaque vitre, elle claque, déchire le calme, dérange l'air. L'homme au bras tendu, placide, d...

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  1440 lectures

Une nuit, il fit jour

La nuit s'installait doucement, Le soleil, au pied du chêne, disparaissait et la forêt se retirait pour se noyer dans l'ombre. Une couverture indigo recouvrait le sol, le jour sans force, s'abandonnait à la fraicheur du ruisseau. Le vert des châtaigniers devenait cendre, leur grosse masse aveugle se...

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  1198 lectures

Dans le noir (2).Noir Lubianka.

Atelier Dans le noir

(Lubianka, Moscou, est le siège de la terrible Tcheka, police politique de Lénine)   ---------------------------- Grand Hôtel Lubianka, troisième sous-sol, ou cinquième, un couloir, puis un autre, puis une porte, anonyme, chez moi, ou plutôt chez nous, l'obscurité et moi. Tous les deux on ...

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  1120 lectures

La nuit de Luan

Les gouttes de pluie tombent avec un zèle têtu sur la tôle ondulée du toit où Luan a trouvé refuge. Il se tasse en boule dans un coin sombre, enveloppant ses jambes dans ce qui reste des pans de sa chemise. Elle est un peu grande, c'était la chemise de son père. Tout le jour il a cherché son chemin ...

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  1052 lectures

La terrasse. Extérieur nuit

Atelier Capturer l'instant

Il fait chaud comme toujours ici, la sueur est mon unique compagne, ruisselant désagréablement le long de mon dos, n'évoquant aucune caresse, aucune tendresse, non, une insupportable sensation de liquéfaction. Je m'imagine flaque qui, évaporée, ne garderait trace ni de ma présence ni de mon existenc...

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  1045 lectures

Pardonner l'impardonnable

 Le jour du face à face est arrivé, on l'a attendu, on l'a redouté, il est là sous nos pieds tremblants. Nous franchissons le pas de la porte, la salle de l'Association ressemble à une salle de classe. Delphine la psychologue a le sourire d'un maitresse d'école qui accueille ses élèves pour la ...

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  1269 lectures

LA BIBLIOTHÈQUE I et II

I La grande lessiveuse avait tout nettoyé. Propres, éclatants, sans aucune trace, les livres offraient leurs pages immaculées aux lecteurs. C'est en les effleurant qu'une voix suave, harmonieuse, enveloppante en révélait le contenu, une voix qui polissait les mots comme des perles, leur conférait pa...

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  1341 lectures

Tut’Tut’ et Nénette

 Cette semaine-là fût éreintante, entre les dernières préparations de Tut'Tut' et Nénette, les faire toutes belles pour la Nationale. LA sortie de l'année ! Un an qu'on s'y prépare, qu'on les bichonne, qu'on les rénove, tant d'heures passées chaque week-end avec Zézette, Dédé et Lulu, sans oubl...

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  1180 lectures

Le papet

Atelier Rituel

Le papet était assis dans son fauteuil de velour vert, un léger sourire aux lèvres. Il avait ce regard si particulier des personnes malvoyantes, fixant quelque-chose d'informe devant lui et tendant l'oreille à la musique de la vie environnante. On arrivait à lire dans ses yeux gris clairs toutes ses...

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  1464 lectures

LA CHARRETTE

La cloche de l'église avait sonné midi depuis déjà un bout de temps, pourtant rien ne bougeait. Depuis plusieurs heures une foule de plus en plus dense s'était rassemblée le long de l'unique route qui traversait le village et passait par son centre, là où se trouvait la mairie. Quelques groupes s'ét...

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  1265 lectures

Traversée

La dernière chose dont se souvenait Théo, c'est qu'il était au volant de son bijou rouge de voiture sportive. Pourtant, sans savoir comment ni pourquoi, il se trouvait à présent face à une double porte gigantesque, en bois massif bien vernie et parsemée de formes géométriques en fer forgé. Il sonda ...

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  1283 lectures

Emanation

Atelier Odeurs

Tes baisers aux effluves de rhum, de gingembre et de grenadine exaltait l'odeur pénétrante, enivrante, voluptueuse des voyages, de cette île et de la liberté. Ton corps égrenait l'acre de la poussière du désert qui t'habitais encore et que tu me contais après l'amour. S'insinuait alors en moi les tr...

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  1128 lectures

La maison s'éveille...

La maison s'éveille avec les effluves pénétrantes et entêtantes des grains de café que l'on grille. Leur crépitement propulse une aura torréfiée dans les chambres et déjà les fenêtres s'ouvrent pour savourer les premières de l'aube mêlées au crissement du moulin projetant l'essence vigoureuse d...

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  1121 lectures

la baraque n°17

Atelier Odeurs

Les Bacchus de Caravage m'obsédaient, leur chair délicate, légèrement rosée, que l'on devinait subtilement parfumée, cette chair secrètement désirée que je voulais frôler, caresser, dévorer même. Chefs d'œuvre ! Mais lorsque je l'avais abordé, c'est d'abord son odeur qui me retint, intense, aux effl...

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  1196 lectures

Sillage

Atelier Odeur et érotisme

Abandonnée à elle-même, nue, le corps tourné vers lui, la main en corbeille autour de son ventre légèrement gonflé, le drap froissé sur les pieds, elle dormait. Il était tard, la fenêtre entr'ouverte, un rayon de soleil passait à travers les rideaux, gagnant peu à peu le lit. La chambre ouvrait sur ...

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  1228 lectures

Monologue de Thérèse d’Avila

Atelier Odeur et érotisme

O mon roi, mon homme de chair et d'âmeDans la lumière tremblante de la lampeDans l'haleine chaude du bœuf et de l'âneDans ton panier de jonc et de pailleTa mère au visage vierge et aux seins de laitTon père aux mains de sciure et de copeauxJe te prends dans mes bras, je me fais toi O mon roi, mon ho...

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  1269 lectures

Peau savane

Atelier Les odeurs et les mots

La porte était ouverte et la nuit allait et venait, librement, avec une odeur de pluie et le grillonnement de la forêt, quand soudain elle était là devant moi, vivante statue, en boubou multicolore, les cheveux savamment constellés de tresses et l'ivoire des yeux soulignant l'ambre noire du visage. ...

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  1221 lectures

L'amour est un Continent.

L'amour est un Voyage.Le corps de l'être aimé regorge de lieux de villégiatures. Le soleil brille, le ciel est bleu d'azur comme sur une carte postale. La première destination peut sembler trop simple. Dans l'air flottent des parfums de tomate mûre, de thym, d'huile d'olive intense, de féta crémeuse...

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  1171 lectures

Du lit défait...

Du lit défait monte une symphonie d'odeurs qui les enveloppe comme un brouillard. Alanguis, les membres emmêlés, les amants sont baignés dans les parfums de l'autre. Il aime la petite note poudrée dans le creux de son cou où il l'embrasse quand il veut la faire frissonner. Elle aime le petit trait d...

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  1249 lectures

UNE JOURNEE D'ESCALADE

Atelier Zoom sur le corps

Il y a de cela quelques dizaines d' années, alors que je traversais une période de vie assez difficile, je suis tombée par hasard sur un petit entrefilet en bas d'un journal qui proposait une journée de découverte de l'escalade. Gratuit, matériel fourni, encadrement par des professionnels...Pourquoi...

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  1262 lectures

Un délice matinal

Atelier Zoom sur le corps

L'hiver s'est installé. Au loin, les premières lueurs du jour éclairent tendrement le sommet des montagnes enneigées. Tout doucement la ville se réveille. Les cheminées des vieilles bâtisses se mettent en marche, laissant s'échapper des masses de fumée blanche sous le regard des oisillons encore end...

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  1116 lectures

Une odeur

Atelier Les mots et les odeurs

 C'est une petite odeur discrète et sans chichi Pas plus grosse qu'une coccinelle ou qu'une larme de souris Mais câline et rêveuse Pieds nus dans le brouillonnement des landes et des collines Dans un souffle de lumière, une volute de ciel Un froissement de feuilles sous les pas d'un renard. Bui...

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  1284 lectures

Un parfum d'éternité.

Quand on a tout oublié, que la vie d'autrefois est partie ailleurs, que les présences les plus chères se sont envolées, il reste l'odeur, sentinelle immobile sur les remparts du château, silhouette furtive mais tenace qui s'insinue au travers des fissures de l'âme. Parce qu'elle est essentielle, par...

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  1147 lectures

Une journée comme une autre.

Atelier Portrait en métaphore

Après avoir posé son sac sur le coin du bureau, Monique se laissa tomber sur sa chaise sans même enlever son manteau. Huit heures trente de travail aujourd'hui, il allait falloir rester là une demi- heure de plus pour rattraper le retard d'hier. Elle jeta un regard désespéré sur les autres bureaux e...

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  1232 lectures

La crête se découpait dans le soir...

La crête se découpait dans le soir. Nous avions laissé la voiture en bordure du chemin et celui-ci se dessinait dans la lande. On pressentait que la nuit serait froide, avec un goût de bruyère. Nous marchions à découvert et les herbes se couchaient sur le sol formant une vague sombre. Un rideau d'ar...

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  1097 lectures

Rencontre

Nous nous sommes rencontrés il y a peu de temps au détour d'une expérience peu conventionnelle. Au premier contact, mes poils se sont hérissés. Mon cœur s'est mis à danser au rythme effréné de ma synapse neurologique. Il s'est présenté à moi telle une créature divine issue de la Grèce antique. Inacc...

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  1174 lectures

Triptyque

Atelier Triptyque à la fenêtre

 I Dans le ciel vitré de la fenêtre Une ombre s'interpose entre elle et la forêt Une ombre Forme aux contours diffus transparents Arrête son regard Elle porte le paysage et les arbres en elle Noirs La pénombre la traverse La forêt la contemple L'enfant regarde l'image tremblée Miroir inattendu ...

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  1338 lectures

Petite elle est...

 Petite elle est, petite est la lucarne. Elle glisse, cache son visage dans le foin. La luzerne fraiche, le trèfle, le sainfoin l'enivrent de leur douce odeur sucrée de vanille et d'amande. Elle grimpe sur cette montagne d'herbe, l' Everestest à elle. Elle appuie sa tête contre la fenêtre. Les ...

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  1131 lectures

Triptyque

Atelier Triptyque à la fenêtre

1  Les fenêtres bougent, tout file et défile, le monde va trop vite, fatigue des yeux, les fermer, mais le bruit du train devient menaçant. Je m'accroche au lointain , respire, le front sur la vitre regarde en bas,tout près. La vitesse m'emporte dans un vertige, je ne suis plus. Oublié le dépar...

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  1374 lectures

J'ai...

Atelier Fragments

 J'ai 12 ans… Je suis debout devant la fenêtre de la salle à manger. Je regarde la cour, le tout petit jardin, les maisons alentour. On appelle cela un lotissement. Il n'y a rien de particulier à voir, les maisons sont toutes pareilles avec des murs de briques et des toits d'ardoise. Ce sont ju...

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  1344 lectures

Triptyque

Atelier Fragments

Premiers pas La main qui tient le rebord de la table est toute potelée, une petite merveille de fraîcheur et de santé. Le papillon qui s'est invité par la fenêtre ouverte, ailes frémissantes dans le soleil de juin, excite sa convoitise et fait résonner son rire. Chatouillis dans la gorge, gonflement...

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  1280 lectures

Rencontre

Atelier Rencontres

Son nom résonne encore aujourd'hui, tel une mélodie entêtante qui vous suit tout au long de la journée, du réveil au coucher. Notre rencontre, je m'en souviens comme si c'était hier. Je suis tombée sous le charme dès le premier instant. Je ne me souvenais pas l'avoir déjà croisé auparavant, il sembl...

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  1081 lectures

L'autre Fenêtre

Atelier Face à l'écran

-Hal, Hal, donne-moi l'accès à la pièce de détente, s'il te plait. Hal, cela fait 32 jours, j'ai besoin d'exercice.-Je pourrais te libérer l'accès 2h par jour, Frank-Oui, ce sera un bon début… ET…. si je suis le seul pourquoi me cloitrer ainsi.-Je ne suis pas un tueur Frank, tu le sais.-Tu les as tu...

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  1360 lectures

Dé-clic

Atelier Face à l'écran

Il ne me reste que 2 heures avant de rendre la commande à Pommard, donc tu files doux, tu ne m'envoies pas des notifications à tout va. As tu bien compris ? Ah je vois que tu veux résister, en bas à droite de l'écran tu me signales un mail de l'agence et encore un deuxième, allez fais un effort tien...

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  1271 lectures

Nouvelles en trois lignes de Félix Fénéon

1.     Nous avons appris avec stupeur et consternation le décès de mademoiselle Victorine L qui est survenu dans la nuit du mardi 10 novembre aux alentours de 6 heures du matin. Mademoiselle L était une jeune personne bien connue et très appréciée de nos concitoyens. Elle exerçait en ...

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  1357 lectures

Hikikomori

Atelier Face à l'écran

Le psychanalyste et son patient versus l'ordinateur et son patient suivant la consigne. Appartement .La scène se passe devant une fenêtre. Le patient est installé dans un fauteuil, l'ordinateur sur le bureau. Au fur et à mesure de son monologue, le patient se lève, fait les cent pas, s'agite. Son di...

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  1079 lectures

Est-ce ainsi que le temps s'échappe ?

Atelier Face à l'écran

I - 9h. Je me suis réveillée tard ce matin. J'ai oublié de t'éteindre hier soir. Je ne voulais pas rater le début du film sur Arte : « L'étrange histoire de Benjamin Button » avec Brad Pitt et Cate Blanchett ? Que me dis-tu de ce film ? Réalisateur David Fincher, ça je sais.. Tiens, le scénario a ét...

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  1302 lectures

L'autre fenêtre

Atelier Face à l'écran

Bonjour, oui Bonjour, de ma part cela t'étonnes, il est vrai que je n'ai pas pris ta personne en compte jusqu'à aujourd'hui. Tu es là dans mon bureau, immobile dans ton costume noir, tu attends. Avec toi je me dois d'être calme, pas trop pressée. Tu es susceptible et sujet aux caprices. J'ai eu du m...

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  1196 lectures

Œil pour œil.

Atelier Objets

Salut Œil de Lynx !Tu vois je suis là, c'est moi Léon, encore une fois! Je ne te demande pas si je peux m'asseoir, je passe ma vie assis devant toi, à te fixer. Allez, cesse de te promener sur ton fil, viens te poser prés de moi. Tu le sais, tu es irremplaçable, « taillable et corvéable à merci » co...

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  1554 lectures

Instants

Atelier Rencontre avec un lieu

Le domaine, bien ancré dans ces terres, Protégé de la course du temps, Offre un paisible refuge. Coins et recoins s'habillent de silence. Les dalles de pierre dessinent le chemin, Parmi les rhododendrons bleus et joufflus. La discrétion est de mise pour pénétrer dans la bâtisse. Un salon en rotin mé...

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  1206 lectures

Ton Sourire

Atelier Personnage avec Charle Juliet

 Ton sourire. La vie à pleine dents. La gourmandise, l'innocence, l'attente et l'envie de tout. Cette énergie vitale qui t'effraie parfois, te donne un air sauvage qui tranche avec ton chemisier à petits volants et ta coiffure soignée. Tout ton visage irradie cet élan qui te porte mais tu ne le...

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  1296 lectures

Comment tombe la nuit....

Atelier Crépuscule

La lune est là. Légère encore. Protectrice. Le ciel est à elle. Elle accorde encore quelques heures au soleil avant de régner à son tour. Les nuages, comme des flocons de neige s'étirent et se diluent dans le bleu. Au loin, le soleil se met en scène, drapant le ciel d'un voile blanc, diffusant une b...

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  1327 lectures

Séducteur toutes saisons

Atelier Personnage avec Charles Julliet

Tes yeux noirs qui pétillent. Une lumière dans tes yeux. Ce ne peut être une lumière noire. Je ne saurais la définir, la lumière de tes yeux. Ta barbichette noire qui se tend vers l'avant, insolente et pointue. Ton regard de diable cherche à séduire quelqu'un. Autour de toi, les dames. Ce sont elles...

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  1471 lectures

Monsieur Neige

Stage nouvelle

Un grand hôpital blanc, voilà le lieu où je me trouve. Blancs les murs, blanches les blouses des infirmières. Le blanc égale l'absence. Le blanc égale le rien, le non- être. Un mariage blanc, c'est un mariage qui ne se concrétise pas. Une voix blanche, on ne l'entend pas. Dans un grand hôpital blanc...

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  1411 lectures

Agricol Perdiguier, un homme étrange

Atelier nom de personnage

Krabi, janvier 2019, La première fois que l'on rencontrait Agricol Perdiguier on ne pouvait guère, à mon avis, se faire une idée de la complexité du personnage. Ou alors il eut fallu un esprit plus affûté que le mien. Je n'avais que 17 ans... La première fois que je le vis donc, c'était lors d'une d...

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  1501 lectures

Bois-joli et Sœur Fougère

Atelier L'objet familier

Elle porte l'Afrique sur sa tête. L'Afrique entière. Avec les savanes et les forêts vierges. Elle porte une grande bassine d'eau. Toute l'eau de l'Oubangi et du Congo. Elle porte un grand sac sur le dos, plein du poids des bananes. Elle porte le dernier né sur la poitrine. Qui dort la bouche pleine ...

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  1510 lectures

Emile (Triptyque fin)

Atelier Fragments

Sous la vigne de Septembre, les premiers éclats du raisin font écho aux bruyères de l'horizon. Dans les montagnes que le soir assombrit, le langage de la terre devient mélancolie; un frisson d'arbre sur la pierre encore chaude, s'asseoir, regarder la vallée. J'aime le point de vue du village, ici au...

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  1439 lectures

​Philomène (Triptyque 2)

Atelier Fragments

Le bruit de l'économe qui racle les carottes fait résonnance...c'est l'heure de la traite, j'allais oublier... Où est ma drôlette? Je parie qu'elle est à l'écurie encore avec les chèvres, pourvu qu'elle n'ait pas laissé la porte ouverte comme l'autre fois où nous avons retrouvé les chèvres dans le p...

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  1326 lectures

Une douceur animale (Triptyque 1)

Atelier portrait fragmenté

Sous la treille de Clinton, la porte bleue de l'écurie s'ouvre en deux battants. Sur le bas, les planches disjointes laissent des trous, souvent, j'y épiele bouc avec un mélange de terreur et d'attrait que je ne comprends pas. Aujourd'hui, il n'est pas là. Blanchette, au milieu, me regarde, elle dom...

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  1473 lectures

​Avoir la tête dans les nuages

Atelier poésie

La tête dans les nuages Ma tête là haut Ma tête, oui, dans les nuages. Pas de consistance les nuages Ils passent, ils flottent Les nuages. La tête dans les nuages Ma tête, oui, hors d'atteinte « Vous êtes jaloux ? » Ma tête devenue toute légère « Vous êtes énervés ? » Ma tête vous échappe. Et si ell...

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  1625 lectures

Elle

Atelier les objets de l'absent avec Gracq

La violence de la puissance. La frénésie de l'être. La jubilation de se vautrer dans l'artificiel mortifère. L'appel de l'ignoble hypocrisie. L'enfantement de l'invisible monstre. L'adoration du diable. La mort. L'addiction à la mort. Le mépris de l'Etre profond. L'avènement de l'abject. Le royaume ...

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  1633 lectures

Constance

En l'an 1787, le lendemain du jour de Noël, les villageois d'une petite ville du sud assistèrent atterrés à la sortie d'un groupe de prisonnières. De « chétives créatures au teint blafard, ayant à peine la force de se trainer tellement leurs membres étaient ankylosés ». La plus âgée avait 83 ans, la...

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  1620 lectures

Le 16 Mars 1996

Un de ces jours qui ne me dit rien. J'ai beau secouer ma mémoire, rien ne tombe. La terre a pourtant fait un tour et moi 48.000kms. mais rien. Aucun souvenir. Jour blanc. Comme si j'avais été un fantôme... ou victime d'un tour de passe-passe. Mais ce jour-là justement un crime a été commis dans...

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  1436 lectures

Dans le bric à brac de cousine Hélène

Cousine Hélène habitait le premier étage d'un bel immeuble en pierre situé juste en face de l'église. Son appartement était vaste et majestueux avec de longues fenêtres en forme d'ogive et de hauts plafonds. Elle y vivait seule, elle était veuve et n'avait pas eu d'enfants. Mais il fallait bien tout...

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  1482 lectures

Epiphanie

Atelier épiphanie avec Joyce

Comment peut on ne pas connaitre Avignon, lui dit il. La luminosité de cette journée d'hiver s'invite, le soleil surplombe chaque contour des remparts. Le tour de la ville donne une illusion de grandeur majestueuse où les portes s'ouvrent dans les 4 directions, laissent passer les rayons de ces vill...

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  1454 lectures

Les choux à la crème

Atelier zoom sur le corps

Comme chaque matin, au jour naissant, il reprend sa place contre le réverbère défoncé faisant face à la vitrine de la pâtisserie. Les épaisses fumées des premiers camions qui vont décharger les paysans avec leur victuaille, opacifient les lueurs de l'aube. Sali par la violence des nuits passées ...

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  1730 lectures

Debout les crabes

Atelier la folie vue de l'extérieur

Les bras chargés : de vestes, de chemisiers, de pantalons et de fouleurs colorés, elle prétexte de se tromper à chaque fois qu'elle tente de s'introduire dans une cabine d'essayage tout en s'excusant et en terminant invariablement par un grand éclat de rire. Une fois qu'elle a trouvé sa cabine, elle...

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  1628 lectures

LA FOLIE - Vue de l'extérieur

Atelier écriture de la folie

Le voilà encore juste à temps 7h57 le cours commence à 8h au milieu du campus, ira-t-il directement à l'amphi A, ils l'attendent tous et les retardataires se cherchent une place sur les marches de l'escalier central. De toute façon, il ne les voit pas. 15mn pour les 300m qui le sépare de la salle. A...

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  1619 lectures

Folie de l'écriture et l'écriture de la folie

Atelier écriture de la folie

      Ça gratte comme si j'avais du... Comment ils disent ?... du Lexama..., ou du Leksamin? Tsss ! va savoir... Ça chauffe sous la peau, ça brûle... Ouarzazate, le désert ; Sahara, tu m'as cuit le ciboulot... Légionnaire mon frère, prends garde à tes méninges... Ça m'brûle de partout...

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  1622 lectures

Folie criminelle

Atelier écrire la folie

Il a 10 ans. Il vit à la campagne. Ses parents sont gentils. Dans sa chambre, vit un chat en peluche. Il a une petite voiture Dinky Toys. Elle est rouge. Elle roule. Il y a le lit. Il y a la table de nuit. Il y a la chaise. Il est heureux. Il n'y a pas de livres. Il ne peut pas lire. Il ne lit jamai...

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  1498 lectures

Folie de l'écriture Antonin et Dieu

Atelier écrire la folie

Dieu oh mon Dieu ! Très Saint Père, puis-je avoir l'honneur de m'adresser à vous ? Puis-je connaître ton prénom, mon cher ami ? Dieu oh mon Dieu, mon très Saint Père bien aimé, je m'appelle Antonin Dis-moi, Antonin, quelles sont tes occupations sur cette terre ? Dieu oh mon Dieu, père de toute l'Hum...

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  1668 lectures

Folie de l'écriture- Ecriture automatique

Atelier écrire la folie

Vers où va la belette cramoisie du pain éventré par Dieu l'ami de l'éternelle boursoufflure puante et décérébrée par-delà vents et morues, putes et canibals, foutre de chinois et fleutrio vergeturé, prie-Dieu et masturbateur de cigale, le cheval bleu a mis ses bas roses dans des souliers vernis pour...

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  1634 lectures

Ecrire la folie

Cette nuit, une de plus, je ne dormirai pas. J'ai décidément besoin d'écrire. Pour l'instant un repère, cette chambre et une certitude, remettre de l'ordre dans le chaos de sa mémoire, puzzle éparpillé par un génie brouillon et pervers puis repartir à zéro. Il faut que je m'apaise, que je raisonne. ...

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  1679 lectures

éperdument indifférente

Atelier personnage

Rides creusées. Béance du regard. Ta silhouette arrondie trahit le modelage du temps. Ton dos ploie. Démarche chaotique, lancinante, lente qui laisse ta trace sur le tapis usé. Pour horizon définitif la porte de notre chambre devenue tienne et dont tu m'interdis le seuil. Drame intime aujourd'hui dé...

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  1571 lectures

Epiphanie de Janvier

Atelier Epiphanie avec Joyce

De la fumée. Il y a beaucoup de fumée. Beaucoup de gens fument, beaucoup de gens boivent. La plupart tiennent leur verre dans la main droite et leur cigarette entre l'index et le majeur de la main gauche. Étrangère à cette ambiance festive, Dorothée observe gestes et mouvements comme une éthologue. ...

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  1523 lectures

La fougue du mollusque

Atelier Oxymores

La tête entre les mains, il se cache dans ce jardin public pour fuir l'effervescence de la maison. Peut-être va-t-on l'oublier comme souvent, d'ailleurs il aime se faire oublier. Plongé dans un livre, le casque sur les oreilles, il traverse la vie en passager silencieux. Un éclat de rire le fait se ...

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  1495 lectures

L'Épiphanie de Mai

Atelier épiphanie avec Joyce

Nous étions rois et le savions à peine. Miséreux mais fiers, ambitieux sans espoir. Melchior venait du Niger, Gaspard du Burkina Faso, moi, du Mali. Un village près de Bamako. C'était en 2019 selon le compte des Occidentaux. J'avais 17 ans et travaillais sur le port de Tanger. Des petits boulots, du...

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  1690 lectures

ELLE S'APPELAIT ELISKA

Nouvelle écrite dans le cadre de l'atelier en  2018. Lorsqu'Evzen lui avait proposé de venir diriger "La Moldau", Zoltan n'avait pas hésité une seconde. Il aurait traversé la terre entière pour jouer la musique de son compositeur favori. Il était l'invité d'honneur de l'orchestre symphoniq...

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  1587 lectures

Oxy, more et plus

Atelier oxymores

     Tu me demandes de te la décrire sans détail, tu parles d'une gageure! Pas aussi surprenante qu'une pluie sèche ou un sel caramélisé puisque tu es un habitué des requêtes rares comme l'air. Aussi, je te le dis avec la passion indifférente qui me caractérise obscurément, en face et...

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  1484 lectures

LES PARTITIONS DE JULES

Atelier sur les objets

Jules est solitaire. Au bureau il est entouré de toutes parts et pourtant il n'a jamais créé de liens et se contente d'observer, de loin. Parfois à partir d'une réflexion saisie malgré lui ou d'une émotion peut-être perçue, il brode et divague, ajoute des vies aux vies qui l'environnent. Oui, Jules ...

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  1624 lectures

Oxymores

Atelier oxymores

Il courait lentement sur le chemin de pierres molles qu'il avait maintes fois parcouru en rentrant de l'école. Ce paysage familier lui était étrange, il ne reconnaissait que ce qu'il n'avait jamais vu comme dans un rêve éveillé qui endormirait sa mémoire. Son pas fébrile et assuré le conduisit au ca...

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  1770 lectures

La petite grande

Atelier oxymores

 Atelier du 11 décembre 2019 / Oxymores... Il était une fois une petite fille d'un blond sombre et qui était grande pour sa taille. Sa sagesse agitée lui faisait faire pas mal de gentilles bêtises et proférer à profusion d'honnêtes mensonges. Les enfants de la résidence nerecherchaient pas...

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  1382 lectures

Atelier Oxy More et plus

Atelier oxymores

Hier soir, dès l'aube, un soleil noir illuminait la nuit. Les ombres blanches des arbres s'étiraient comme des ressorts contractés sur le sol plat trop pentu. Soudain, durant quelques minutes, un blanc corbeau traversa l'horizon, emplissant le silence d'un puissant cri muet. Deux marcheurs solitaire...

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  1542 lectures

Auriculaires...

Atelier mouvement

Alors… Aujourd'hui… Quel est le bilan ?... Quel est ton bilan ?... Ne te dérobes pas… Regardes-toi les yeux dans les yeux… S'il le faut, fais-toi mal… Que dis-tu de ta première vie ? Comment l'as-tu vécue ? Comment la ressens-tu en cet instant ?.... Triste, terne, illuminée par la détresse de ton cœ...

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  1481 lectures

"Nous"

Atelier Nouvelle

    « Ma vie n'est pas une existence... – Eh bien, si tu crois que mon existence est une vie... »    Vivre ? ou exister ? Laurent Fraga ne fera jamais les distinguos célèbres de Mme Raymonde et de Mr Edmond, loin de lui Hôtel du Nord, Le Quai des brumes, Laurent est du pays de la...

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  1537 lectures

L'accumoncellement

Atelier inventer des mots

La C 2143, elle est longue et pas large, elle va do ch'min jusqu'au p'tit ri d'en bas, oué le p'tit gris qu'la tient ; L' ptit gris oué le père de Jean-qu'a d' l'oseille, Jean-l'macéré dans l'huile, Jean-l' Prie-Dieu, Jean- l'marlou, Jean-corne à bœufs, Jean-l'puceau, Jean-la tige de huit, Jean-l'ob...

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  1951 lectures

Les yeux verts

Atelier Nouvelle

Il fait frisquet ce 22 octobre. Une silhouette svelte, un immense sac couleur miel accroché à l'épaule, se dirige d'un pas rapide vers la place d'Iéna. Emmitouflée dans un snood aux couleurs automnales qui cache ses cheveux, Anne a délaissé les transports parisiens. Elle vient d'en finir avec un ren...

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  1586 lectures

L'enfant au piano

Stage d'écriture

-Petit écolier, que fais- tu là, seul, par cette chaleur sur ce chemin désert ? - Je me suis perdu en courant après les sauterelles ; -Je ne vais pas te laisser rentrer seul. Viens, je te raccompagne : j'en profiterai pour boire un verre d'eau, si tu es d'accord ; - Oui, monsieur ! à nous ...

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  1615 lectures

Le manteau d'astrakan

Atelier moment imaginaire

« Les yeux sont des oiseaux prisonniers » Malaparte J'habite au château. Mon père est roi, ma mère reine. Köning und köningin von Polen, aiment-ils dire sous les grands lustres éclatants de mille petits soleils. Das Vaterland von Chopin ajoute mon père qui joue du piano comme si Chopin habitait chez...

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  1720 lectures

Histoire d'une débutante

Atelier moment de vie

Débuts à Paris

J’ai tout juste 22 ans quand je débarque à Paris, en novembre 1979 . Dans ma valise, je n’ai glissé que quelques vêtements. Dans mes poches, je possède environ une centaine de francs.
Déjà, la nuit est tombée. Il me faut trouver un hôtel. Entre deux escaliers de la butte Montmartre , un établissement affiche « chambre à la journée, à la semaine, ou au mois » . Voilà mon affaire.
Un rapide passage à la réception, puis je découvre ma chambre. C'est une pièce plutôt triste, mais assez spacieuse. éclairée par une fenêtre ouverte sur l'extérieur. Au fond, un petit coin cuisine, équipé d'un réchaud à gaz, est aménagé.

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  1753 lectures

J'habite seul au quinzième étage

Aquarelle de Renée- Lise Jonin

J'habite seul, au quinzième étage, dans un immeuble de studios, à la ZUP. Les voisins ne vous adressent pas la parole, c'est comme une règle en vigueur qui ne serait pas écrite. Ils n'ont pas leur nom sur la porte. Ils se méfient. J'ai dit que j'habitais seul. C'est simplement une manière de parler....

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  1741 lectures

La dame a ri

Elle a ri, à l'abri bus de la place Jeanne d'Arc. Elle a dit Vous n'allez tout de même pas essayer de les vendre ? Elle a ri. Elle a dit... C'est à ça que je pense, étendu sur mon lit, dans ma chambre, c'est à ça que je pense. Je viens de me réveiller. J'ai vu par la fenêtre le ciel un peu rose sur ...

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  1661 lectures

l'homme du rond-point

Atelier sur le regard

Il est au rond point, comme chaque jour, debout avec sa pancarte, barricade contre l'indifférence insouciante du monde, bâtie contre le courant, pour que le flot lent et anonyme du train-train quotidien vienne buter sur ses rivages. Et Dans les rayons du soleil de fin d'après midi, qui l'effleure su...

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  1765 lectures

Une plongée dans le corps de Renée-Lise Jonin Août 2017

Je suis un aviateur, une aviatrice. Je suis Mermoz, Élise Deroche. Je vais cent fois plus vite que le vent. J'ai dépassé le mur du son... Et puis clac, c'est fini. Je meurs dans une flaque d'eau. Elle est grise, elle est froide. Glacé dans le silence, le cri du prof de gym me pénètre le ventre. Je m...

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  1925 lectures

Récit à deux crayons, Philippe et Elia 11/2016

Atelier écrire à deux

Confronté à l'urgence, il se mit courir en tous sens, sautiller, gémir, s'arracher les cheveux, faire tourner ses yeux, invoquer la clémence divine, implorer les miraculés, et enfin parvint à articuler quelques bruits quelques cris quelques mots « mais…comment…comment donc…çà jamais !!!C'est inutile...

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  1673 lectures

Exercices de style avec Queneau, Pierre G.11/2016

Atelier exercice de style Queneau

Elle est assise, un peu raide, au bord de la vitre. Un peu raide mais si mignonne: les pommettes hautes, les yeux rieurs... juste le dos un peu trop droit malgré le relâchement que laisse supposer le petit verre de vin blanc qu'elle a presque fini. Je ne résiste pas au désir de faire sa connaissance...

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  1761 lectures

Chronologie et récit, Elia Casanova 7/11/2016

Atelier chronologie

Depuis la dernière longue marche, le groupe avait trouvé un abri confortable en flanc de colline , assez profond pour les contenir tous, des anfractuosités loin de l'entrée augmentaient l'espace. Les femmes gestantes qui avaient peiné au cours du dernier raidillon pourraient s'y installer. L'entrée ...

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  1621 lectures

Bourlinguer avec Cendrars, Elia Casanova 10/2016

Atelier énumération avec Blaise Cendrars

…J'arrêtais la voiture sur le bas côté de la départementale lustrée par la dernière averse. Une pancarte annonçait une brocante « Bric et Broc ».Sur un carton, une flèche dessinée nous fait gravir un raidillon non goudronné. Nous avons pensé au garage de notre amie Claire. L'arrivée dans un chantier...

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  1625 lectures

Biographie d'un mot, Christine F. 01/2017

Atelier biographie d'un mot

Edelweiss Lait d'elle. Laide elle va. Laide, elle ? Va, hisse. Va l'étoile, d'aile en elle. Hisse le piolet sur le piton rocheux pour conquérir le monde et les beaux yeux de ta belle. L'étoile de ses yeux, la neige de ses sommets, l'argent de son reflet. La conquête des cimes, la quête de son cœur, ...

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  1633 lectures

"En bateau" Monique Dubois 04/2017

Atelier synonymie

Je vous ai monté un bateau Dans quelle galère me suis-je embarquée ? C'est un voyage au long cours que cet exercice et je ne me vois pas sur le frêle esquif de mes connaissances pour le mener à bien. Comme sur une chaloupe ou plutôt un radeau, je me lance avec hésitation. Cette coquille de noix, le ...

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  1837 lectures

"écrire au musée exposition R. Guiffrey" Olivier Bueb 14/01/2017

Atelier écrire au musée : le blanc

WHITE SPIRIT (inspiré du tableau Kavemérui de René Guiffrey) Un carré blanc de 60 par 60. Mes yeux parcourent d'un air interrogatif de périmètre de 240 centimètres. Ils vont et viennent de gauche à droite puis rebroussent chemin tentant de déchiffrer ce qui pourrait être un manga hivernal. Puis de h...

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  1681 lectures

Cadre et hors cadre à deux crayons... Élia et Christiane 12/2016

Atelier cadre et hors cadre

C'est un petit format aux bords dentelés, un noir et blanc. C'est plus grand qu'un photomaton. Un papier brillant qui, sous la lumière, fait des reflets gênants pour le regard.Le personnage central est un homme. Un homme de la campagne avec un pantalon de toile claire et un pull over tricoté et bien...

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  1707 lectures

Cadre et hors cadre à deux crayons... Philippe et Olivier 12/2016

Atelier cadre et hors cadre

Confronté à l'urgence,il se mit courir en tous sens, sautiller, gémir, s'arracher les cheveux, faire tourner ses yeux, invoquer la clémence divine, implorer les miraculés, et enfin parvint à articuler quelques bruits quelques cris quelques mots « mais…comment…comment donc…çà jamais !!!C'est inutile ...

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  1834 lectures

Commencer par la fin... Christiane F. 12/2016

Atelier prolepse

Il était arrivé au Chili voilà 7 ans, et avait parcouru la Cordillère des Andes de haut en bas. Son séjour s'était prolongé, puis fixé dans une oasis du désert d'Atacama. Les éleveurs de chevaux lui avaient fait cet honneur de l'intégrer parmi les leurs, après une prouesse inouïe, la capture du plus...

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  1669 lectures

Énumérations... Christiane F. 12/2016

Atelier énumérations

Quand tu vis des plantes, et avec les plantes en Cévennes, tu vis vraiment avec les saisons. Les coucous dans les prés de Saint Germain de Calberte à racler au râteau, après tu te soûles de l'odeur d'abricot des taies d'oreillers pleines de primevères. Les aubépines, pas la noire, non, la blanche, e...

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  1719 lectures

Reflet dans le miroir... Dominique G. 01/2017

Atelier portrait dans le miroir

Elle se regardait et se voyait toute longiligne, maigre, et plus grande d'un tiers au moins que dans la réalité . Elle riait... Oui, c'était elle ! Et c'est ce miroir-ci qui lui renvoyait cette image-là.Puis, juste à côté, cette glace la transformait en naine - grosse, joufflue, le visage déformé co...

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  1556 lectures

Traversée d'un groupe... Christiane F. 11/2016

Atelier mouvement dans la foule

Le TGV redémarrait en douceur, la porte à glissière siffla et elle pénétra dans le compartiment, tirant une énorme valise rouge à roulettes, en plus de deux grands sacs à l'épaule. Elle se planta devant l'espace dédié aux bagages, qui débordait. Pourtant pas mal de monde était descendu à Valence.Un ...

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  1533 lectures

Deux récits parallèles, le récit absent... O. Bueb 2015

Atelier construction de deux narrations parallèles

KATIA Fidèle à mes habitudes, j'étais en retard. La chaleur suffocante de cet été caniculaire transformait l'appartement en sauna. Je cherchais partout ces maudites clés. Au loin, par la fenêtre une sirène se faisait entendre. Pompier, police, je n'ai jamais su faire le distinguo. Mais où ai-je four...

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  1562 lectures

"Dialogue à partir de Steinbeck ou le dialogue de deux écritures" Astrid Armand 2015

Atelier dialogue de deux écritures

Souvent, lorsque deux personnes sont face à face, elles devinent chacune les pensées de l'autre mais à cet instant... un homme s'installe, juste à côté de leur table. Elles entament malgré tout, leur échange : - Bien, as-tu trouvé une maison ? - Non, pas encore, j'pense que chuis trop exigeante, auc...

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  1754 lectures

"Le zoom: du récit d'une anecdote au récit d'une sensation"... Astrid Armand 2015

Atelier zoom sur le corps

Aujourd'hui, sa mère accepte de la laisser sortir dehors, l'air est doux. Elle enfile ses chaussures, une veste légère et hop ! La voilà déjà dévalant l'escalier, la voilà déjà près du cercle qui fait face au seuil de l'immeuble.Environ 6 mètres de diamètre, 30 centimètres d'épaisseur...

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  1748 lectures

"Une phrase sans fin, musicalité et rythme du texte"... Astrid Armand 20/01/2016

Atelier phrase longue

Thomas s'assit et contempla la mer. Il était seul, perdu dans ses pensées, pensées qui comme la houle, venaient, repartaient, venaient et repartaient à nouveau, pensées qui avaient l'aura de la couleur de l'eau, vert émeraude, un vert qui l'apaisait, le sécurisait, lui faisait fermer lesyeux pour mi...

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  1699 lectures

"Portrait métaphorique: présence d'un animal, portrait d'un homme"... 12/12/2015

Atelier portrait et métaphore

PAULOT 1 Les déserts m'ont toujours attiré, qu'ils soient brûlants ou glacés. La beauté de leurs paysages, le sentiment mêlé de liberté et de dangerosité me fascinent, me rassurent tant ces territoires sont vierges de toute présence humaine.Mon dernier voyage a guidé mes pas vers la blanche Arctique...

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  1660 lectures

"Poésie et synesthésie: mélanger les sensations"... Anne-Marie 28/11/2015

Atelier synesthésie

Le soir fait sens. Les pirouettes des arbres s'épanchent au sommet de la colline et dorment en dentelle. On entend le vent chahuter dans les cerfeuils. Il fait soyeux. Une hulotte tance sa vie. Martial sème son regard sur la ligne et attend. Il a rendez-vous avec sa tortureuse . Musarde-t-elle ? Il ...

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  1901 lectures

"Poésie et synesthésie: mélanger les sens"... Olivier Buerb 28/11/2015

Atelier synesthésie

1 FRAGMENTATION AVEUGLE J'ai effleuré ce miroir poli comme un galet de rivière.J'ai caressé le reflet de ton image au travers de la mienne.J'ai respiré ton odeur chaude de pleine lumière au travers du tain.J'ai savouré la lumière de ton sourire à la clarté étincelante.J'ai contemplé, les yeux fermés...

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  1982 lectures

"Description d'un lieu à partir de textes de Zola"... Olivier Bueb 06/112015

Atelier description d'un lieu avec Zola

UN LIEU, UNE VILLE La ville nouvelle paraissait agrandie ; le nouveau quartier du Médard s'étendait désormais jusqu'au fleuve. Des bruits de télévisions montaient vers le ciel étoilé tandis que des stores baissés laissaient à penser que des gens honnêtes dormaient d'un sommeil réparateur. L'ombre de...

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  1724 lectures

Un fait divers, trois narrateurs Olivier Bueb 14/11/2015

Atelier points de vue et fait divers

Etoile grand-combienne 1 Le journal : « Une étoile s'éteint dans la nuit grand-combienne » Mardi matin aux aurores, la brigade de Répression des Fraudes a effectué une descente au restaurant bien connu « La Farigoule ». Suite à une dénonciation anonyme et courageuse, elle a interpellé le chef étoilé...

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  1610 lectures

Écrire le nucléaire... Anne-Marie 04/04/2016

Atelier d'écriture sur le nucléaire

Il y eut une première fois... Hiroshima,la mort venue du ciel,éventration de la terre , larmes de terreuret l'horreur, dans les yeux des enfants . Il y eut Tchernobyl, paysage décharné et toute la tristesse du monde. Il y eut à nouveau Fukushima. Oublié, ...

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  1575 lectures

Description d'un lieu, scénario puis parcours d'un personnage"... Olivier B. 06/11/2015

Atelier ecriture et cinéma

LE CINÉASTE La porte est en bois massif, simple et de couleur foncée. La clenche est en métal noirci. Quand tu ouvres cette porte, tu pénètres dans une cuisine dont le sol est fait de tomettes rouges. Elles sont polies par le temps et leur alignement n'est pas très régulier. En face de la porte, une...

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  1769 lectures

" Un mot pour un autre » avec Michaux et Tardieu "... Élia Casanova 14/05/2016

Atelier Jean Tardieu

- Merdour Maline ! cette niche est en soleil ! Oh c'est très lourd d'aller friche prêtement avec toi ! Dans la fourbe poile bien à épaissir des crosses pas chutées et mènement levées. Moi, j'ai flutiaux une carbonate à sucs dans l'abreuvoir ! je l'ai pas forbilé cette m...

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  1693 lectures

"Fiction avec une nouvelle de Julio Cortázar "... 05/2016

Galerie vieille du temple, la rue était sombre. Une silhouette féminine, rouge, s'éloignait dans le crachin du petit matin.  Un homme à l'allure élancé s'approcha de la devanture et s'absorba dans la contemplation du tableau. La femme est assise sur le lit, ses vêtements gisent sur le...

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  1665 lectures

" Un personnage traverse un groupe" Pierre Gaudon Novembre 2016

Une intrusion L'église était pleine en cette veillée pascale, et l'assemblée était priante. L'église St Leu, à Paris, rue St Denis, n'est pas réellement une paroisse. Les gens qui s'y retrouvent pour prier ou pour célébrer sont pour partie du quartier, certes, mais les plus nombreux sont des hommes ...

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" Stage d'été 2017 - Silence et voix"

Contraste vous dis-je ! Ici, maintenant tout n'est que contraste finalement, Table de marbre baignée de soleil et d'ombres, Immobilisme et mouvement de balancement rappelant l'écoulement du temps, Calme absolu, déchiré par de multiples sons, sonorités, bruissements, chants, claquements, notes de pia...

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  1605 lectures

La nuit par Philippe

La Nuit m'accompagne depuis toujours. Elle se cache le jour dans une région obscure, au fond d'un puits, sous la terre, dans une galerie profonde en m'attendant.  La nuit s'endort,elle rêve,elle est belle quand elle dort ! ma nuit me cherche, ou attend que je la rejoigne. Elle me questionn...

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  1558 lectures

Textes à redécouvrir

30 avril 2021
C'était un lundi. Dans la plaine, le jour se levait, l'espace offert aux yeux des hommes paraissait infini. Une brume légère couvrait les reliefs et l...
1004 lectures
10 janvier 2024
Fini la chanson des fléaux et les animaux qui « chauchent » les gerbes sous le soleil de juillet, les hommes aux visages craquelés, couleur de terre, ...
582 lectures
8 septembre 2020
La lune est là. Légère encore. Protectrice. Le ciel est à elle. Elle accorde encore quelques heures au soleil avant de régner à son tour. Les nuages, ...
1327 lectures

Phrases d'auteurs...

"Si vous avez quelque chose à dire, tout ce que vous pensez que personne n'a dit avant, vous devez le ressentir si désespérément que vous trouverez un moyen de le dire que personne n'a jamais trouvé avant, de sorte que la chose que vous avez à dire et la façon de le dire se mélangent comme une seule matière - aussi indissolublement que si elles ont été conçus ensemble."  F. Scott Fitzgerald

"Le romancier habite les seuils, sa tâche est de faire circuler librement le dedans et le dehors, l'éternité et l'instant, le désespoir et l'allégresse."  Yvon Rivard

" La vie procède toujours par couples d’oppositions. C’est seulement de la place du romancier, centre de la construction, que tout cesse d’être perçu contradictoirement et prend ainsi son sens."  Raymond Abellio

"Certains artistes sont les témoins de leur époque, d’autres en sont les symptômes."  Michel Castanier, Être

"Les grandes routes sont stériles." Lamennais 

"Un livre doit remuer les plaies. En provoquer, même. Un livre doit être un danger." Cioran

"En art, il n’y a pas de règles, il n’y a que des exemples." Julien Gracq, Lettrines 

"J'écris pour me parcourir. Peindre, composer, écrire : me parcourir. Là est l'aventure d'être en vie."Henri Michaux

"La littérature n’est ni un passe-temps ni une évasion, mais une façon–peut-être la plus complète et la plus profonde–d’examiner la condition humaine." Ernesto Sábato, L’Ecrivain et la catastrophe

"Le langage est une peau. Je frotte mon langage contre l'autre. " Roland Barthes, Fragments d'un discours amoureux 

 

 

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Faire peur au lecteur !
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« L’émotion la plus forte et la plus ancienne de l’humanité c’est la peur, et la peur la plus ancienne et la plus forte est celle de l’inconnu. » affirme H. P. Lovecraft. Mais, sous l’évidence du mot et de l’émotion qui lui est associée, qu’est-ce finalement, la peur ?...

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