Un petit chapeau aux couleurs fanées sur la tête, ce matin-là, comme chaque matin, tenant à la main son cabas duquel dépassaient poireaux, fanes de carottes et plumes de volaille fermière - c'était jour de marché - Albertine Parut poussa de toutes ses forces la lourde porte de l'église, franchit le ...
Pas un geste, ni même une expression, rien, pourtant une lumière t'enveloppe, tu as le visage d'un enfant, la pureté d'un enfant.
Je surprends cette lumière qui dépose sur tes rides des fils d'or et sur ton corps suspendu dans une immobilité qui fige l'instant.
Ni torpeur, ni sommeil, sérénité.
Le silence de tes pensées résonne, frissonne, palpite.
Autour de toi, les mots remuent, soufflent et se posent. Rien, ta totale impassibilité me fascine alors que les regards se concentrent sur toi.
J'aimerais te dire ce que ton visage reflète, ce que cette grâce rayonne.
De tes paupières baissées, fermées peut être, tout disparait.
Pas un sourire, rien et la lumière continue à éclairer ton âme d'enfant.
Le vide fait naitre le temps sacré et l'approche de la mort te donne l'apparence de l'innocence.
Même tes rides se sont figées, tu n'as pas vieilli l'espace de ce moment, la mort s'est éloigné de toi.