Sa déambulation baroque, colosse barbu porté par son caddy, animait tout le quartier. Je craignais son apparition, démarche incertaine, marin bousculé par une mer houleuse. Il fendait sans un regard le flot des voitures, capitaine au long cours à la recherche d'un port d'attache, insensible aux clam...
Tes baisers aux effluves de rhum, de gingembre et de grenadine exaltait l'odeur pénétrante, enivrante, voluptueuse des voyages, de cette île et de la liberté.
Ton corps égrenait l'acre de la poussière du désert qui t'habitais encore et que tu me contais après l'amour. S'insinuait alors en moi les traces éthérée de ton errance, l'impénétrable relent de ta monture compagnon de ton odyssée et la suffocante chaleur de ces jours interminables qui t'égaraient encore.
Ton corps inlassablement répétait ce voyage sans fin et nous transportait en des lieux inhabités, primitifs, redoutables.
Tu composais jours après jours une réplique des premiers instants et notre corps à corps fleurait l'éternité, baignant dans un puissant parfum d'encens, de myrrhe et de benjoin.
Quelle fragrance as-tu laissé sur mon corps conquis ?
Le temps a tissé un bouquet, une émanation de nos âmes reliées, enchevêtrées qui embaument encore parfois le petit matin.