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Claudine G
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Le "Voyageur sur terre" est un recueil de quatre nouvelles découvert parmi les lectures de textes fantastiques que j'écume depuis plusieurs semaines : le fantastique est l'un des premiers thèmes de cette nouvelle année d’ateliers. Que ce soit au travers de romans, nouvelles ou livres théoriques, je m'y suis plongé avec, je dois le dire, une certaine volupté. On entre dans ce recueil comme dans un brouillard. Green...

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L'instant d'avant

images-163 Atelier l'instant d'avant

Ils me poussent, me bousculent, les coups, les insultes m'assaillent de tous côtés. Je sens leurs gueules puantes, leurs crachats qui m'aveuglent. Je butte. Ils me rattrapent sans ménagement. Dans mon dos, les menottes me griffent. Ils s'arrêtent en pleine rue. Le chef fait signe aux autres de s'écarter. Il me met en joue.

Il ne va pas me buter, ce chien !
Est-ce une manoeuvre ? S'amuse-t-il à me faire peur ? Je les ai entendus tout à l'heure : on doit m'interroger. M'emmener où ? Si c'est pour une séance de torture, je préfère en finir tout de suite. Et ce photographe, là devant moi, qu'est-ce qu'il fout ce voyeur ? Ma vie pour un scoop !
Mais qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ?
Au village on vivait bien, tous en famille, ma femme, nos parents et nos trois enfants. On trimait dur dans les rizières mais on mangeait à notre faim. On élevait même un cochon. Et puis, il a fallu qu'ils arrivent, ceux du Vietkong. Pas moyen de leur échapper. Obéir, obéir sous la menace, c'est tout ce qu'on pouvait faire. Pas question de refuser, ni de trahir ou c'était la mort assurée pour nous tous. Avec ceux du Sud, de l'autre côté, on était pris entre deux feux.
Et me voilà tout seul. Personne pour me tenir la main, comme au mourant qui expire au milieu des siens. Ceux que j'aime ignorent tout et sont loin. Il n'y a que haine autour de moi.
Et Dieu, où est-il ? A quoi bon le prier, je ne le sens nulle part.
Ma chemise me colle comme un suçon, mes biceps se tétanisent, ça tressaille dans mes mollets. Ne pas vaciller. Ca tambourine, ça s'accélère dans mes tempes et au même rythme des marteaux me pilonnent la poitrine. J'étouffe. C'est vrai, il faut respirer, combien de temps encore ?
Mais qu'est-ce qu'il attend ? Tire, bon sang et qu'on en finisse. Non, je ne veux pas. Si, et qu'on n'en parle plus. Non, mais je veux vivre moi...
Tu as le droit de croire à la vie, infime espoir, qui sait ? Inconcevable imminence. Refuse-la si tu veux. Non, tu ne dois pas flancher devant eux, garde ta dignité. Mon Dieu ! Et qu'est-ce qu'ils vont faire de mon corps ? Le jeter aux chiens ? Déjà l'oubli...
Et puis, c'est comme un brouillard ; tout à coup, je ne sens plus rien, ni souffrance, ni regret. Je flotte dans un espace soyeux. Ma tête ne sait plus penser, une sorte de vide bienheureux.
- Alors, tu tires ?
Comme c'est étrange ! Je les vois tous autour de moi. Je me sens léger et si serein. Je plane au-dessus de la scène. Le type, en bas, étendu, avec le sang qui coule et forme une marre sur le goudron de la rue tellement indifférente, ce type-là, enfin libre, c'est moi.

Françoise Gailliard-Ghezzi. 

L'état de Clarté
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vendredi 18 octobre 2024

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Phrases d'auteurs...

"Si vous avez quelque chose à dire, tout ce que vous pensez que personne n'a dit avant, vous devez le ressentir si désespérément que vous trouverez un moyen de le dire que personne n'a jamais trouvé avant, de sorte que la chose que vous avez à dire et la façon de le dire se mélangent comme une seule matière - aussi indissolublement que si elles ont été conçus ensemble."  F. Scott Fitzgerald

"Le romancier habite les seuils, sa tâche est de faire circuler librement le dedans et le dehors, l'éternité et l'instant, le désespoir et l'allégresse."  Yvon Rivard

" La vie procède toujours par couples d’oppositions. C’est seulement de la place du romancier, centre de la construction, que tout cesse d’être perçu contradictoirement et prend ainsi son sens."  Raymond Abellio

"Certains artistes sont les témoins de leur époque, d’autres en sont les symptômes."  Michel Castanier, Être

"Les grandes routes sont stériles." Lamennais 

"Un livre doit remuer les plaies. En provoquer, même. Un livre doit être un danger." Cioran

"En art, il n’y a pas de règles, il n’y a que des exemples." Julien Gracq, Lettrines 

"J'écris pour me parcourir. Peindre, composer, écrire : me parcourir. Là est l'aventure d'être en vie."Henri Michaux

"La littérature n’est ni un passe-temps ni une évasion, mais une façon–peut-être la plus complète et la plus profonde–d’examiner la condition humaine." Ernesto Sábato, L’Ecrivain et la catastrophe

"Le langage est une peau. Je frotte mon langage contre l'autre. " Roland Barthes, Fragments d'un discours amoureux 

 

 

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