Je me souviens de ce moment suspendu. De la porte béante, ouverte sur l'infini. Une vue vertigineuse. Une beauté presque irréelle. Et les battements de mon cœur. Si forts. Battements d'excitation ? Ou peur ancestrale ? Je savais pourquoi j'étais là et fais face à l'inconnu. Pourtant, tout m'échappe....
Il y aura une maison au bout du chemin.
J'y tisserai doucement l'âme du temps,
chaque chose du monde deviendra cérémonie.
Il y aura les promesses du cerisier et de longs rubans d'hirondelles dans le ciel,
Il y aura quelques ronces dans les sentes et des mésanges bleues dans l'aubépine.
Assise près d'une tâche de neige,
j'écouterai les confidences des rivières où l'eau coule nue.
J'épierai le frisson de l'arbre sur la pierre et la jubilation de l'oiseau.
Ce soir, il se fait tard... l'odeur poudrée de la glycine effleure la question,
un éclat d'espoir se retourne dans le crépuscule. Sous l'écorce de la vie,
Le désir est un rire trempé de joie.