Bienvenue sur le blog de mes stages et ateliers  d'écriture !

Textes écrits par des participants à mes ateliers et à mes stages d'écriture, manifestations littéraires, concours... 

Dernière publication

Anne B.
03 décembre 2024
Textes d'ateliers

Sa déambulation baroque, colosse barbu porté par son caddy, animait tout le quartier. Je craignais son apparition, démarche incertaine, marin bousculé par une mer houleuse. Il fendait sans un regard le flot des voitures, capitaine au long cours à la recherche d'un port d'attache, insensible aux clam...

Derniers commentaires

Invité - Françoise Gailliard La petite robe noire
2 décembre 2024
Bonjour Stéphanie et Gina Merci pour vos commentaires qui me touchent. Amicalement. Françoise
Invité - Stéphanie La petite robe noire
24 novembre 2024
Joli texte et histoire avec ses transitions de dimensions bien maîtrisées.
Invité - Gina La petite robe noire
24 novembre 2024
Quel beau texte! J'aime beaucoup, il m'a emportée !

Mon blog personnel

Des articles sur l'écriture, des conseils, des exemples, des bibliographies et mes propres textes. Ci-dessous, les derniers articles publiés.

Visitez mon blog

Barcarolle numéro 1, jouée par Philippe si souvent le matin...
Barcarolle numéro 1, jouée par Philippe si souvent le matin...
La musique de Fauré vient et revient par vagues, allant me chercher, chaque fois, comme, un peu plus loin, elle va plus profond, arasant les défenses, elle met à nu la nostalgie. Mouvement d’émotions...

Lire

Taille du texte: +

Les Cutador

Atelier Léon Bloy Atelier Démesure avec Léon Bloy

Le père Cutador était une vulgaire et poissarde copie d'un matador, un putassier de Blaireau à deux balles, conquistador hébété des comptoirs de PMU. Son physique taurin avec un blair présomptueux sous un front bas, fuyant, avare de lumière où le regard était si opaque à un trait d'esprit lumineux, que sa femme, elle-même, y voyait l'impasse d'un trou du cul du monde. Et quand il donnait de la voix, c'était pour vociférer dans un jet de postillons pestilentiels des poncifs, comme s'il cherchait à les incruster sur la croûte de bois du comptoir taché de vinasse bon marché. Les clients acquiesçaient savamment de leur chef hirsute déjà rubicond avec l'espoir bien ténu et tristement pitoyable de gagner une tournée.

L'épouse Cutador attendait cet éclat beuglant pour se manifester. Elle était la parfaite incarnation imbriaque de la Cagole, qui s'évertuait pour plaire à son affligeant mari, d'afficher stupidement un sourire d'ange surpris par un démon vociférant des imprécations lubriques. Et avec le retroussement de sa lèvre de babouin déshydraté par une trop longue abstinence qui laissait voir une gencive encore humide et violacée, elle avait pris l'habitude de se pavaner dans le PMU, dandinant sa masse informe sur deux jambes chaussées de bottes couleur crème sure, les mollets saucissonnés pour mieux attirer les clients errants, les appâter vers ses cuisses énormes, rebondies et bouffies, dans lesquelles se terreraient cette meute inquiète et pouilleuse avide de chaleur et de luxure.

A la vue de sa greluche de femme gesticulante de la croupe, le père Cutador se démantibulait la mâchoire dans un rire de tessons de bouteilles brisées, gueule d'enfer au banquet démoniaque, puis cognait sur le comptoir dans un geste auguste décadent pour imposer le silence. Il se saisissait alors du large torchon, guenille immonde coiffant son épaule de bœuf en rut, et s'avançait au milieu de la salle pour offrir, à son auditoire béat et abruti d'alcool, sa dernière estocade à sa légitime pintade. Promptement, ardemment des « olé » hystériques fécondaient les entrailles de la Cutador en une bacchanale où le plus vils des personnages de Bosch se seraient donnés rendez-vous ; la Cutador exultait, les yeux révulsés tandis que lui s'écroulait sur le flanc, terrassé, la bave aux lèvres, ruisselants sur le sol poussiéreux qui refluait en un rut où se noyait toute humanité.

« Au cu, aucune hésitation, les Cutador sont cuits » chantaient les derniers clients avant de s'en retourner vers leurs taudis laissant les gisants sans un regard, abandonnés à leurs bestiales illusions, tapies dans le ruisseau baveux de leur union. 

Le soupir de l'oiseau
La maison aux volets rouges

Sur le même sujet:

 

Commentaires 1

Sylvie Reymond Bagur le lundi 10 avril 2023 17:28

Outrance, démesure, caricature, violence... le texte parvient avec brio à décrire un duo d'affreux personnages en s'inspirant du style hyper concentré et extrêmement imagé de Léon Bloy ; je publierai bientôt sur mon blog un travail détaillé sur cet auteur, vous pouvez déjà en avoir un avant-goût avec sa définition du style ...

Outrance, démesure, caricature, violence... le texte parvient avec brio à décrire un duo d'affreux personnages en s'inspirant du style hyper concentré et extrêmement imagé de Léon Bloy ; je publierai bientôt sur mon blog un travail détaillé sur cet auteur, vous pouvez déjà en avoir un avant-goût [url=https://sylviereymondbagur.atelierecriturestage.fr/categories/articles-ecriture/style-litteraire/figures-et-rhetorique/figures-de-style-avec-leon-bloy]avec sa définition du style[/url] ...
Déjà inscrit ? Connectez-vous ici
mardi 3 décembre 2024

Textes à redécouvrir

1 novembre 2019
Philippe, écrivain a fait, il y a déjà plusieurs années, un stage d'écriture à Bayssac. Né en Vendée, il vit aujourd'hui dans la métropole n...
1511 lectures
30 mars 2020
Et il fut un temps où plus personne ne pouvait sortir de chez soi. C'était devenu dangereux. Et interdit. Une sorte de silence ouaté envahit la ville ...
1278 lectures
2 janvier 2021
La cloche de l'église avait sonné midi depuis déjà un bout de temps, pourtant rien ne bougeait. Depuis plusieurs heures une foule de plus en plus dens...
1069 lectures

Phrases d'auteurs...

"Si vous avez quelque chose à dire, tout ce que vous pensez que personne n'a dit avant, vous devez le ressentir si désespérément que vous trouverez un moyen de le dire que personne n'a jamais trouvé avant, de sorte que la chose que vous avez à dire et la façon de le dire se mélangent comme une seule matière - aussi indissolublement que si elles ont été conçus ensemble."  F. Scott Fitzgerald

"Le romancier habite les seuils, sa tâche est de faire circuler librement le dedans et le dehors, l'éternité et l'instant, le désespoir et l'allégresse."  Yvon Rivard

" La vie procède toujours par couples d’oppositions. C’est seulement de la place du romancier, centre de la construction, que tout cesse d’être perçu contradictoirement et prend ainsi son sens."  Raymond Abellio

"Certains artistes sont les témoins de leur époque, d’autres en sont les symptômes."  Michel Castanier, Être

"Les grandes routes sont stériles." Lamennais 

"Un livre doit remuer les plaies. En provoquer, même. Un livre doit être un danger." Cioran

"En art, il n’y a pas de règles, il n’y a que des exemples." Julien Gracq, Lettrines 

"J'écris pour me parcourir. Peindre, composer, écrire : me parcourir. Là est l'aventure d'être en vie."Henri Michaux

"La littérature n’est ni un passe-temps ni une évasion, mais une façon–peut-être la plus complète et la plus profonde–d’examiner la condition humaine." Ernesto Sábato, L’Ecrivain et la catastrophe

"Le langage est une peau. Je frotte mon langage contre l'autre. " Roland Barthes, Fragments d'un discours amoureux 

 

 

Mots-clés

Absence Adresse Afrique Allégorie Alpinisme Amour Anaphore Animal Antonin Artaud Attente Auteur participant aux ateliers Autoportrait Baiser Bateau Blaise Cendrars Bourreau Buzzati Cadre Campagne Christian Bobin Chronologie Cinéma Concours Construction Corps Corse Couleur Couleurs Couple Course Covid Crescendo Description Désert Désir Dialogue Diderot Douleur Ecrire Ecrire ailleurs Ecriture automatique Ecrivain Emmanuel Berl Enfance Enumérations Ephémère Epiphanie Erotisme Exil Fable Faits divers Famille Fantastique Faulkner Felix Fénéon Fenêtre Fête Fiction Filiation Flux de conscience Folie Fragments Gabriel Garcia Marquez Gestes Giono Guerre Haïkus Henri Michaux Humour Idiomatiques Ile Imaginaire Inceste Indicible Instant Japon Jardin Jean Tardieu Jeu Julio Cortázar La vie Langue Larmes Laurent Gaudé Légende Léon Bloy Lettres Lieu Littérature américaine Main Maternité Mauvignier Médias Mémoire Métaphore Métro Micro nouvelles Miroir Moment historique Monologue Intérieur Monuments Mort Mots Mouvement Musée Musicalité Musique Mythe Mythes Naissance Narrateur Noms de personnage Nourriture Nouvelles Novalis Nuit Numérique Objets Obsession Odeurs Oxymores Pacte de lecture Paternité Patio Paysage Peinture Personnage Photo Phrase Phrases Pierre Michon Poésie Point de vue Polyphonie Portes Portrait Printemps des poètes Prison Projection de soi Quotidien Raymond Queneau Récit d'une vie Recueil de nouvelles Réécriture Rencontres Résilience Révolution Rituel Roman Romantisme Rythme Scène Science-fiction Sculpture SDF Secret Sensation Sève d'automne Silence Soir Solitude Son Souvenir Souvenirs Sport Stages Steinbeck Stupéfiants Style subjectivité Sujets d'actualité Synesthésie Synonymes Téléphone Témoignage Temporalité Texte avec "tu" Textes écrits à plusieurs Tobias Wolff Venise Vie Vieillissement Ville Violence Visage Voix Voyages Voyeur Zola Zoom