Envie d'écrire ? De faire un stage d'écriture ? De participer à un atelier en ligne?

Que vous soyez expérimenté ou débutant, je vous propose de découvrir les activités que j'organise autour de l'écriture.

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Des ateliers d'écriture en ligne avec accompagnement par mail et partage des textes en visio.

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Des stages thématiques et stages de découverte pendant l'été 2025 et le week-end dans les Cévennes

Stages pour débutants, stages sur la nouvelle, stages sur la réécriture et le style ainsi que des stages de week-end.

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Un blog pour publier vos textes. Découvrir des textes d'atelier et de stages et des thèmes d'écriture

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Mon blog littéraire

Textes, poèmes, conseils, remarques et réflexions sur l'écriture et sur l'animation d'ateliers, critique de livres, questions de style...

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Stages d'écriture été 2023 dans les Cévennes 

Sylvie Reymond Bagur. Écrivain, animatrice d'ateliers d'écriture.

L'écriture a toujours fait partie de ma vie, journal intime, réflexions sur mon travail de chorégraphe ou mes études de philosophie, poésie, fictions, j'écris, une nécessité pour me sentir vivre pleinement. Mes ateliers sont le fruit de cet engagement dans l'écriture et de ma passion pour la lecture. Ils font écho à ma pratique de la danse, du chant et à ma formation philosophique. Trois de mes romans ont été publiés. "Sève d'automne" aux Editions de Paris - Max Chaleil, "L'Autre d'une femme" chez les Impliqués éditeurs et, depuis décembre 2024, "La Danse de Faust" édité par les éditions de l'HAR. Je vous souhaite un agréable visite de mon site.

A découvrir dans ce site

Comment se déroule un atelier d'écriture ?

deroulement-atelier-ecriture
Déroulement d'un atelier d'écriture créatif et littéraire

Formes et thèmes sont diversifiés pour sortir de ses schémas habituels d'écriture, découvrir de nouvelles pistes avec, pour point de départ, des textes littéraires, des questions d'écrivains mais aussi des objets, des tableaux...
La proposition est ouverte, l'écriture est libre.

Donner un élan à l'écriture, stimuler l'imagination...

2. Un temps d'écriture individuelle

Imaginer, s'autoriser...

De longueur variable, certaines propositions se font en plusieurs étapes pour expérimenter des facettes de l'écriture autour d'un même thème. Le rendez-vous de l'atelier, en direct ou en ligne, est un stimulant, il met en place une régularité qui permet de progresser.

3. Parfois un temps de réécriture

Revenir sur son texte, prendre de la distance.
Jouer avec les techniques: style, construction, rythme, fluidité des phrases, choix des mots... Comment se mettre à écrire? Qui parle? Se documenter ? Comment passer de l'idée, de l'image, aux mots?, Ecrire est-ce "parler de soi"? ...

4. Lecture des textes suivis de retours

Lire, écouter, échanger...
Un moment de partage, d'enrichissement mutuel par la diversité des textes suivis de mes retours bienveillants, mais pas seulement: il s'agit de cerner ce qui a été saisi de la proposition et comment s'est construit le texte, de donner à chacun des pistes pour développer, résoudre les difficultés, aller au bout de son idée...

Ma conception des ateliers d'écriture et mon parcours

Pour découvrir mon approche des ateliers d'écriture en ligne et des stages d'écriture ainsi que mes projets.

Interview pour Tourisme Culture Magazine, le lien entre mon travail d'écrivain, mes ateliers et mes stages d'écriture.

Evocation de mes ateliers, mes stages et mes romans

Actualités des ateliers d'écriture 2025

S'inscrire à un atelier en ligne
- Ateliers d'écriture en ligne et en visio
Je propose pour cette année 2025 quatre groupes différents d'ateliers d'écriture en ligne : le mardi soir, le mercredi soir, le jeudi soir ou le samedi matin.
Deux places sont encore disponibles pour ces ateliers dans lesquels je propose à la fois un accompagnement individuel par mail et une visio de lecture des textes en présence du groupe.
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Publication d'une recueil de nouvelles
- Bientôt disponible !
Le recueil des nouvelles choisies parmi les textes proposés par les participants à mes ateliers et mes stages sera bientôt en vente chez les libraires et les grands sites d'achat en ligne.
17 auteurs ont été sélectionnés pour ce premier volume de la collection que les éditions de l'HAR a décidé de consacrer à la Nouvelle. Si vous avez participé à l'un de mes ateliers ou mes stages d'écriture ou si vous comptez le faire cette année, vous pourrez proposer des textes au comité de lecture de la maison d'édition pour le prochain volume.
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Derniers textes publiés sur le blog par des participants à mes ateliers et stages d'écriture

Delphine C.
03 février 2025
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Textes d'ateliers
Couloir gris de la fac. Elle se tient contre le mur et dans ses doigts crispés, son téléphone. Autour d'elle, des élèves se pressent. Elle s applique à composer une nouvelle fois le numéro de l'hôpital Henri Mondor avec une répétition de même chiffre...
sylvieB
26 janvier 2025
Textes d'ateliers
Cet après-midi là, elle était confortablement installée dans son canapé. La semaine avait été épuisante. Elle s'octroyait quelques instants de repos, un peu coupable toutefois d'abandonner un moment la tâche qui l'attendait, quand une pie vint se pos...
Véronique D.
18 janvier 2025
Textes d'ateliers
Salut ! A demain…Ici…Bien sûr. Bien entendu demain au « CHU »….Comme chaque jour et si souvent les nuits me murmure mon cerveau fatigué. C.H.U ! Je m'éloigne des bâtiments austères, les trois lettres filent devant mes yeux. Sur le porche d'entrée, tr...
Claudine G
10 janvier 2025
Textes d'ateliers
Six heures vingt-cinq minutes, Martine Ducobar ouvre un œil. Six heures trente très précises, elle tombe du lit, s'échoue sur le parquet. Ce n'est pas la peur d'arriver en retard au travail qui la fait déguerpir du lit. Elle est retraitée. Marti...
Jean-Francois Dietrich
30 décembre 2024
Textes d'ateliers
L'écrivain est monté dans l'autocar. Il indiqua sa destination au chauffeur et lui régla les trois francs cinquante du voyage. Les sièges étaient éparsement occupés, il s'installa dans une des premières places. Le chauffeur lui avait dit qu'il lui in...
Stages d'écriture
Stage de découverte, pour débuter ou si vous avez peu d'expérience d'écriture.

Stage tous niveaux sous forme d'ateliers. En savoir plus...

Stage d'écriture sur la nouvelle.

Ecrire une nouvelle et connaître et jouer avec les attendus de ce genre littéraire. En savoir plus...

Stage thématique sur le style avec des moments de réécriture.

Nouvelles propositions chaque année. En savoir plus...

Stages de week-end chaque trimestre

Un stage chaque trimestre à partir de novembre 2023. En savoir plus...

Calendrier des stages d'écriture 2025

5 jours, 6 nuits dans les Cévennes
- Un stage d'écriture en juillet et deux en août 2025
Trois différentes thématiques
Les inscriptions sont ouvertes pour les stages d'été 2025. Vous pouvez découvrir une page de présentation générale de mes stages et une page dédiée à chaque type de stage précisant leurs contenus respectifs ainsi que les dates et les bulletins d'inscription.
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Deux jours dans les Cévennes
- Stages de week-end 2025
Deux stages d'écriture courts avec écriture et réécriture
Les stages d'écriture auront lieu à Valleraugue dans le Sud des Cévennes les samedi 15 et dimanche 16 mars 2025 puis les 17 et 18 mai 2025. Il reste quelques places.

Derniers articles de mon blog littéraire

24 janvier 2025
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Mettre en forme, trouver une forme et la suivre… Voilà l’un de mes maitres mots en écriture. Un de mes maitres mots en atelier aussi, c’est l’une des pistes qu’empruntent mes retours sur les textes qui me sont proposés. Car, derrière les mots, derrière le sens, il faut mettre en place une structure temporelle et spatiale, construire, donner une cohérence. Écrire, c’est savoir proposer un chemin au lecteur. Simple ou complexe, linéaire ou labyrinthique, le texte doit en suivre le dessin et, parfois, savoir le briser. En effet, si l’on peut chercher le désordre en tant que désordre, cela ne peut pas constituer un principe général esthétique. S’il ne contraste pas avec une mise en ordre, une mise en place narrative précise, le désordre, au sens de l’absence de soucis de la forme, peut charmer un moment, comme tout geste qui se réclame de la liberté, de la rupture, il finit par tomber à plat. Au mieux, après avoir suscité l’étonnement, la curiosité, il lasse. Pourquoi cette lassitude ?  Parce que c’est au travers de la forme que peuvent se relier l’esprit, la pensée avec la matière même du texte. L’idée qui anime le texte a besoin d’une trame. C’est là où peuvent se rencontrer le désir d’écrire, de raconter et la volonté de comprendre du lecteur, cette part naturelle de l’esprit qui cherche à se repérer dans ce qu’on lui propose. Et c’est sur ces repères que vont se développer les autres versants de la lecture : le partage des sensations et des émotions. Donner une forme au texte, visible ou souterraine, c’est installer une structure qui va donner au lecteur la possibilité d’entrer dans le texte, de vibrer et l’envie de s’y engager. La forme ne doit pas être perçue comme une limite posée à la liberté, un empêchement à créer, elle fournit un tremplin, un chemin heuristique grâce auquel l’esprit du lecteur, comblé, pourra laisser libre cours à son imagination et à ses émotions. Elle est la condition pour que le lecteur exigeant signe à deux mains le pacte de lecture, pour qu’il entre « corps et âme » dans la fiction. L’émotion n’est pas simplement faciltée par l’absence d’incohérence, elle circule aussi au travers de la forme.        {loadmoduleid 197}
13 janvier 2025
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« Les seules pensées valables viennent en marchant. » Nietzsche Les philosophes, les penseurs et les poètes se réclament souvent de la marche, lui attribuant des vertus de clarification des pensées spéculatives ou esthétiques, l’exaltant en tant que circonstance privilégiée pour l’introspection. Rien ne détourna Kant de sa promenade journalière -excepté la nouvelle de la  prise de la Bastille qui l'écourta- et l’on pense bien sûr à Rousseau avec ses "Rêveries d’un promeneur solitaire", mais aussi à Rimbaud, Thoreau, Nerval ou encore Hölderlin. Plus près de nous, les œuvres d’Alberto Giacometti ou, de façon peut-être moins directe, celles de Francis Bacon ou les textes de Nicolas Bouvier, nous rappellent l’importance symbolique de « l’homme qui marche ». Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que la marche occupe une place non négligeable dans la fiction. En effet, raconter une scène dans laquelle un personnage marche, c’est utiliser un dispositif aux larges possibilités. Un autre dispositif de ce type est celui de « la fenêtre » : le personnage à la fenêtre, thème aussi bien pictural que littéraire permet de disposer d’un cadre - c’est le cas de le dire -, d’un espace spécifique où poser un personnage et déployer les enjeux d’une histoire, d’une situation, d’une psychologie par la présence d’un intérieur (la maison et l’intériorité du personnage) et d’un extérieur (la rue et les projections du personnage vers le passé, l’avenir, la possibilité du départ…) Si ce thème vous intéresse, voici un article qui lui est consacré. L’on retrouve dans le thème de la marche, cette double dimension : s’y rencontrent l’intérieur qui n’est plus celui de la maison, mais celui du personnage lui-même, sa pensée, ses préoccupations, son monologue intérieur et une extériorité, qui n’est plus celle de la rue en surplomb, mais la présence directe d’un paysage naturel ou urbain. La marche ajoute à ces deux pôles de tension, d’un côté la pensée, la raison, le monologue intérieur et de l’autre le pôle de la perception, de la présence au monde, une troisième dimension : celle du mouvement. Il existe, selon les travaux de certains psychologues, une spécificité de l’état psychique de celui qui marche, la vigilance qu’exige la marche maintient le corps en action. Avec, là aussi, une double polarité : la nécessité de faire attention à l’extérieur, de ne pas tomber, de ne pas se perdre constitue comme une toile de fond mentale qui active l’attention, la perception, sans la mobiliser tout entière. La marche se fait le cerveau en alerte et donc mieux irrigué et laisse toutefois à l’esprit une forme particulière de liberté. L’activité du corps est là, quasi mécanique, ouvrant  la possibilité à l’esprit de divaguer.L’effort, l’action de la marche permet à la fois la conscience du corps, celle du monde et ouvre la possibilité d’une pensée. Elle crée une relation privilégiée avec le monde, à la fois participation, présence, interaction et possibilité du recul, une relation qui laisse la place à la liberté intérieure, à une dimension esthétique ou encore un sentiment d’extériorité. La marche, comme l’écriture, avance et constitue ainsi, en particulier pour le XIXe siècle, une représentation allégorique fructueuse de l’écriture. Marcher, n’est-ce pas explorer une sorte de « madeleine » qui ne serait pas seulement interne et reliée au passé ? Une madeleine certes intérieure, mais présente par le corps tout entier à la spécificité du lieu et de l’instant ? Deux exemples : —   Vous pouvez lire sur ce  blog l’incipit de mon roman la Danse de Faust qui ouvre le roman par  une marche dans la ville avec interaction intériorité /extérieur. Cette scène est un prologue qui met en place le personnage principal, son état d’esprit, certains enjeux de l’histoire et dans laquelle la marche est le support de la mise en scène d’enjeux romanesques.Un personnage marche et l’on suit à la fois son trajet (son mouvement, les interactions avec ce qui l’entoure) et sa pensée : monologue intérieur, questionnements, surgissements d’autres temps… Une situation est posée sans la livrer : ce n’est qu’un incipit. Toutefois, grâce à la marche et à la ville, le monologue intérieur peut espérer être à la fois légitime et incarné.Avancer, voir, penser, sentir, éprouver, se libérer, interroger, se perdre… le texte bénéficie d'un rythme spécifique, celui de la marche.La marche se fait en ville et avance aussi par des interactions, une dimension architecturale, sociale…  La marche n’est pas seulement une façon de raconter, une entrée en matière, mais un manière de pénétrer dans la « marche d’un cerveau », d’une sensibilité à ce qui l’entoure, de faire entendre la voix du personnage et comment son mouvement et la ville le font sonner. — Le premier chapitre de « Guerroyant », un livre  de Pierre Mari aux éditions Sans Escale repose également sur ce dispositif de marche dans la ville. — Une grande partie du premier chapitre de "Au-dessous du volcan", le grand roman de Malcolm Lowry, se construit autour d'une marche en ville puis dans des ruines et les routes aux alentours.      {loadmoduleid 197}
07 janvier 2025
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Prologue Et c’est le diable, déguisé en veilleur de nuit qui interroge:— «Cet homme a-t-il été victime d'un accident?» Busoni - Doktor Faust J'étais parti, j'avais quitté le théâtre comme l’on fuit un danger. Je marchais au hasard dans le petit matin, ce moment où les rues sont presque désertes, où tout est disponible. Il faisait doux. Autour de moi la ville déployait son décor, les boutiques soulevaient leur rideau, sortaient leurs présentoirs, puis, au travers d’un reste de pénombre que les premiers assauts du soleil faisaient vibrer sans parvenir à la chasser tout à fait, elle s’est ouverte devant moi, soudain si grande : la place du marché, je la reconnaissais à peine. La nuit faisait mine de la tenir encore et s’accrochait par poches aux piliers de platanes, elle en rongeait l’écorce tachetée de coulées sombres comme un mal exotique qui l’aurait attaquée. Je détournai les yeux de ces géographies nocturnes, j’avançais, enjambais de longs serpents souples qui glissaient sur le sol ; les vagues silhouettes des employés municipaux semblaient jouer avec leurs gueules ouvertes qui crachaient dru, je les entendais gicler joyeusement et le pavé étincelait sous leurs jets d’eau. Calme, la tête creuse et le corps rafraîchi par le léger brouillard qui fusait, je laissais la place s’étirer sous mes pas ; les bruits, les arbres, les silhouettes jaunes qui s’affairaient, tout s’éloignait lentement comme absorbé par un espace vierge de toute émotion, je pénétrais dans une zone immense et dénudée. Le petit jour de juin se faisait cotonneux et pâle comme un matin de neige, à l’autre bout, la place me jeta sur son rivage avec la certitude soudaine et violente de n’être qu’en sursis, dans la liberté provisoire d'une anesthésie. Sans raison, je pris à droite et longeai l'avenue principale comme un fond de scène brumeux, une simple toile avec personnages peinte trop loin. Sortant de l’ombre, des maisons fripées penchaient vers moi leurs visages cireux, baillant de leurs volets de bois qui s'ouvraient en grinçant pour mieux accueillir l’aube. Dans la douceur fatiguée de ce jour qui commence, cette vie qui s'éveille n’était pour moi que l'illusion d'un monde qui s'effondre sans le savoir encore, sans savoir qu’en ce petit matin de juin, je sortais d’un second face à face avec la mort et que cela me hantait, me hanterait comme la promesse d’un mauvais rendez-vous. Il fallait avancer encore et, parfois, sur un trottoir, croiser des gens, baisser les yeux et resserrer son col devant ces créatures échappées de la toile, devant l'impossibilité de partager cette sensation de monde qui se renverse, cette certitude que ce qui commençait à poindre derrière les façades n’était pas la lumière neuve du matin, mais la nuit qui tombe dans le jour nouveau et le dissout, comme un acide. Le corps raidi, ne semblant plus tenir que par la suite instable des équilibres de la marche, j'accélérai le pas, serrai plus fort mes doigts ; il n’y avait plus que cela, la tension de mes ongles creusant le tissu des deux extrémités de mon col, deux points de résistance pour échapper au point obscur qui se mêlait peu à peu au bruit de mes semelles. Je ne savais pas encore ce que cela signifiait, je ne pouvais que m’agiter, tenter d’escamoter ce qui ne peut pas s’éviter, d’apprivoiser cette pensée brûlante et étrange, inexorable. Pour la seconde fois, un lien s’était créé entre mes désirs et la mort. Plus loin, je m’embronchai aux chaises en rotin d'une terrasse de café pourtant familière, j’étais ivre comme un homme qui marcherait au fond de l’océan, en apnée de sentiments, les poumons et le cœur trop pleins pour accueillir encore. À de rares instants, je parvenais à n'être plus que le choc régulier de mes chaussures sur le goudron humide de rosée. En vain, la ville n’était plus qu’un immense aquarium, je roulais ; bousculé, je tanguais. J’avais atteint le moment où le malaise prend corps, où une vision peut se faire douleur. Elle était là maintenant, pointue, indubitable. Son aiguille trouvait sa source dans une forme imaginaire, une figure allongée qui me perçait, me traversait de sa cascade aigre et la douleur s’en égouttait, tombait par plots, je la sentais glisser jusqu’à mon estomac qui se contorsionnait sous l’impact, la faisait rebondir. Elle s’élargissait alors, nappait tout mon cerveau d’une image d’arrière fond, un peu floue, une vision comme un sens nouveau pour voir de l'intérieur, pour se pencher vers le dedans, plonger et toujours, malgré tout, se tenir, tenter de se remplir du bruit régulier de mes semelles de cuir claquant sur le trottoir. Mais cela ne suffisait plus, des questions qui n’étaient pas faites de mots étaient là, en moi, des douleurs qui claquaient plus fort encore et remplissaient l’espace.Une mort désirée qui s’accomplit suffit-elle à vous rendre coupable ? Des secousses me parcouraient tout entier, frissons d’une fragilité qui se fraye un chemin vers la surface, ébranlements d’une lucidité soudaine qui font vibrer le corps, fendillent les apparences. La ville s’émiettait comme un puzzle qui se défait et retombe en vrac dans sa boite.Entre le désir et la mort, il y a le geste, le geste fatal. Avait-il eu lieu ? Je ralentissais, sous moi la cage de ma respiration hoquetait bruyamment.Passage à l’acte. L’ombre des mots tintait sur le trottoir, tressautait sur les parois de mon esprit. Passage à l’acte ? Je ne savais plus. La pensée annihilée par la fatigue et les émotions contradictoires, l’idée et sa réalisation, le désir et l’objet, l’accusation et la culpabilité, tout se fondait comme ces choses qui ont lieu la nuit entre deux phases de sommeil profond et dont on ne saurait dire si elles ont été rêvées, espérées, inventées ou subies.Alors je refusai de penser, je cherchai à faire le vide, j'y parvenais presque si ce n'était un corps, la vision d'un corps étendu qui s’imposait à moi, en point de mire de mes pensées et de mes pas. J’accélérai encore, j’espérais la semer, la vitrifier, je traversais des rues à l’aveugle, elles se dérobaient devant moi comme ces amis qui vous renient et se détournent avec un haussement d’épaule. Non, rien ne pourrait la dissoudre. Il me semblait pourtant encore possible de la réduire, de la tenir serrée dans l'innocence d'un simple souvenir, de l’estomper sous le grain d'une vieille photo sépia, presque touchante. Et puis, au moment où je reprenais enfin mon souffle, longeant une palissade de bois où s’écaillaient de vieilles affiches, j’ai machinalement cherché les miennes, je n’en ai pas trouvé : elle en a profité, elle a fondu sur moi. Une vision, un piège, j’étais pris dans sa glu. Je marchais, la fuyais, l'emportais, elle s'était installée si vite ; maintenant, elle tapissait tout mon ventre, me remplissait. Parfois précise, elle se faisait nappe rouge, auréole autour d’une tête invisible puis glissait plus au fond, rejoignait, réveillait l’autre rouge, l’autre vision, le filet à la lèvre de mon père, la couleur de brûlure qui purrulait dans mon estomac vide. Et si, parfois, elle semblait disparaître, c’était pour revenir, s’étaler, s’installer mieux encore ; trop grande pour moi, elle me débordait comme une nausée. Je ne voyais plus qu’elle, je marchais dans le rouge, la couleur du théâtre ! Elle recouvrait tout. Je me raisonnais, je n’étais pas un personnage de roman noir, je ne pouvais pas me penser criminel, il fallait se débattre, se dépêtrer de cette toile solide et ductile, refuser le cliché trop facile du crime, du rouge et du sang, refuser de se vautrer dans les fibres collantes et souples de la confusion et du songe, refuser la tentation de la déraison comme ultime chemin de fuite. Une femme balaye un trottoir et je flotte, étourdi. Cette chute, ce corps sur le sol, sa chute, et puis moi qui trébuche dans le petit matin, notre chute, une conjugaison, un déploiement, je valdingue, un mot sonne dans ma tête comme l’agitation qui me malmène, c’est la dé-grin-go-la-de. Un peu plus loin, devant les grandes portes cintrées de fer de la poste fermée, mon pas se fait timide, hésite, une torche grésille, fait jour à l’intérieur de ma pensée, incrédule, je plonge, j'aperçois tout au fond un lac teinté de rouge sombre, couleur de culpabilité qui se perd dans le noir, se déforme et prend consistance. Il me fait face, me nargue, grimace comme un doute. Et si tout cela, cette vision, l'émotion aux aguets avec laquelle on croit jouer à cache-cache n’était qu'un leurre, une fausse peur pour tenter d'écarter les vraies ? Une mauvaise comédie ? Une tache pour en dépister d’autres, moins sanglantes, mais tout aussi tenaces, toutes les lâchetés, les accointances, toutes les facilités qui rendent la pente glissante ? Incantation, exorcisme ? Une phrase s’est mise à tourner en boucle. Je psalmodiais :« Je ne suis qu’un danseur, je ne suis qu’un chorégraphe. » Et là, juste derrière, en embuscade, une autre phrase me chantait à l’oreille : « N’est-ce pas justement cela, un chorégraphe, celui qui transforme ses désirs en gestes ? ». Je devais avoir l’air d’un fou ou peut-être étais-je parvenu à la limite, à l’orée de cette forêt profonde, de cet autre visage de la réalité que l’on nomme folie. Quelques boutiques étaient ouvertes maintenant, celles des lève-tôt qui illuminent la fin de nuit des couche-tard comme moi et qui, cette fois, m’abandonnaient à mes pensées obscures. Peur, tache, couleur, tout entraînait tout et tout se refermait, je me jetai en avant pour forcer le passage, mais je savais pourtant, que, quelque part, plus tard, il faudrait s’arrêter et faire une place au réel. Je m’enfonçai dans de petites rues sans les reconnaître, rentrer chez moi était inconcevable et c’est ainsi, perdu, que je suis arrivé devant la porte du studio sans savoir comment j’y étais parvenu. Je ne sais pas non plus comment je suis entré, je devais avoir pris les clés. J'allumai un seul néon pour ne pas effrayer par une lumière trop vive la présence charnelle de toutes les heures vécues ici. J’espérais peut-être trouver refuge dans ce lieu du travail quotidien : le studio de danse, la coulisse de la coulisse, une pièce toute en longueur, lieu vide et solide construit d'effleurements sur ses murs, de mains agrippées à des barres de bois, un lieu fait de miroirs, de regards, érigé sur tant d'efforts, tant de gestes, ce studio de danse ou un autre, plus grand ou plus vétuste, des lieux tant de fois arpentés, habités par la danse, leur sol usé, tant de fois caressé de chaussons et de corps, un lieu désert qui porte l'écho de tant de mouvements, espace silencieux résonnant, peuplé de ses danseurs, surtout cela, oui, les danseurs qui travaillent et cherchent dans l’épaisseur de ses immenses glaces le fantôme de leur quête. Peut-être, mais là, seul au milieu du studio vide je sentais mon corps impuissant, je n’étais plus assez danseur, plus assez libre de mes mouvements pour m'exorciser par mes gestes ; depuis trop longtemps je faisais circuler mes émotions par le corps des autres. Avivée par le silence et l’immobilité, la brûlure, insupportable au creux de l’estomac, un ulcère irrigué par les fluides acides venant de mon cerveau me privait de toute ressource, une douleur faite de soupçons et de doutes, nourrie par toutes les petites douleurs enfouies, rentrées, s'agrégeant dont je sentais converger tous les ruissellements qui s’étaient dégelés. Une douleur à se jeter par la fenêtre. Alors, je me souviens de m'être assis à mon bureau, dans la petite alcôve qui fait face à la salle comme l'on s'accoude un soir de solitude à un balcon pour voir passer la foule, y chercher un visage familier, pour apercevoir un ami. Et si j'écrivais ? Antinomie du chorégraphe qui écrit ? J'avais toujours noté des pensées, des projets, des commentaires, mais là c'était tout autre chose, écrire ce que l'on ne peut plus danser, se servir des mots qui ne sont plus des gestes, mais des signes. J’ai allumé l’écran, voyageur perdu, je me suis cramponné à sa lumière, tentant de me souvenir comment, si souvent, les gestes m'avaient fait signe. La lumière du néon tombant du mur derrière moi insinuait son rayon sale, tranchait le dos de mes mains de sa lame ébréchée avant de se perdre sur les lattes du parquet de bois. Tout au fond son faisceau pâle laissait s'effacer dans l'ombre le vieux trompe-l'œil des trois grandes fenêtres en ogive qui donnaient sur la rue. Figé par l’urgence, intimidé, pressé, avec la peur d'être maladroit comme à l'instant des gestes qui précèdent l'amour, je m'accrochais à la vision de ces deux mains ainsi suspendues au-dessus des touches comme deux griffes menaçantes et, peu à peu, au travers du silence de la pièce déserte, j’ai écouté monter en moi une bouillie d’images et d’émotions. Elle a gonflé, elle est devenue si énorme que, si j'avais décalé mon regard, elle aurait occupé tout mon champ de vision, alors, j’ai posé le crochet de mes mains sur le clavier. Elles sont redevenues inoffensives et vivantes. Je me suis mis à écrire.        {loadmoduleid 197}    
07 janvier 2025
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Si vous souhaitez en savoir plus sur mes ateliers d'écriture et les stages que je propose, voici le lien vers mon site Ateliers d'écriture et stages
06 janvier 2025
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Publications et manifestations organisées par les éditions de l'HAR

Naissance des éditions de l'Har en 2024
Une nouvelle éditions nîmoise !
Avec un groupe d'amis, nous venons de créer notre maison d'édition : "les éditions de l'Har". Son siège social est à Nîmes. Vous pouvez consulter son site avec nos projets d'édition. Une de ses missions sera de permettre la publication des romans et nouvelles des participants à mes ateliers qui souhaitent être édités.
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- 8 juin 2025
Second concert lecture à Paris
Présentation de mon roman La Danse de Faust avec lecture d'extraits et interventions musicales de Frédéric Chatoux, flûte solo à l'opéra de Paris et Philippe Reymond au piano.
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- 14 août 2025
Concert lecture au Temple de Valleraugue
Lectures d'extraits de mon roman Sève d'automne par un récitant avec Philippe Reymond au piano.

Mon troisième roman "La Danse de Faust"

Mon nouveau roman "La Danse de Faust" édité par les éditions de l'HAR est disponible en librairie. Il peut être commandé à la FNAC et sur Amazon

En savoir plus

Quatrième de couverture

 « Et si le grand soir et sa lumière plein feu ne venaient jamais ? Si le spectacle n’avait pas lieu ? »

"Ultimes répétitions, mises en place des chorégraphies, des éclairages, questions esthétiques et danseurs au travail, les corps et les intrigues se nouent et se dénouent sur la scène comme dans les coulisses.
Les obstacles se multiplient, tel un Faust de la création artistique, pris entre héritage et modernité, le chorégraphe fait face, jusqu’à ce corps retrouvé sur la scène.
Récit d’une double création, celle d’un spectacle et d’un livre, La Danse de Faust nous fait entrer dans le monde fascinant du théâtre et de l’écriture."