Un petit chapeau aux couleurs fanées sur la tête, ce matin-là, comme chaque matin, tenant à la main son cabas duquel dépassaient poireaux, fanes de carottes et plumes de volaille fermière - c'était jour de marché - Albertine Parut poussa de toutes ses forces la lourde porte de l'église, franchit le ...
Thomas s'assit et contempla la mer.
Il était seul, perdu dans ses pensées, pensées qui comme la houle, venaient, repartaient, venaient et repartaient à nouveau, pensées qui avaient l'aura de la couleur de l'eau, vert émeraude, un vert qui l'apaisait, le sécurisait, lui faisait fermer lesyeux pour mieux pénétrer le clapotis des vagues, pour mieux se perdre dans cette immensité tranquille qui le berçait de loin en loin, loin comme cet oiseau planant dans le ciel, se laissant porter par l'alizé doux, chaud et tendre de cette journée d'été, été qui semblait à Thomas, interminable, comme cet élément qui s'étalait calmement devant lui, mer d'huile étincelante, mer d'huile relaxante, qui faisait relâcher tous les muscles de Thomas, qui faisait de son corps une espèce de marionnette qui devenait de plus en plus molle, tellement la sérénité l'enveloppait, tellement sa sérénité était douce et le faisait alors, s'allonger sur le sable brûlant mais sans que Thomas ne ressente aucune douleur...