Bienvenue sur le blog de mes stages et ateliers  d'écriture !

Textes écrits par des participants à mes ateliers et à mes stages d'écriture, manifestations littéraires, concours... 

Dernière publication

Claudine G
07 octobre 2024
Textes d'ateliers

Elle est là discrète, recueillie. Le toit rouge brique de la maison d'en face se découpe sur le fond gris du ciel.Un gris épais presque noir. Elle ne voit que la maison aux volets vert amande. Aux volets clos. La façade blanche est recouverte de glycine. La glycine est fanée. Derrière la fenêtre de ...

Derniers commentaires

Invité - François G. La Vague
23 septembre 2024
Poétique et sensible ! Une lecture envoutante.
Invité - KA Autoportrait en chœur
21 septembre 2024
Que dire sur ce tableau je ne suis pas sur de comprendre ?

Mon blog personnel

Des articles sur l'écriture, des conseils, des exemples, des bibliographies et mes propres textes. Ci-dessous, les derniers articles publiés.

Visitez mon blog

Nouvelles de Julien Green

Le "Voyageur sur terre" est un recueil de quatre nouvelles découvert parmi les lectures de textes fantastiques que j'écume depuis plusieurs semaines : le fantastique est l'un des premiers thèmes de cette nouvelle année d’ateliers. Que ce soit au travers de romans, nouvelles ou livres théoriques, je m'y suis plongé avec, je dois le dire, une certaine volupté. On entre dans ce recueil comme dans un brouillard. Green...

Lire

Taille du texte: +

Quatre à deux

bloyr Atelier Style de Léon Bloy

Jean-Emmanuel et Marie-Hélène

À eux deux déjà : ils sont 4, cherchez l'erreur ! Des saintes, des saints, pas d'esprit…

C'est peut être ça l'erreur, une maldonne dès le baptême ! D'abord la Grande Sainte bien nitouche !

Il faut la voir avancer, le dimanche, dans la nef de l'église avec sa bouche enduite de rouge du rayon peinture de Leroy Merlin, dessinée à la truelle.

Elle avance mollement sur ses jambes dressées en jambonneau dans l'allée centrale vêtue de vêtements étriqués, étirés et fatigués à force de contenir dans du 36 un corps de gabarit 44.

Elle pose un genou, empâté, à terre, lève son front suant et s'incline, soumise, devant son maître absolu. Elle se prosterne si bas que ses cheveux balayent le parvis et des gâteaux entamés dégueulent de son sac à la fermeture éclair cassé.

Marie-Hélène rougit, poire confite, devant les regards obséquieux des dévots et époussette sa robe à frange de balai espagnol.

Elle joint ses mains découvrant ses doigts de saucisse élevée aux antibios lacérant son chapelet et regarde avec envie le corps parfait de son dieu.

La, elle salive, la cochonne et une goutte d'eau apparaît au bord de sa bouche asymétrique. Elle se lèche les lèvres avec insistance rêvant de don, de gâterie. Ah la bougresse !

Elle a la foi bien placée !

C'est à ce moment-là que Jean-Emmanuel  fait son entrée au bras de sa mère, habillé de son costume d'apparat de couleur caca d'oie et de son pantalon à la teinte pisse d ́asperge.

Le genre de physique banal, oublié en un quart de seconde, un large front vide, une bouche incolore, des petits yeux creux.

Les pêcheurs se lèvent.

Toux, raclement de gorge.

L'orgue se réveille :

« Le seigneur soit avec vous…/...

« aimez vous les uns les autres écoutez mes paroles et vous vivrez !»

La sainte Marie-Hélène est en extase devant le corps aux proportions parfaites de son Jesus Chris sur La Croix.

Seulement ses oreilles perçoivent une voix divine qui chante dans le rang à côté. Elle s arc-boute et croise le regard ardent de Jean-Emmanue.

Elle se liquéfie et saisit les rebords du banc de devant.

Un ange passe ! Les saints louent les miracles.

Le prêtre tend l'hostie et la partage.

Ces deux-là se reluquent et ouvrent la bouche simultanément.

Lui, fasciné par les bigotes, à une révélation. Il se met à remercier Dieu de sa bonté intérieurement. Il se frotte les mains devenues poisseuses et liquides.

Il glousse d'aise et il fouille dans sa banane à la recherche de sa bourse de pièces.

Il égrène les pièces au passage de la panière et sourit tel un diable en croisant le regard lubrique de sa Marie. Ah Marie !

Il est temps de quitter sa mère, et rejoindre sa sainte.

Il se glisse entre les rangs et se tient fier comme Artaban à ses côtés.

Elle se dandine alors comme une poule farcie aux petits oignons, son corps devenant ridiculement suggestif et sexualisé. Elle devient pondeuse de regards gênés de l'assistance.

Il lui susurre à l'oreille qu'il est libertin.

Elle pense à sa chanteuse préférée Mylène Farmer et son tube "Libertine".

C'est un signe de Dieu d'aimer la même chanson. Libertin, libertine elle se sent libre elle aussi. Elle n'a jamais compris tous ces mots. Elle lui attrape le bras et ses ongles s'enfoncent dans son bras mou.

Il ferme les yeux devant cette exquise sensation. 

1/43
Sanctuaire

Sur le même sujet:

 

Commentaires

Pas encore de commentaire. Soyez le premier à commenter
Déjà inscrit ? Connectez-vous ici
vendredi 18 octobre 2024

Textes à redécouvrir

13 avril 2023
Place indifférente, sièges râpés Une jeune femme grande avec des écouteurs bien concentrée, une grosse valise sur ses genoux Qu'a - t elle bien pu met...
656 lectures
4 août 2021
Quelques notes de musique et je suis morte. Qui pourrait le croire ? Quelques notes de musique seulement ? Impossible ! Si, si croyez-moi ! Je marchai...
729 lectures
9 juin 2023
Passage, Elle crie, crabe démembré, dans un bouillon de poussière safranée. La carapace en merisier craque sous la semelle opiniâtre d'un pied besogne...
589 lectures

Phrases d'auteurs...

"Si vous avez quelque chose à dire, tout ce que vous pensez que personne n'a dit avant, vous devez le ressentir si désespérément que vous trouverez un moyen de le dire que personne n'a jamais trouvé avant, de sorte que la chose que vous avez à dire et la façon de le dire se mélangent comme une seule matière - aussi indissolublement que si elles ont été conçus ensemble."  F. Scott Fitzgerald

"Le romancier habite les seuils, sa tâche est de faire circuler librement le dedans et le dehors, l'éternité et l'instant, le désespoir et l'allégresse."  Yvon Rivard

" La vie procède toujours par couples d’oppositions. C’est seulement de la place du romancier, centre de la construction, que tout cesse d’être perçu contradictoirement et prend ainsi son sens."  Raymond Abellio

"Certains artistes sont les témoins de leur époque, d’autres en sont les symptômes."  Michel Castanier, Être

"Les grandes routes sont stériles." Lamennais 

"Un livre doit remuer les plaies. En provoquer, même. Un livre doit être un danger." Cioran

"En art, il n’y a pas de règles, il n’y a que des exemples." Julien Gracq, Lettrines 

"J'écris pour me parcourir. Peindre, composer, écrire : me parcourir. Là est l'aventure d'être en vie."Henri Michaux

"La littérature n’est ni un passe-temps ni une évasion, mais une façon–peut-être la plus complète et la plus profonde–d’examiner la condition humaine." Ernesto Sábato, L’Ecrivain et la catastrophe

"Le langage est une peau. Je frotte mon langage contre l'autre. " Roland Barthes, Fragments d'un discours amoureux 

 

 

Mots-clés

Absence Adresse Afrique Allégorie Alpinisme Amour Anaphore Animal Antonin Artaud Attente Auteur participant aux ateliers Autoportrait Baiser Bateau Blaise Cendrars Bourreau Cadre Campagne Christian Bobin Chronologie Cinéma Construction Corps Corse Couleur Couleurs Couple Course Covid Description Désert Désir Dialogue Diderot Douleur Ecrire Ecrire ailleurs Ecriture automatique Ecrivain Emmanuel Berl Enfance Enumérations Ephémère Epiphanie Erotisme Exil Fable Faits divers Famille Faulkner Felix Fénéon Fenêtre Fête Fiction Filiation Flux de conscience Folie Fragments Gabriel Garcia Marquez Gestes Giono Guerre Haïkus Henri Michaux Humour Idiomatiques Ile Imaginaire Inceste Indicible Instant Japon Jardin Jean Tardieu Jeu Julio Cortázar La vie Langue Larmes Laurent Gaudé Légende Léon Bloy Lieu Littérature américaine Main Maternité Mauvignier Médias Mémoire Métaphore Métro Micro nouvelles Miroir Moment historique Monologue Intérieur Monuments Mort Mots Mouvement Musée Musicalité Musique Mythe Mythes Naissance Narrateur Noms de personnage Nourriture Nouvelles Novalis Nuit Numérique Objets Odeurs Oxymores Pacte de lecture Paternité Patio Paysage Peinture Personnage Photo Phrase Phrases Poésie Point de vue Polyphonie Portes Portrait Printemps des poètes Projection de soi Quotidien Raymond Queneau Récit d'une vie Recueil de nouvelles Réécriture Rencontres Résilience Révolution Rituel Roman Romantisme Rythme Scène Science-fiction Sculpture Secret Sensation Sève d'automne Silence Soir Solitude Son Souvenir Souvenirs Sport Stages Steinbeck Stupéfiants Style subjectivité Sujets d'actualité Synesthésie Synonymes Téléphone Témoignage Temporalité Texte avec "tu" Textes écrits à plusieurs Tobias Wolff Venise Vie Vieillissement Ville Violence Visage Voix Voyages Voyeur Zola Zoom