Je me souviens de Mario, le locataire de mes parents. De nature immuablement heureuse, il comblait de vie le fond de notre cour. Il était de ces hommes rudes aux traits gravés par les intempéries et aux mains rabotées par le mortier. Chaque maison, chaque construction avait imprimé sa marque dans l'...
Bonjour,
oui Bonjour, de ma part cela t'étonnes, il est vrai que je n'ai pas pris ta
personne en compte jusqu'à aujourd'hui.
Tu es là dans mon bureau, immobile dans ton costume noir, tu attends.
Avec toi je me dois d'être calme, pas trop pressée. Tu es susceptible et
sujet aux caprices.
J'ai eu du mal à t'accepter, j'ai résisté longtemps : vis à vis de ce « nouveau monde » tu es complètement IN, je suis plutôt OFF et tout alentour est IN , alors
tu as gagné, j'ai eu besoin de toi.
Tu es d'abord devenu le fidèle récepteur de mon courrier, c'est par là que tu m'as
accroché, tu te charges même des envois.
Puis j'ai découvert un nouveau sens au verbe « saisir » : tu « saisis » les textes que je tape et tu les gardes dans ta mémoire, alors là j'étais conquise.
Mais voilà qu'un jour tu te mets à me jouer des tours.
Tu ne maîtrisai plus rien, ta mémoire était vide, c'était la pagaille, tu laissaisn'importe qui entrer dans mon courrier, même des cambrioleurs !
Des mots arrivaient comme un torrent : télécharger – copier coller – you tube – fichier – polices – imprimer – accepter – cookies – microsoft– logiciel…. Tu semblais dépassé par « ton monde », nous étions tous les deux un peu décalés, aussi je t'ai demander d'aller faire une remise à niveau, et recharger tes batteries.
Mais depuis tu es insatiable, tu te « connectes » à droite, à gauche, même si je ne suis pas d'accord, tu prends un peu trop le pouvoir, tu m'envahis !
J'ai besoin de rencontrer des humains, besoin de marcher et marcher, dans la nature, besoin de toucher des pierres, des arbres ; besoin de rêver.
Tiens, tu réagis !Voyons voir,Oh !
Montagnes, mers, forêts,tu m'emmènes dans des paysages de rêves,c'est beauoui c'est très beau. Mais je suis assiseimmobilele temps fileje suis toujours assise sur ma chaise . Mon corps ne vit plus rien.
Trop d'images. Trop de sollicitations.
Ponctuellement tu devrais éteindre tes « connexions », et nous pourrions
retrouver un certain silence.