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Jean et le champ de blé

b2ap3_medium_Champb_20230929-090817_1 Atelier Écrire sur le mouvement …

Comme chaque soir d'été, Jean s'était arrêté là, au bord du grand champ de blé, recueilli face aux milliers de paillettes d'or semées jusqu'à l'horizon. Son horizon depuis l'enfance.

La beauté de cette mer dorée l'appelait toujours à la contemplation. Immobile face à l'étale, il se soumettait à l'enlacement de la chaleur qui faisait trembler l'air. La terre, assoiffée, souffrait comme lui en silence de la brulure du plein été.

Toute la journée, les incessants mouvements d'élytres des cigales avaient concassé bruyamment l'air compact. Tout n'était que sécheresse qui craque, crépite, croustille, craquelle, crevasse le sol en profondes veines noires. Pas un chant d'oiseau, pas un envol dans cet air trop lourd.

Mais répondant à un invisible signal d'alerte, les cigales se turent soudain.

Un silence inattendu l'enveloppa. Un silence improbable en ce lieu et à cette saison. Un silence fait de feu et d'une indéfinissable attente. Un silence étrange qu'il aurait presque pu toucher.

Sur sa joue, mais l'avait-il rêvé, l'esquisse d'un léger baiser déjà effacée. Un regard porté autour de luile confirmait pourtant. Les épis les plus proches balançaient imperceptiblement la tête. Puis, la brise avait pris ses aises. Elle avait caressé les premiers rangs et s'était allongée langoureusement sur les suivants. Elle peignait maintenant les lourdes tiges blondes. Rendues vivantes, celles-ci se secouaient doucement comme les mèches échappées d'un chignon. Une chevelure défaite d'or liquide roulait ses vagues au ralenti devant lui.

Le mouvement se propageait par capillarité. L'ondulation s'amplifiait, à perte de vue. L'immobilité surchauffée était parcourue d'une respiration profonde de femme abandonnée.

L'homme ferma les yeux.

Il revoyait nettement les corps posés dans le lit, souffles accordés parfaitement. Son corps de jeune homme et celui d'Adèle, juvéniles amants, l'été de ses 17 ans. Adèle… La belle chevelure d'Adèle… La grâce de ce mouvement de nuque qu'elle faisait sans y penser, avant de remettre ses habits. Les innocentes mèches de miel à la base de son cou, et celles plus longues qui se déployaient dans son dos, rebelles aux coiffures qui emprisonnent. Comme il aimait, dans l'amour, plonger les mains dans cette soie vivante ! C'était son secret. Son premier secret d'homme. Malgré les années qui le séparaient désormais de ce souvenir, aucun de ses sens n'avait oublié. C'était son trésor. Son unique trésor d'homme pauvre. La douceur d'un velours comme unduvet d'oiseau sous ses doigts, le parfum ambré, sensuel, qui le faisait chavirer, l'émerveillement de la couleur changeante au gré de la lumière. Toutes les nuances subtiles d'une étoffe précieuse posée sur la nudité parfaite d'Adèle.

Cette pensée le faisait toujours un peu souffrir. Mais peu lui importait. Le champ de son enfance était à tout jamais devenu pour lui le miroir où se reflétait, pour lui seul, la somptueuse chevelure détachée d'Adèle, la première femme qu'il avait aimé.

Il était temps de rentrer…

Dominique Beldame, Valleraugue, juillet 2021. 

Le feu
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