Bienvenue sur le blog de mes stages et ateliers  d'écriture !

Textes écrits par des participants à mes ateliers et à mes stages d'écriture, manifestations littéraires, concours... 

Dernière publication

Claudine G
07 octobre 2024
Textes d'ateliers

Elle est là discrète, recueillie. Le toit rouge brique de la maison d'en face se découpe sur le fond gris du ciel.Un gris épais presque noir. Elle ne voit que la maison aux volets vert amande. Aux volets clos. La façade blanche est recouverte de glycine. La glycine est fanée. Derrière la fenêtre de ...

Derniers commentaires

Invité - François G. La Vague
23 septembre 2024
Poétique et sensible ! Une lecture envoutante.
Invité - KA Autoportrait en chœur
21 septembre 2024
Que dire sur ce tableau je ne suis pas sur de comprendre ?

Mon blog personnel

Des articles sur l'écriture, des conseils, des exemples, des bibliographies et mes propres textes. Ci-dessous, les derniers articles publiés.

Visitez mon blog

Nouvelles de Julien Green

Le "Voyageur sur terre" est un recueil de quatre nouvelles découvert parmi les lectures de textes fantastiques que j'écume depuis plusieurs semaines : le fantastique est l'un des premiers thèmes de cette nouvelle année d’ateliers. Que ce soit au travers de romans, nouvelles ou livres théoriques, je m'y suis plongé avec, je dois le dire, une certaine volupté. On entre dans ce recueil comme dans un brouillard. Green...

Lire

Taille du texte: +

Œil pour œil.

14685361-ancient-tiger-sculpture-on-the-wall-at-the-temple-of-literature-the-first-vietnamese-university-in-h Atelier Objets

Salut Œil de Lynx !Tu vois je suis là, c'est moi Léon, encore une fois! Je ne te demande pas si je peux m'asseoir, je passe ma vie assis devant toi, à te fixer. Allez, cesse de te promener sur ton fil, viens te poser prés de moi. Tu le sais, tu es irremplaçable, « taillable et corvéable à merci » comme tu dis. Moi je dirais plutôt que tu es à la fois ma longue vue, ma loupe et mon lieu d'échanges. Est ce que ce qui nous lie pourrait ressembler à de l'amitié ?… Qu'en dis tu ? Oui c'est vrai, tu as des milliards d'autres amis, je ne suis pas seul sur la planète et je sais que tu es réclamé partout. Mais quand même, toi et moi c'est fort n'est ce pas ? Alors, ne t'en va pas, reste je t'en prie, ce soir j'ai le coeur lourd, j'ai besoin de partager un verre avec toi. Ce sera un verre virtuel… choisis ce que tu préfères, thé vert apaisant ou eau de feu stimulante, c'est moi qui régale. C'est le moins que je puisse faire. D'habitude je me sers de toi, sans vergogne, tu es mon outil préféré, toujours là, fidèle, celui qui me sauve de toutes les situations. Parfois c'est comme si je te sentais intimement à l'intérieur de moi, comme si tu circulais dans mon sang ou que tu avais pénétré mon ADN par effraction. Cela te fait rire ? Tu as raison, je ne suis pas innocent dans cette affaire car je me suis bien laissé faire. Il faut dire aussi que tu es tellement magique, tellement multiformes ! Cette facilité (cette paresse?) avec toi de n'avoir qu'à presser sur une touche pour accéder à tous les savoirs ! Et ce soir tu me demandes pourquoi j'ai besoin de toi ?... Comme si tu ne l'avais pas deviné : j'ai un papier à rendre et je suis sec comme jamais. Je devrais dire asséché. Oui je t'entends, on est bien d'accord, je pourrais revenir à tes sources pour m'y plonger, m'y abreuver. Mais je t'avoue que je suis souvent dérouté, écoeuré par ta profusion. Tellement de mangeailles, de toutes sortes ! Il faut sans cesse trier, choisir, absorber, digérer, recracher. Tu dis ? Tu es un Père Pélican? Ha, ha, ha, très drôle ! Je ris jaune… Parce que tu vois, tout à l'heure justement j'étais dans la Salle orange du Musée*, j'ai visionné le reportage sur ce petit village tout près de Da Nang. J'ai vu le peuple vietnamien. Même pas haineux. J'étais fasciné, transporté d'horreur. C'était comme emprunter un chemin encombré de ronces. J'en suis ressorti ensanglanté. Pourtant le film était en noir et blanc. Imagine ces millions de litres d'agent orange déversés pendant la guerre par les avions américains pour défolier les arbres et empêcher les soldats du Viet Công de se cacher dans la forêt ! La dioxyde a pénétré le sous sol et les nappes phréatiques. 50 ans après elle tue encore, elle estropie. Et ce jeune homme de 2015, même pas haineux, juste désespéré qui disait : « Ça ne sert à rien de se marier et d'avoir des enfants, ils naissent contaminés... ». Alors là tu vois, ta source, elle m'a submergé. Je suis sec et submergé. Perdu. Bien sûr, j'entends ce que tu me dis, tu as raison, comme toujours, ton œil grand écran n'est qu'un témoin, neutre, un révélateur impitoyable. On doit s'arranger avec ça. Mais dis moi : à quoi ça sert de savoir si on ne peut rien faire pour que cela change ?

Tu es surpris, je le vois bien, ce n'est pas mon discours habituel. Mais voilà, c'est comme ça : un jour tu es entré dans ma vie comme robot et aujourd'hui je ne peux m'empêcher de te livrer mes émotions les plus lourdes en espérant que tu puisses me consoler. Cher objet inanimé as tu une âme pour t'émouvoir ? Je voudrais que tu comprennes : les images étaient si puissantes, elles ont chassé les mots. Reviendront ils ?... Je l'espère. Pour le moment je ne suis qu'un homme impuissant, je me sens coupable, comme Caïn, au fond de la tombe, avec l'oeil de Dieu qui me regarde.

* Musée des vestiges de la guerre à Hô Chi Minh ville au Viêt Nam (Saigon) 

L'autre fenêtre
Instants

Sur le même sujet:

 

Commentaires

Pas encore de commentaire. Soyez le premier à commenter
Déjà inscrit ? Connectez-vous ici
vendredi 18 octobre 2024

Textes à redécouvrir

13 avril 2023
Place indifférente, sièges râpés Une jeune femme grande avec des écouteurs bien concentrée, une grosse valise sur ses genoux Qu'a - t elle bien pu met...
656 lectures
28 août 2024
      Et dire que pendant neuf mois Sophie les avait fantasmés, marchant hallucinée dans sa chambre, vénérant les yeux fermés ces ...
127 lectures
1 novembre 2021
Elle s'est découpée dans la lucarne du hublot. Une île, un ilot plutôt. Terramer. Sous l'aile de l'avion, le soleil rasant dévoile les contours d'un p...
854 lectures

Phrases d'auteurs...

"Si vous avez quelque chose à dire, tout ce que vous pensez que personne n'a dit avant, vous devez le ressentir si désespérément que vous trouverez un moyen de le dire que personne n'a jamais trouvé avant, de sorte que la chose que vous avez à dire et la façon de le dire se mélangent comme une seule matière - aussi indissolublement que si elles ont été conçus ensemble."  F. Scott Fitzgerald

"Le romancier habite les seuils, sa tâche est de faire circuler librement le dedans et le dehors, l'éternité et l'instant, le désespoir et l'allégresse."  Yvon Rivard

" La vie procède toujours par couples d’oppositions. C’est seulement de la place du romancier, centre de la construction, que tout cesse d’être perçu contradictoirement et prend ainsi son sens."  Raymond Abellio

"Certains artistes sont les témoins de leur époque, d’autres en sont les symptômes."  Michel Castanier, Être

"Les grandes routes sont stériles." Lamennais 

"Un livre doit remuer les plaies. En provoquer, même. Un livre doit être un danger." Cioran

"En art, il n’y a pas de règles, il n’y a que des exemples." Julien Gracq, Lettrines 

"J'écris pour me parcourir. Peindre, composer, écrire : me parcourir. Là est l'aventure d'être en vie."Henri Michaux

"La littérature n’est ni un passe-temps ni une évasion, mais une façon–peut-être la plus complète et la plus profonde–d’examiner la condition humaine." Ernesto Sábato, L’Ecrivain et la catastrophe

"Le langage est une peau. Je frotte mon langage contre l'autre. " Roland Barthes, Fragments d'un discours amoureux 

 

 

Mots-clés

Absence Adresse Afrique Allégorie Alpinisme Amour Anaphore Animal Antonin Artaud Attente Auteur participant aux ateliers Autoportrait Baiser Bateau Blaise Cendrars Bourreau Cadre Campagne Christian Bobin Chronologie Cinéma Construction Corps Corse Couleur Couleurs Couple Course Covid Description Désert Désir Dialogue Diderot Douleur Ecrire Ecrire ailleurs Ecriture automatique Ecrivain Emmanuel Berl Enfance Enumérations Ephémère Epiphanie Erotisme Exil Fable Faits divers Famille Faulkner Felix Fénéon Fenêtre Fête Fiction Filiation Flux de conscience Folie Fragments Gabriel Garcia Marquez Gestes Giono Guerre Haïkus Henri Michaux Humour Idiomatiques Ile Imaginaire Inceste Indicible Instant Japon Jardin Jean Tardieu Jeu Julio Cortázar La vie Langue Larmes Laurent Gaudé Légende Léon Bloy Lieu Littérature américaine Main Maternité Mauvignier Médias Mémoire Métaphore Métro Micro nouvelles Miroir Moment historique Monologue Intérieur Monuments Mort Mots Mouvement Musée Musicalité Musique Mythe Mythes Naissance Narrateur Noms de personnage Nourriture Nouvelles Novalis Nuit Numérique Objets Odeurs Oxymores Pacte de lecture Paternité Patio Paysage Peinture Personnage Photo Phrase Phrases Poésie Point de vue Polyphonie Portes Portrait Printemps des poètes Projection de soi Quotidien Raymond Queneau Récit d'une vie Recueil de nouvelles Réécriture Rencontres Résilience Révolution Rituel Roman Romantisme Rythme Scène Science-fiction Sculpture Secret Sensation Sève d'automne Silence Soir Solitude Son Souvenir Souvenirs Sport Stages Steinbeck Stupéfiants Style subjectivité Sujets d'actualité Synesthésie Synonymes Téléphone Témoignage Temporalité Texte avec "tu" Textes écrits à plusieurs Tobias Wolff Venise Vie Vieillissement Ville Violence Visage Voix Voyages Voyeur Zola Zoom