Je me souviens de Mario, le locataire de mes parents. De nature immuablement heureuse, il comblait de vie le fond de notre cour. Il était de ces hommes rudes aux traits gravés par les intempéries et aux mains rabotées par le mortier. Chaque maison, chaque construction avait imprimé sa marque dans l'...
Sa main l'a juste frôlée
Une odeur s'est envolée
Leurs pensées s'enfuient
Fugaces jusqu'à l'infini
Ils ne se sont pas regardés
Ils ne se sont pas parlé
Ils sont simplement assis
Juste pour un instant, ici
Dans le roulement monotone
D'une matinée d'automne
Soumis au rythme infernal
Du familier ventre de métal
Mais ils s'échappent, ils rêvent
Ils tissent un moment de trêve
Emportés dans le sillage
D'une eau forte et sauvage
Un rayon de soleil les unit
Dans la chaleur de midi
Transperce la toile de jeans
Attisant la peau clandestine
Une bouffée de sueur les colle
De la cuisse jusqu'à l'épaule
Elle a fermé les yeux
Il se sent audacieux
Sa main touche sa main
L'emprisonne tel un butin
Glisse ses doigts entre les siens
Soude un imprévisible lien
Enfin, ils se regardent tous deux
Cela se joue alors dans les yeux
Va- t-elle rompre les amarres ?
Le suivre à Barbés Rochechouart ?
Qui le dira ? Pas bien malin
De connaitre la fin
De ce désir métropolitain !