Sa déambulation baroque, colosse barbu porté par son caddy, animait tout le quartier. Je craignais son apparition, démarche incertaine, marin bousculé par une mer houleuse. Il fendait sans un regard le flot des voitures, capitaine au long cours à la recherche d'un port d'attache, insensible aux clam...
Galerie vieille du temple, la rue était sombre. Une silhouette féminine, rouge, s'éloignait dans le crachin du petit matin.
Un homme à l'allure élancé s'approcha de la devanture et s'absorba dans la contemplation du tableau. La femme est assise sur le lit, ses vêtements gisent sur le sol, visiblement jetés en hâte. Les coudes sur les genoux, lasse, elle semble pleurer. Derrière elle, allongé de dos, un homme prend toute la place dans le lit. Une chevelure abondante tombe sur sa nuque ; d'épaisses boucles blondes s'étalent sur l'oreiller… Il dort. Sur la table de nuit, une cigarette dans le cendrier fume encore. Au fond une porte ouverte laisse entrevoir un lavabo et une petite étagère où un flacon de parfum trône. Sur la droite du tableau, un long manteau rouge est accroché.Soudain la porte s'ouvrit. Des effluves de gitanes mélangées à celles d'un parfum que l'homme reconnut entre mille « Channel n° 5 » s'échappèrent.
Apparut, alors, une tête, encadrée de longues boucles blondes : « c'est ouvert….vous pouvez entrer.. »