Sa déambulation baroque, colosse barbu porté par son caddy, animait tout le quartier. Je craignais son apparition, démarche incertaine, marin bousculé par une mer houleuse. Il fendait sans un regard le flot des voitures, capitaine au long cours à la recherche d'un port d'attache, insensible aux clam...
Contraste vous dis-je !
Ici, maintenant tout n'est que contraste finalement,
Table de marbre baignée de soleil et d'ombres,
Immobilisme et mouvement de balancement rappelant l'écoulement du temps,
Calme absolu, déchiré par de multiples sons, sonorités, bruissements, chants, claquements, notes de piano, voix humaines….
Chaleur solaire sur la peau rafraichie par le vent chantant bienfaisant et berçant.
Je suis posée en ce monde, là et ailleurs à la fois,
Tout autant perchée haut avec cet oiseau qui annonce une belle journée qu'avec cet insecte se gorgeant du pollen généreux de ce pissenlit bien ancré dans le sol.
Contraste vous dis-je !
Impatience de poser tous ces mots, toutes ces pensées qui s'agglutinent dans ma tête et réticence à les entendre « face à face ».
Contraste vous dis- je !
Tout paraît immobile et en y regardant de plus près, tout bouge, se balance, s'anime… oui, même cette branche dodeline, semblant approuver ma réflexion !
Ahhhhh… se poser posément pour se déposséder de soi, se dépouiller des oripeaux de ce que l'on croit être soi….
Soit le Moi, Toi, Soi !
Soit le Tout !
Et disparaître !
Contraste vous dis-je !
Sophie Ripka Août 2017