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Nouvelles de Julien Green

Le "Voyageur sur terre" est un recueil de quatre nouvelles découvert parmi les lectures de textes fantastiques que j'écume depuis plusieurs semaines : le fantastique est l'un des premiers thèmes de cette nouvelle année d’ateliers. Que ce soit au travers de romans, nouvelles ou livres théoriques, je m'y suis plongé avec, je dois le dire, une certaine volupté. On entre dans ce recueil comme dans un brouillard. Green...

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L'attente

 Une tâche jaune, jaune moutarde, tout au fond du couloir bondé, elle s'approche, une doudoune qui avance, vite, très vite, qui double, bouscule presque ceux qui sont devant elle. C'est un jeune homme, plutôt grand, sac au dos à l'épaule, il s'immobilise dans le hall, tourne la tête à droite, à gauche, l'air s'anime, il sourit, accélère le pas, lance par-dessus la foule : « Hé ! Anna, Lise, les gars… !», ses bras voltigent en direction du petit groupe qui se tourne vers lui le reconnait, saute sur place en le montrant du doigt, répond par des éclats de rires, « Ah ! Enfin ! pas trop tôt !» ; lui, dégage ses épaules de la foule qui l'entoure, les rejoint, ouvre grand les bras, une petite jeune femme blonde s'y jette comme dans un refuge, il la serre, l'enveloppe dans l'épaisseur de sa doudoune, les autres autour trépignent, les garçons l'entourent, lui tapent dans le dos, le décoiffent, l'apostrophent : « Alors Bastien, pas trop la pression ? », il s'ébroue, quitte l'étreinte, rit, repousse ceux qui le bousculent, fait mine de se mettre en garde puis se tourne vers celles qui attendent leur tour, impatientes, les accueille contre lui toutes les deux, Lise la brune et Camille la rousse et les serre dans ses bras avec des bises retentissantes.
Puis, soudain, il arrache sa doudoune d'un geste brusque, la jette dans les bras de Camille et s'immobilise l'air soucieux, il parcourt le groupe d'un regard interrogateur, se penche doucement, pose avec précaution son sac à côté des autres, l'ouvre en prenant son temps pour faire glisser la fermeture éclair, tous s'accrochent à son geste. Et là, soudain il se redresse brandissant une bouteille de champagne au-dessus de leurs têtes d'un air triomphant. Cris, applaudissements, ils se regardent tous, émus de leur propre émotion, ça pétille dans leurs yeux, ils sont heureux d'être là, le même sourire complice, le même plaisir, la même excitation, alors les bras se tendent, les corps se rapprochent, ils se touchent, s'enlacent, ils savourent l'instant, une fête avant l'heure. Ça fait tellement longtemps qu'ils l'attendent !
Pendant ce temps, les portes automatiques du hall d'arrivée coulissent sans cesse, s'ouvrent, crissent et se referment sur les passagers exténués ou l'air ailleurs, trainant leur valise derrière eux, et puis ils disparaissent comme happés par celui ou celle qui les attendait.
Eux ne les voient pas, pas encore, pour la énième fois tous en chœur ils lisent ce qui est écrit sur les panneaux comme pour s'assurer de sa réalité :
17h50/New-York/Vol Air France /On time,
ils le répètent comme en écho : 17h50/New-York/Vol Air France/On time,
imperceptiblement un espace se creuse entre leurs voix : 17h50//New-York/
ils répètent les mots, semblent se répondre, se rejoindre : 17h50//New-York, ils répètent encore : Vol Air France //New-York,
les syllabes s'entrechoquent, martèlent l'espace immense du hall et peu à peu, le jeu s'installe, un cercle se forme : Air France//New York.
Des doums, doums, surgissent, réguliers, inébranlables, c'est Mathieu qui marque le tempo, les doigts claquent, les pieds battent la pulsation, ils se lancent les mots comme au ping pong, Air France les corps balancent, apparaissent de nouvelles tonalités, New-York, la voix claire de Camille répond à la basse profonde de François, puis les voix se chevauchent, se bousculent, Lise puis Bastien, ça fuse, ça jaillit, ça rit, ça pétille, ça applaudit.
Et comme pour un bouquet final, un NEW YORK puissant éclate de la voix de stentor de François par-dessus le brouhaha qui les entoure, suivi en écho par le ON TIME victorieux de Bastien puis les cris de joie et les applaudissements de ceux qui alertés par ces sonorités inattendues dans ce lieu, ont ralenti leur parcours et se sont immobilisés dans un temps suspendu.
Alors derrière eux un éclat de rire sonore les fait revenir à la réalité, d'un seul mouvement Bastien se retourne et voit entre les portes coulissantes du hall d'arrivée la silhouette tant attendue qui le regarde, l'air épuisé et émerveillé.
Billy June is back ! Billy June est de retour !

Les trois papas
​Une foule de gestes.

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Commentaires 1

Stéphanie R. le jeudi 30 décembre 2021 10:20

Cécile, tu m'as entraînée avec eux, trop contente que le vol ait été confirmé !

Cécile, tu m'as entraînée avec eux, trop contente que le vol ait été confirmé !
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vendredi 18 octobre 2024

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"Le romancier habite les seuils, sa tâche est de faire circuler librement le dedans et le dehors, l'éternité et l'instant, le désespoir et l'allégresse."  Yvon Rivard

" La vie procède toujours par couples d’oppositions. C’est seulement de la place du romancier, centre de la construction, que tout cesse d’être perçu contradictoirement et prend ainsi son sens."  Raymond Abellio

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"Un livre doit remuer les plaies. En provoquer, même. Un livre doit être un danger." Cioran

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"J'écris pour me parcourir. Peindre, composer, écrire : me parcourir. Là est l'aventure d'être en vie."Henri Michaux

"La littérature n’est ni un passe-temps ni une évasion, mais une façon–peut-être la plus complète et la plus profonde–d’examiner la condition humaine." Ernesto Sábato, L’Ecrivain et la catastrophe

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