Bienvenue sur le blog de mes stages et ateliers  d'écriture !

Textes écrits par des participants à mes ateliers et à mes stages d'écriture, manifestations littéraires, concours... 

Dernière publication

Claudine G
07 octobre 2024
Textes d'ateliers

Elle est là discrète, recueillie. Le toit rouge brique de la maison d'en face se découpe sur le fond gris du ciel.Un gris épais presque noir. Elle ne voit que la maison aux volets vert amande. Aux volets clos. La façade blanche est recouverte de glycine. La glycine est fanée. Derrière la fenêtre de ...

Derniers commentaires

Invité - François G. La Vague
23 septembre 2024
Poétique et sensible ! Une lecture envoutante.
Invité - KA Autoportrait en chœur
21 septembre 2024
Que dire sur ce tableau je ne suis pas sur de comprendre ?

Mon blog personnel

Des articles sur l'écriture, des conseils, des exemples, des bibliographies et mes propres textes. Ci-dessous, les derniers articles publiés.

Visitez mon blog

Nouvelles de Julien Green

Le "Voyageur sur terre" est un recueil de quatre nouvelles découvert parmi les lectures de textes fantastiques que j'écume depuis plusieurs semaines : le fantastique est l'un des premiers thèmes de cette nouvelle année d’ateliers. Que ce soit au travers de romans, nouvelles ou livres théoriques, je m'y suis plongé avec, je dois le dire, une certaine volupté. On entre dans ce recueil comme dans un brouillard. Green...

Lire

Taille du texte: +

Dans le noir (2).Noir Lubianka.

huge_avatar Atelier Dans le noir

(Lubianka, Moscou, est le siège de la terrible Tcheka, police politique de Lénine)  

----------------------------

Grand Hôtel Lubianka, troisième sous-sol, ou cinquième, un couloir, puis un autre, puis une porte, anonyme, chez moi, ou plutôt chez nous, l'obscurité et moi. Tous les deux on fait bon ménage. Elle s'est habituée à ma présence, je me suis habituée à ses nuances, son haleine, ses atomes lumineux qui la traversent, ce filet jaunasse qui coule du judas.

Je connais les craquements du noir, les tressauts, les crânes cognant les murs, les ongles creusant la pierre, les fonds d'écuelles qu'on racle, le seau qui se renverse.

Ah enfin te voilà ! tu es en retard aujourd'hui. Non je ne parle pas au noir mais à Fiodor, mon visiteur, mon fidèle, mon rat. Toujours tiré à quatre épingles, costume suédine, moustache d'aristocrate anglais, les yeux en boutons de bottines. Il m'apporte les relents de la ville, je lui apprends à chanter. Oui, à chanter.

Lui aussi a faim. Dehors c'est la guerre, dedans on est bien. Je t'ai laissé un reste de bouillie et un crouton de pain. Oui je sais il est dur, mais je n'ai rien d'autre. Ici on n'est pas chez Brillat-Savarin.

Aller au travail maintenant. J'espère que tu as répété à la maison. On reprend le Confutatis qu'on a fait hier

Confutatis.♪. Non Fiodor, les violons d'abord. Le chant commence à la quatrième mesure. Et rappelle-toi c'est en La mineur.

Confutatis maledictis, flammis acribus addictis.

C'est bien Fiodor, tu fais des progrès. Mais plus fort. La voix doit sortir de la poitrine comme le tonnerre de l'orage. Elle doit faire vibrer les murs, s'ouvrir les portes…

Ça veut dire quoi ? Que les méchants iront dans les flammes de l'enfer. Si tu avais étudié ton latin au lieu de faire l'école buissonnière tu le saurais. Non un requiem, c'est pas en russe.

Maintenant on passe au Lacrimosa. Toujours en La mineur.

D'abord les violons. Très doux. Ils glissent sur des patins de feutre. Puis le chant. Sotto Voce. Très lent. On monte pas à pas. On monte vers la Lumière. Vers l'Apothéose.

Lacrimosa dies illa, qua resurget ex favilla judicandus homo reus…♪

Soudain, en guise d'apothéose la porte s'ouvre d'un coup de pied. La lumière jaune du couloir entre dans la cellule. Jaune pisse. Jaune béton. Jaune sang.
L'heure de l'interrogatoire!

------------------------

***D'après Maria Zakrevskaïa enfermée dans cette prison en 1920.

Une nuit, il fit jour
La nuit de Luan

Sur le même sujet:

 

Commentaires

Pas encore de commentaire. Soyez le premier à commenter
Déjà inscrit ? Connectez-vous ici
vendredi 18 octobre 2024

Textes à redécouvrir

16 mai 2024
Dans la queue une femme s'énerve ; elle manque d'éborgner ses voisins en ouvrant son parapluie. Menton frémissant, bouche amère, paupière coléreuse, e...
275 lectures
29 février 2020
Les bras chargés : de vestes, de chemisiers, de pantalons et de fouleurs colorés, elle prétexte de se tromper à chaque fois qu'elle tente de s'introdu...
1332 lectures
9 janvier 2021
Il y a une petite fille près de la fenêtre, elle a huit ans, elle regarde la nuit qui tombe. La croisée se découpe en sombre sur le mur rose pâle. Le ...
1013 lectures

Phrases d'auteurs...

"Si vous avez quelque chose à dire, tout ce que vous pensez que personne n'a dit avant, vous devez le ressentir si désespérément que vous trouverez un moyen de le dire que personne n'a jamais trouvé avant, de sorte que la chose que vous avez à dire et la façon de le dire se mélangent comme une seule matière - aussi indissolublement que si elles ont été conçus ensemble."  F. Scott Fitzgerald

"Le romancier habite les seuils, sa tâche est de faire circuler librement le dedans et le dehors, l'éternité et l'instant, le désespoir et l'allégresse."  Yvon Rivard

" La vie procède toujours par couples d’oppositions. C’est seulement de la place du romancier, centre de la construction, que tout cesse d’être perçu contradictoirement et prend ainsi son sens."  Raymond Abellio

"Certains artistes sont les témoins de leur époque, d’autres en sont les symptômes."  Michel Castanier, Être

"Les grandes routes sont stériles." Lamennais 

"Un livre doit remuer les plaies. En provoquer, même. Un livre doit être un danger." Cioran

"En art, il n’y a pas de règles, il n’y a que des exemples." Julien Gracq, Lettrines 

"J'écris pour me parcourir. Peindre, composer, écrire : me parcourir. Là est l'aventure d'être en vie."Henri Michaux

"La littérature n’est ni un passe-temps ni une évasion, mais une façon–peut-être la plus complète et la plus profonde–d’examiner la condition humaine." Ernesto Sábato, L’Ecrivain et la catastrophe

"Le langage est une peau. Je frotte mon langage contre l'autre. " Roland Barthes, Fragments d'un discours amoureux 

 

 

Mots-clés

Absence Adresse Afrique Allégorie Alpinisme Amour Anaphore Animal Antonin Artaud Attente Auteur participant aux ateliers Autoportrait Baiser Bateau Blaise Cendrars Bourreau Cadre Campagne Christian Bobin Chronologie Cinéma Construction Corps Corse Couleur Couleurs Couple Course Covid Description Désert Désir Dialogue Diderot Douleur Ecrire Ecrire ailleurs Ecriture automatique Ecrivain Emmanuel Berl Enfance Enumérations Ephémère Epiphanie Erotisme Exil Fable Faits divers Famille Faulkner Felix Fénéon Fenêtre Fête Fiction Filiation Flux de conscience Folie Fragments Gabriel Garcia Marquez Gestes Giono Guerre Haïkus Henri Michaux Humour Idiomatiques Ile Imaginaire Inceste Indicible Instant Japon Jardin Jean Tardieu Jeu Julio Cortázar La vie Langue Larmes Laurent Gaudé Légende Léon Bloy Lieu Littérature américaine Main Maternité Mauvignier Médias Mémoire Métaphore Métro Micro nouvelles Miroir Moment historique Monologue Intérieur Monuments Mort Mots Mouvement Musée Musicalité Musique Mythe Mythes Naissance Narrateur Noms de personnage Nourriture Nouvelles Novalis Nuit Numérique Objets Odeurs Oxymores Pacte de lecture Paternité Patio Paysage Peinture Personnage Photo Phrase Phrases Poésie Point de vue Polyphonie Portes Portrait Printemps des poètes Projection de soi Quotidien Raymond Queneau Récit d'une vie Recueil de nouvelles Réécriture Rencontres Résilience Révolution Rituel Roman Romantisme Rythme Scène Science-fiction Sculpture Secret Sensation Sève d'automne Silence Soir Solitude Son Souvenir Souvenirs Sport Stages Steinbeck Stupéfiants Style subjectivité Sujets d'actualité Synesthésie Synonymes Téléphone Témoignage Temporalité Texte avec "tu" Textes écrits à plusieurs Tobias Wolff Venise Vie Vieillissement Ville Violence Visage Voix Voyages Voyeur Zola Zoom