Bienvenue sur le blog de mes stages et ateliers  d'écriture !

Textes écrits par des participants à mes ateliers et à mes stages d'écriture, manifestations littéraires, concours... 

Dernière publication

Anne B.
03 décembre 2024
Textes d'ateliers

Sa déambulation baroque, colosse barbu porté par son caddy, animait tout le quartier. Je craignais son apparition, démarche incertaine, marin bousculé par une mer houleuse. Il fendait sans un regard le flot des voitures, capitaine au long cours à la recherche d'un port d'attache, insensible aux clam...

Derniers commentaires

Invité - Françoise Gailliard La petite robe noire
2 décembre 2024
Bonjour Stéphanie et Gina Merci pour vos commentaires qui me touchent. Amicalement. Françoise
Invité - Stéphanie La petite robe noire
24 novembre 2024
Joli texte et histoire avec ses transitions de dimensions bien maîtrisées.
Invité - Gina La petite robe noire
24 novembre 2024
Quel beau texte! J'aime beaucoup, il m'a emportée !

Mon blog personnel

Des articles sur l'écriture, des conseils, des exemples, des bibliographies et mes propres textes. Ci-dessous, les derniers articles publiés.

Visitez mon blog

Barcarolle numéro 1, jouée par Philippe si souvent le matin...
Barcarolle numéro 1, jouée par Philippe si souvent le matin...
La musique de Fauré vient et revient par vagues, allant me chercher, chaque fois, comme, un peu plus loin, elle va plus profond, arasant les défenses, elle met à nu la nostalgie. Mouvement d’émotions...

Lire

Taille du texte: +

Dans le noir (2).Noir Lubianka.

huge_avatar Atelier Dans le noir

(Lubianka, Moscou, est le siège de la terrible Tcheka, police politique de Lénine)  

----------------------------

Grand Hôtel Lubianka, troisième sous-sol, ou cinquième, un couloir, puis un autre, puis une porte, anonyme, chez moi, ou plutôt chez nous, l'obscurité et moi. Tous les deux on fait bon ménage. Elle s'est habituée à ma présence, je me suis habituée à ses nuances, son haleine, ses atomes lumineux qui la traversent, ce filet jaunasse qui coule du judas.

Je connais les craquements du noir, les tressauts, les crânes cognant les murs, les ongles creusant la pierre, les fonds d'écuelles qu'on racle, le seau qui se renverse.

Ah enfin te voilà ! tu es en retard aujourd'hui. Non je ne parle pas au noir mais à Fiodor, mon visiteur, mon fidèle, mon rat. Toujours tiré à quatre épingles, costume suédine, moustache d'aristocrate anglais, les yeux en boutons de bottines. Il m'apporte les relents de la ville, je lui apprends à chanter. Oui, à chanter.

Lui aussi a faim. Dehors c'est la guerre, dedans on est bien. Je t'ai laissé un reste de bouillie et un crouton de pain. Oui je sais il est dur, mais je n'ai rien d'autre. Ici on n'est pas chez Brillat-Savarin.

Aller au travail maintenant. J'espère que tu as répété à la maison. On reprend le Confutatis qu'on a fait hier

Confutatis.♪. Non Fiodor, les violons d'abord. Le chant commence à la quatrième mesure. Et rappelle-toi c'est en La mineur.

Confutatis maledictis, flammis acribus addictis.

C'est bien Fiodor, tu fais des progrès. Mais plus fort. La voix doit sortir de la poitrine comme le tonnerre de l'orage. Elle doit faire vibrer les murs, s'ouvrir les portes…

Ça veut dire quoi ? Que les méchants iront dans les flammes de l'enfer. Si tu avais étudié ton latin au lieu de faire l'école buissonnière tu le saurais. Non un requiem, c'est pas en russe.

Maintenant on passe au Lacrimosa. Toujours en La mineur.

D'abord les violons. Très doux. Ils glissent sur des patins de feutre. Puis le chant. Sotto Voce. Très lent. On monte pas à pas. On monte vers la Lumière. Vers l'Apothéose.

Lacrimosa dies illa, qua resurget ex favilla judicandus homo reus…♪

Soudain, en guise d'apothéose la porte s'ouvre d'un coup de pied. La lumière jaune du couloir entre dans la cellule. Jaune pisse. Jaune béton. Jaune sang.
L'heure de l'interrogatoire!

------------------------

***D'après Maria Zakrevskaïa enfermée dans cette prison en 1920.

Une nuit, il fit jour
La nuit de Luan

Sur le même sujet:

 

Commentaires

Pas encore de commentaire. Soyez le premier à commenter
Déjà inscrit ? Connectez-vous ici
mardi 3 décembre 2024

Textes à redécouvrir

15 septembre 2019
Des le lendemain, je frappe aux portes des sociétés d'intérim. Après quelques démarches infructueuses, je me vois c...
1464 lectures
15 décembre 2021
Elles se bousculent, piétinent, certaines essaient de passer devant, moulinent des bras, glissent leurs mains entre les épaules de celles de devant, e...
795 lectures
28 septembre 2023
21h30. Ressentir un vide immense. Chercher le moyen de le combler. Vite. Se précipiter dans la cuisine. Croiser son reflet dans la fenêtre. S'arrêter....
429 lectures

Phrases d'auteurs...

"Si vous avez quelque chose à dire, tout ce que vous pensez que personne n'a dit avant, vous devez le ressentir si désespérément que vous trouverez un moyen de le dire que personne n'a jamais trouvé avant, de sorte que la chose que vous avez à dire et la façon de le dire se mélangent comme une seule matière - aussi indissolublement que si elles ont été conçus ensemble."  F. Scott Fitzgerald

"Le romancier habite les seuils, sa tâche est de faire circuler librement le dedans et le dehors, l'éternité et l'instant, le désespoir et l'allégresse."  Yvon Rivard

" La vie procède toujours par couples d’oppositions. C’est seulement de la place du romancier, centre de la construction, que tout cesse d’être perçu contradictoirement et prend ainsi son sens."  Raymond Abellio

"Certains artistes sont les témoins de leur époque, d’autres en sont les symptômes."  Michel Castanier, Être

"Les grandes routes sont stériles." Lamennais 

"Un livre doit remuer les plaies. En provoquer, même. Un livre doit être un danger." Cioran

"En art, il n’y a pas de règles, il n’y a que des exemples." Julien Gracq, Lettrines 

"J'écris pour me parcourir. Peindre, composer, écrire : me parcourir. Là est l'aventure d'être en vie."Henri Michaux

"La littérature n’est ni un passe-temps ni une évasion, mais une façon–peut-être la plus complète et la plus profonde–d’examiner la condition humaine." Ernesto Sábato, L’Ecrivain et la catastrophe

"Le langage est une peau. Je frotte mon langage contre l'autre. " Roland Barthes, Fragments d'un discours amoureux 

 

 

Mots-clés

Absence Adresse Afrique Allégorie Alpinisme Amour Anaphore Animal Antonin Artaud Attente Auteur participant aux ateliers Autoportrait Baiser Bateau Blaise Cendrars Bourreau Buzzati Cadre Campagne Christian Bobin Chronologie Cinéma Concours Construction Corps Corse Couleur Couleurs Couple Course Covid Crescendo Description Désert Désir Dialogue Diderot Douleur Ecrire Ecrire ailleurs Ecriture automatique Ecrivain Emmanuel Berl Enfance Enumérations Ephémère Epiphanie Erotisme Exil Fable Faits divers Famille Fantastique Faulkner Felix Fénéon Fenêtre Fête Fiction Filiation Flux de conscience Folie Fragments Gabriel Garcia Marquez Gestes Giono Guerre Haïkus Henri Michaux Humour Idiomatiques Ile Imaginaire Inceste Indicible Instant Japon Jardin Jean Tardieu Jeu Julio Cortázar La vie Langue Larmes Laurent Gaudé Légende Léon Bloy Lettres Lieu Littérature américaine Main Maternité Mauvignier Médias Mémoire Métaphore Métro Micro nouvelles Miroir Moment historique Monologue Intérieur Monuments Mort Mots Mouvement Musée Musicalité Musique Mythe Mythes Naissance Narrateur Noms de personnage Nourriture Nouvelles Novalis Nuit Numérique Objets Obsession Odeurs Oxymores Pacte de lecture Paternité Patio Paysage Peinture Personnage Photo Phrase Phrases Pierre Michon Poésie Point de vue Polyphonie Portes Portrait Printemps des poètes Prison Projection de soi Quotidien Raymond Queneau Récit d'une vie Recueil de nouvelles Réécriture Rencontres Résilience Révolution Rituel Roman Romantisme Rythme Scène Science-fiction Sculpture SDF Secret Sensation Sève d'automne Silence Soir Solitude Son Souvenir Souvenirs Sport Stages Steinbeck Stupéfiants Style subjectivité Sujets d'actualité Synesthésie Synonymes Téléphone Témoignage Temporalité Texte avec "tu" Textes écrits à plusieurs Tobias Wolff Venise Vie Vieillissement Ville Violence Visage Voix Voyages Voyeur Zola Zoom