Une jeunesse (peu)vertueuse sous les Trente Glorieuses, Jean-Pierre Mailhan
Nombre7 Editions
Présentation
POURQUOI ECRIRE LES MEMOIRES DE MES VINGT-DEUX PREMIERES ANNEES ?
Déplorant que je ne disposais que de quelques informations éparses sur la jeunesse de mes parents, j’ai souhaité que mes enfants et descendants n’éprouvent pas la même frustration.
J’ai également désiré, dans les premiers chapitres, honorer la mémoire de certains de mes ascendants, en rappelant des évènements particuliers de leur vie.
- Ma grand-mère maternelle qui rejoignit le rang des nourrices morvandelles allaitant des enfants qui n’étaient pas les leurs.
- Ma grand-mère paternelle qui porta le deuil de son jeune mari toute sa vie.
- Mon grand-père paternel mort pour la France pendant la Première Guerre mondiale.
- Ma maman accompagnatrice provisoire d’une star de cinéma
- Mon papa, policier à Paris sous l’Occupation, mais résistant.
J’aurais pu me contenter de faire relier ces mémoires par un imprimeur mais des « lecteurs- tests », qui ne me connaissaient pas et appartenant à des générations plus jeunes que la mienne, m’ont encouragé à envisager une diffusion dépassant mon cadre familial car le récit est truffé de précisions sur le contexte économique, politique, culturel, sociologique et moral des Trente Glorieuses.
J’ai veillé également à jalonner mon histoire d’anecdotes comiques ou truculentes.
Pourquoi avoir attendu un demi-siècle, ou davantage, pour rédiger le récit de ma jeunesse ?
Honneur aux dames. Je les évoque prioritairement.
Divers chapitres sont consacrés à des adolescentes et à des jeunes femmes qui m’ont sensuellement accompagné mais trois d‘entre elles, plus âgées que moi, étaient mariées. Il m’importait de respecter un devoir de discrétion, même si j’ai modifié leurs prénoms. Concernant les femmes en général, je confesse également quelques inconséquences et abominations dont je ne suis pas fier.
Ex soixante-huitard ayant rejoint le milieu anarchiste, j’ai envisagé de concrétiser mon attrait pour les explosifs (vivace depuis mon enfance). Puis ayant adhéré à la cause irlandaise, j’ai souhaité rejoindre, voire créer, l’antenne française de l’IRA. Encouragé par l’absence de représailles à toutes mes outrances, j’ai failli franchir la ligne rouge qui dissocie subversion et délinquance. Ayant eu la chance de sympathiser ultérieurement avec des agents des services spéciaux et des grands flics des Renseignements généraux, j’ai compris que le temps se révélait un allié précieux pour certaines confidences.
J’avoue également un projet de meurtre, hors de tout contexte politique, à l’encontre d’un directeur de camp d’adolescents.
Enfin, à l’aube de ma carrière professionnelle, j’ai eu entre les mains un courrier, qui n’aurait jamais dû me parvenir, relatif aux essais nucléaires en Polynésie ; et j’ai géré les conséquences de la catastrophe aérienne de Goussainville, dossier très sensible car empreint d’espionnage soviétique. Et je ne pouvais évoquer ces évènements avant que divers dossiers soient déclassifiés et certaines personnes décédées.
Sinon, mon histoire se lit comme le roman d’une métamorphose d’un garçonnet timide et complexé qui deviendra, grâce à ses succès féminins et à son esprit farceur, un adolescent, puis un jeune homme séducteur, truculent et iconoclaste.
Farouche adversaire de l’autoritarisme et du puritanisme, je relate mes premières révoltes dans les colonies de vacances et dans les camps d’adolescents, ainsi que l’affranchissement de ma jeunesse en adhérant joyeusement au mouvement « yé-yé » et en rejoignant la mouvance anarchiste du printemps 68.
Dans les chapitres relatant mes séjours en Angleterre et dans les villages de vacances la frivolité et l’insouciance règnent en maître.
Ceux consacrés à mes « petits boulots d’été » et mon attitude au volant laissent la porte grande ouverte à un des éléments moteurs de ma vie : les fantaisies.
La sinistre fac de droit me remettra dans les clous, sonnant le glas d’une jeunesse débridée, voire inconsciente.
Le libertin libertaire réussira une mue peu évidente dans le monde des assurances dans lequel il y fera une jolie carrière.
Des râleurs pseudos moralisateurs, et parfois jaloux, stigmatisent ce type d’évolution ; mais je la commente et la justifie sans le moindre regret ou déshonneur, et surtout sans aucune pudeur.
Avant de terminer mon récit sur l’aveu de quelques regrets et des messages destinés à mes descendants, je tente une auto analyse en mesurant l’influence de mon enfance sur ma conduite de jeune adulte.
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