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Brigitte V.
21 décembre 2024
Textes d'ateliers

Le curaillon, graisseux comme un lardon de foire, suintant de bondieuserie, mitraillait l'auditoire avec alacrité, en dégoulinant imperturbablement une homélie en cascade, ses petits jambons de bras s'ébrouaient dans l'air comme les pattes d'un poulet qu'on est en train de plumer. Son monologue infi...

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Invité - Henri Charly
12 décembre 2024
Un personnage émouvant et de belles images pour cette rencontre entre enfance et errance.
Invité - Françoise Gailliard La petite robe noire
2 décembre 2024
Bonjour Stéphanie et Gina Merci pour vos commentaires qui me touchent. Amicalement. Françoise
Invité - Stéphanie La petite robe noire
24 novembre 2024
Joli texte et histoire avec ses transitions de dimensions bien maîtrisées.

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Les pointes, les pieds souffrants !
Les pointes, les pieds souffrants !
En voyant cette photo qui m'a rappelé bien des souvenirs, j'ai eu envie de partager ce que j'ai écrit dans La Danse de Faust sur les pointes et ce qu'elles peuvent représenter : "Pourquoi continuer à créer des pièces avec des danseuses sur pointes alors que tu sais que ce sera mal reçu ?...

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Cupidité

Texte d'après Léon Bloy Atelier Démesure avec Léon Bloy

Le curaillon, graisseux comme un lardon de foire, suintant de bondieuserie, mitraillait l'auditoire avec alacrité, en dégoulinant imperturbablement une homélie en cascade, ses petits jambons de bras s'ébrouaient dans l'air comme les pattes d'un poulet qu'on est en train de plumer. Son monologue infini, kyrielle de mots, ribambelles de phrases, appâtait ses ouailles à coup de vie éternelle, délectation, ravissement il promettait l'extase de côtoyer à perpétuité le tout puissant, jouissance infinie du nirvana divin !

Il clôture son laïus en bénissant le sarcophage qui repose au pied de l'estrade, cénotaphe dans lequel la chair du défunt commence à s'avarier, les fleurs asphyxiées piquent du nez.

Aux premiers rangs de ces joyeusetés, deux familles se regardent en chien de faïence, comme deux molosses écumant de bave guettant avec fureur l'hallali, les pleurnicheries redoublent d'intensité, jérémiades sonores du déchirement qu'éprouve la fille du trépassé, lamentation, geignement de la marâtre face à la perte titanesque d'un mari, qui la laisse désespérée de tristesse, éplorée de désespoir.

Il y a la fille unique, visage oblong hippophagique, résidu d'une consanguinité parentale, la mère et le père auraient été cousins.

Grande, sèche comme le sable du désert, planqués derrière les paupières mi-closes, ses yeux d'alligator fixent le cercueil, les babines retroussées en forme de cul de babouin, lui donnent un air de vieux canasson.

Sa rancœur a sucé, épongé, pompé toute l'entité de son être laissant une peau racornie, flétrie de vieux parchemin, peau d'ânesse mitée qui emboucane la haine et l'amertume qu'elle essaye de camoufler derrière une crinière déplumée de vieille tête-de-loup graisseuse et grisâtre.

Charpente de traviole sur guiboles bancroches elle penche comme la tour de Pise, ressasse, rumine son abomination, son cerveau démoniaque fourrage la baïonnette, équarrissant la bidoche de cette cupide ordure, qui à force de roucoulades captieuses avait réussi à appâter son père pour se faire épouser.

Sycophante, les finasseries les plus sataniques ont germé dans son nidoreux ciboulot pour éviter cet accouplement.

Peccamineuses lettres masquées adressées au géniteur détaillant avec moult détails fictives soirées sado-maso, beuveries orgiaques auxquelles se serait repu la promise, le village bavassait sur des prodromes qu'elle ne cessait sardoniquement d'attiser, et les vieilles badernes encore vivantes se ralliaient à sa cause, cette fille est une pérégrin, personne ne connaît ses origines, tous sont unanimes, ce mariage sent le vent du boulet, le père a perdu les pédales,même le vieux Léon, ami d'enfance du paternel, dont le visage couperosé par l'alcool luit comme un phare en pleine mer trouve cette alliance dégoutante et répugnante.

Hélas, tous ces tortueuses prophéties firent chou blanc !

Le père, ce vieux fricoteur, vénérait la fille de toute son âme, et les épousailles furent programmées.

La virago regarde le corbillard d'un œil torve, dissimulant la jouissance de son nouveau statut de veuve dans un emballage d'accablement mais surtout pressée d'en finir avec ces salamalecs de funérailles.

Elle passe sa langue râpeuse sur sa lippe en cul de poule, renifle bruyamment, hoquette, essuie une larmichette du coin de ses yeux entaillés en estafilade, mais pupille vive, qui évite soigneusement de bigler sur la droite pour de ne pas croiser le regard de cette gueule chevaline abominable.

Façade factice, Belphégor de cire aux traits figés par le bistouri, elle se gargarise d'être enfin débarrassée du vieillard, cochon préhistorique dont elle vomissait les approches nauséabondes, son corps de tétanisait sous les pattes gluantes et visqueuses du goret vicieux.

Droite comme un « I » dans son tailleur CHANEL, elle se tapote les coudes de ses griffes de circé, camouflée derrière une attitude piaculaire de sainte béatifiée.

Ah c'est pas trop tôt ! enfin dans le trou le vieux corbillard, bouffé par les asticots !

A moi la galette !

Elle s'avance vers la caisse en bois et tombe magistralement à genoux, les deux mains crochues caressent la plaque gravée, puis saisissent la photo du viocard qu'elle couvre de baisers humides, susurrant, gazouillant quelques banalités, avant que les croque-morts, qui piétinent, trépignent en regardant leurs montres.

L'heure du déjeuner approche, il ne faudrait pas trop fainéanter !

Entre deux lettres

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dimanche 22 décembre 2024

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"Le romancier habite les seuils, sa tâche est de faire circuler librement le dedans et le dehors, l'éternité et l'instant, le désespoir et l'allégresse."  Yvon Rivard

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