Je me souviens de ce moment suspendu. De la porte béante, ouverte sur l'infini. Une vue vertigineuse. Une beauté presque irréelle. Et les battements de mon cœur. Si forts. Battements d'excitation ? Ou peur ancestrale ? Je savais pourquoi j'étais là et fais face à l'inconnu. Pourtant, tout m'échappe....
La lune est là. Légère encore. Protectrice. Le ciel est à elle. Elle accorde encore quelques heures au soleil avant de régner à son tour. Les nuages, comme des flocons de neige s'étirent et se diluent dans le bleu. Au loin, le soleil se met en scène, drapant le ciel d'un voile blanc, diffusant une b...
Tes yeux noirs qui pétillent. Une lumière dans tes yeux. Ce ne peut être une lumière noire. Je ne saurais la définir, la lumière de tes yeux. Ta barbichette noire qui se tend vers l'avant, insolente et pointue. Ton regard de diable cherche à séduire quelqu'un. Autour de toi, les dames. Ce sont elles...
Un grand hôpital blanc, voilà le lieu où je me trouve. Blancs les murs, blanches les blouses des infirmières. Le blanc égale l'absence. Le blanc égale le rien, le non- être. Un mariage blanc, c'est un mariage qui ne se concrétise pas. Une voix blanche, on ne l'entend pas. Dans un grand hôpital blanc...
Krabi, janvier 2019, La première fois que l'on rencontrait Agricol Perdiguier on ne pouvait guère, à mon avis, se faire une idée de la complexité du personnage. Ou alors il eut fallu un esprit plus affûté que le mien. Je n'avais que 17 ans... La première fois que je le vis donc, c'était lors d'une d...
La soirée avait commencé dans une ambiance bizarre. Le ciel resté longtemps noir et menaçant avait fini par exploser en éclairs, coups de tonnerre et grosse pluie lourde. Regarder par la fenêtre était d'une tristesse sans nom. Pour compléter le tableau j'avais écouté en boucle ce vieux CD de Léonard...
Elle porte l'Afrique sur sa tête. L'Afrique entière. Avec les savanes et les forêts vierges. Elle porte une grande bassine d'eau. Toute l'eau de l'Oubangi et du Congo. Elle porte un grand sac sur le dos, plein du poids des bananes. Elle porte le dernier né sur la poitrine. Qui dort la bouche pleine ...
Sous la vigne de Septembre, les premiers éclats du raisin font écho aux bruyères de l'horizon. Dans les montagnes que le soir assombrit, le langage de la terre devient mélancolie; un frisson d'arbre sur la pierre encore chaude, s'asseoir, regarder la vallée. J'aime le point de vue du village, ici au...
Le bruit de l'économe qui racle les carottes fait résonnance...c'est l'heure de la traite, j'allais oublier... Où est ma drôlette? Je parie qu'elle est à l'écurie encore avec les chèvres, pourvu qu'elle n'ait pas laissé la porte ouverte comme l'autre fois où nous avons retrouvé les chèvres dans le p...
Sous la treille de Clinton, la porte bleue de l'écurie s'ouvre en deux battants. Sur le bas, les planches disjointes laissent des trous, souvent, j'y épiele bouc avec un mélange de terreur et d'attrait que je ne comprends pas. Aujourd'hui, il n'est pas là. Blanchette, au milieu, me regarde, elle dom...