Sa déambulation baroque, colosse barbu porté par son caddy, animait tout le quartier. Je craignais son apparition, démarche incertaine, marin bousculé par une mer houleuse. Il fendait sans un regard le flot des voitures, capitaine au long cours à la recherche d'un port d'attache, insensible aux clam...
Un vibrant hommage aux Cévennes.
Je viens de terminer ce livre avec beaucoup d'émotion. Il parle infiniment à mon cœur de cévenole, tant il décrit bien la vie de ce pays après la guerre de 14. Cette guerre qui a saigné la population, coupé des branches entières de toutes les familles, le rôle des femmes pendant que les hommes étaient au front, et le retour des survivants...
Il décrit aussi à la perfection ce mode de vie rural, qui amorce un inexorable déclin. On en voit encore aujourd'hui les traces : les mas, les clèdes, les gourgs, les bancels, les magnaneries... Tout cela reprend vie le temps de la lecture et nous éclaire sur ce que nous voyons aujourd'hui.
L'écriture est magnifique, et le plaisir de lecture est grand, que l'on soit cévenol ou pas...
Sève d'automne va rejoindre, dans ma bibliothèque, la Suite Cévenole d'André Chamson, l'Epervier de Maheux de Jean Carrière et les livres de Frédérique Hébrard, il y sera fort à sa place.