Par Angélica D. le samedi 28 novembre 2020
Catégorie: Textes d'ateliers

Triptyque

Les fenêtres bougent,

tout file et défile, le monde va trop vite,

fatigue des yeux, les fermer,

mais le bruit du train devient menaçant.

Je m'accroche au lointain , respire,

le front sur la vitre regarde en bas,tout près.

La vitesse m'emporte dans un vertige,

je ne suis plus.

Oublié le départ et l'arrivée.

joue contre la vitre j'avale tout le paysage,

avec l'autre joue je recule.

Ici je vois des montagnes et là bas la mer s'étale.

Des éclats de lumière, tels des comètes,

la nuit d'untunnel et mon double qui me suit.

De l'autre côté de la fenêtre, mon double,

noyé dans la diversité effarante du monde.

Mon coeur bat top vite,

toutes ces fenêtres, m'enferment ? me protègent ?

De grosse pierres usées encadrent le dehors,

fenêtre sans vitre, au plus près de la nuit.

Accoudée mi dehors, mi dedans, là est mon refuge.

Chant des grillons, senteur du figuier,

au-dessus des collines, la lune.

La nuit un mystère pénètre la nature.

Un silence dans lequel je m'efface,

me retrouve, accueillant la masse sombre des arbres,

au loin une étendue plus claire,

le chemin qui s'en va,

la rivière frissonnant sous la lune.

Des arbres dénudés en ombres chinoises.

A mon recul la fenêtre redevient séparation.

Un jour je l'enjamberai, et irai à la rencontre de la nuit.

 3 

Mon regard s'échappe par une fenêtre plein ciel,

vue sur les toits, douceur du gris de zingue,

le ciel s'y perd parfois.

Je me penche et mon regard plonge en bas

dans ce petit carré entouré de fenêtres-regards.

En bas, des voix résonnent,

des fenêtres, des portes, s'ouvrent, se ferment,

derrière les carreaux je devine des passages,

des instants de vie,

qui se rapprochent étage par étage.

Juste en face, une femme étend du linge,

sur le rebord de la fenêtre à côté,

des plantes en pots.

Toute cette animation, m'encourage.

Fenêtre grande ouverte au soleil,

je fais partie de cette ville qui m'entoure.

Ma fenêtre est peut-être regardée elle aussi.

Je lève les yeux, retrouve le ciel.

La nuit peut descendre.

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