Pour lancer la participation de l'atelier au Printemps des poètes, voici un texte en lien avec ma vie précédente, ma vie de danseuse et son écriture avec cette "photo souvenir".
C'était au temps où j' écrivais sur la danse. C'était difficile et parfois le temps de l'écriture pouvait sembler sphérique, mais je commençais à comprendre ce qui se jouait là et puis, c'est là qu'il m'attendait, là que j'allais le rencontrer. Le temps était venu de lui faire sa place, d'oser le raconter.
Et qui donc était-il ? Une bombe? Une force en attente de son explosion. Une puissance latente ?
Pas seulement ! Une dynamique, un mouvement ou plutôt une poussée comme celle d'une fièvre enfermée dans une boite, une bouffée qui temporise mais n'attend pas sagement, macère, fermente et se renforce de cette épreuve.
Oui, tout cela, mais aussi une peur, une sorte de peur mêlée de plaisir anticipé, contenue, et qui pousse la boite, la force à s'ouvrir, à le laisser sortir, s'échapper.
Alors il disparaît, aussitôt il s'épuise, révèle qu'il n'est qu'un potentiel, une différence de niveau devenue impuissante quand l'objet a chuté.
Tout cela? Et beaucoup plus encore, c'est ce qui m'attendait pour dénouer le cercle d'une vie bloquée.
Bloquée surtout par mon incapacité à le reconnaître, à l'accepter, à le laisser venir à la surface.
Le désir.
Mon désir, mes désirs, n'était-ce pas cela que je cherchais à poser sur l'écran, comme je l'avais fait pendant toutes ces années sur la scène? Mes désirs et mes manques, danser puis écrire mes balancements et mes déséquilibres qui me poussent plus loin ?
Mon désir de respirer autrement, désir enfoui de faire entrer la vraie vie dans le texte comme je l'avais tenté plus tôt dans les théâtres ?
Théâtres, mots... Lieux de désirs, ces lieux où ils s'exauçaient, où la proportion de rêves et de réalité s'est toujours inversée en ma faveur.
Et le désir de vivre ?