Par FleurP le jeudi 4 janvier 2024
Catégorie: Textes d'ateliers

Transparente

​Nous voilà à Disney. C'est magique les enfants sont beaux. Le ciel est bleu nous sommes jeunes, la vie devant nous, mais il ne me regarde pas. C'est moi qui regarde et qui vois dans son cœur « Il est occupé par une autre, ou par le prochain livre à publier. Je ne sais pas à vrai dire ».

Mincir, faire de mon mieux pour être belle et savoir que cela ne sert à rien. Il y aura toujours ce regard qui me manque.

Une sensation de manque, et la religieuse au chocolat qui me dévore au passage d'un stand de pâtisserie. « Pourquoi pas toi, regarde-moi, mange-moi de tes yeux » fustige mon cœur qui veut se dévoiler de tous ses battements.

Je te cherche du regard, mais tu restes dans tes pensées. Tu n'es pas là, ou si quand un enfant tombe, quand je fais un truc à côté de la plaque. Je cherche dans ma tête ce qui pourrait t'intéresser, attirer ton attention, "Regarde-moi", mais c'est comme si ça tombait à l'eau, dans l'eau de mes larmes qui coulent de mes yeux à moi.

Aujourd'hui je vais lui dire "J'ai besoin que tu me regardes, avec tes yeux aimants, bleus de la profondeur de ton cœur et même s'ils sont opaques, vitreux, absents, juste une œillade et je me sentirai exister, être femme, être ta femme".

Je me reprends, vérifie d'un coup d'œil inquiet, dans une glace chopée ici et là si je suis belle, me dégage le visage, remets un cheveu à sa place. Une fille longiligne, le jean à la Birkin, les cheveux flottants, déambule. "Retourne-toi. Déshabille-moi de la langueur de ton regard".

Et si en un clin d'œil, on revenait à ce premier jour où nos regards, libres de toutes nos histoires, se sont croisés, se sont fondus les uns dans les autres, dans cette profondeur transparente de notre amour naissant ! 

Article en relation

Laissez des commentaires