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La colonne brisée

Frida-Khalo Atelier Autoportrait appropriation en 3 étapes

C'est une femme représentée à demi nue. Son torse, lacéré verticalement sur toute sa hauteur, émerge d'un drap blanc rosé. Il est enlacé de lanières blanches, qui à la fois l'emprisonnent et l'empêchent de se fendre en deux.

Ces multiples ceintures s'efforcent de retenir les deux parties ensembles, dans l'illusoire espoir de conserver l'unité du corps déchiré.

L'ouverture dans la chair laisse apparaître une colonne de pierre antique, morcelée.

Le corps ainsi représenté, donne l'impression de ne plus être vivant, mais de s'apparenter à un jouet en plastique, ou bien un robot anatomique.

Sa tête, posé au sommet de la colonne brisée, présente une expression paradoxale, emprunte de tristesse, de neutralité et de résignation.

Sous ses yeux, une guirlande de larmes immobiles parsème de petites taches blanches la peau tannée de son visage.

Les ailes noires et épaisses de ses sourcils joints marquent la signature de l'autoportrait.

Une pluie de clous de différentes tailles saupoudre la chair de la femme, omniprésence et nuance de la souffrance, constellations de pointes autour de la déchirure centrale.

Derrière elle, un paysage désertique, mi désolé, mi beau, la mer et le ciel bleu en arrière-plan.

L'autoportrait montre la profonde détresse et la blessure intense de cette femme, entièrement effondrée à l'intérieur, dont les fondations ont été détruites. Elle en presque perdu son humanité, et reste miraculeusement debout par la force de ces lanières extérieures.

De ce tableau émerge une forme de beauté dans la souffrance, dans la sidération de ce visage et de ce paysage aride et pur.

Elle nous donne à voir, nous porte en témoins de sa douleur nue et nous laisse la contempler, sans rien dire, en nous fixant de ses yeux profonds et figés.

Frida Kahlo (1907 – 1954), La colonne brisée, 1944

Mise en scène autoportrait

Je me mettrais en scène au bord d'un étang de Camargue, étendue d'eau saumâtre encadré de végétation rase.

Je m'allongerais sur le sable gris et humide, les cheveux dans l'eau, les yeux vers le ciel, sans expression.

Les vêtements seront déchirés, et la peau lacérée de griffures, réelles ou factices.

La prise de vue sera réalisée en plongée, du haut d'un escabeau à l'équilibre instable.

On aura ainsi l'image de ce corps étalé au sol, les cheveux en soleil, comme écrasé par cet angle de vue surplombant. On pourra voir le ciel se refléter dans l'eau, les nuages formant comme un halo autour de cet être.

Les échassiers parsèmeront ça et là, par petites touches blanches, le miroir d'eau.

La ligne de fuite donnera à voir l'immensité de ce paysage à la platitude sans fin.

En retouchant la photo, une croix en bois sera ajoutée en arrière-plan, une mouette rieuse posée sur une des branches.

Les couleurs seront retouchées, criardes et saturées, à mi-chemin entre le pop art et le mauvais goût.

Après réflexion, le choix sera fait de réaliser une autre version en conservant les couleurs d'origine, légèrement ternes et mélancoliques.

Les 2 exemplaires seront affichés côte à côte dans un même cadre, pour ne former qu'une seule œuvre.


Histoire tirée autoportrait

Me voilà à quelques pas de la sortie du village, au bord de mon étang.

La rumeur de la procession bourdonne au loin. La messe est terminée et les pèlerins s'acheminent dans les rues du village, en direction de la mer.

J'ai pris la tangente au moment où le cortège empruntait la rue des pénitents blancs.

Le bruit de la foule fervente me semble vain, depuis que je suis assise seule, en communion avec ma Terre.

Le vaste miroir d'eau saumâtre reflète les nuages. Il est parsemé d'échassiers qui plongent méthodiquement leur long bec en son sein.

Je survole du regard cette terre grise labourée par le vent, à laquelle se cramponne une végétation rase, dont la platitude se fond dans l'horizon.

Dans le sable, repose la croix dorée au long manche que je brandissais fièrement tout à l'heure, au milieu des multiples bannières pointées vers le ciel.

Je lève les yeux et j'entame une prière silencieuse pour Marie. Les larmes me montent aux yeux dans un élan d'espoir aussi violent que peut l'être mon désespoir.

Je m'allonge dans l'eau. Une onde glacée saisit mon corps à son contact. Mon visage émerge à la surface. L'étoffe épaisse de ma jupe bleue devient lourde, le goût salé vient à mes lèvres, mes yeux sont ouverts sur le ciel. Prise dans l'étau engourdissant du froid, mon corps semble s'effacer. 

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" La vie procède toujours par couples d’oppositions. C’est seulement de la place du romancier, centre de la construction, que tout cesse d’être perçu contradictoirement et prend ainsi son sens."  Raymond Abellio

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