Bienvenue sur le blog de mes stages et ateliers  d'écriture !

Textes écrits par des participants à mes ateliers et à mes stages d'écriture, manifestations littéraires, concours... 

Dernière publication

Noémie N.
22 avril 2024
Textes d'ateliers

Texte d'origine : « La douleur qui précède la chute. Les fantômes qui dansent devant les yeux. Autour, tout est anéanti. C'est vide, déserté. L'image sans le son. On regarde autour de soi. Les formes, les objets, les gens qui habituellement font sens, sont vidés de leur substance. Comme lo...

Mon autre blog littéraire

Des articles sur l'écriture, des conseils, des exemples, des bibliographies et mes propres textes. Ci-dessous, les derniers articles publiés.

Visitez mon blog

Dernier article paru
Dernier article paru

Orwell et le langage

Le langage contemporain aurait-il quelque chose d'orwellien?

Lire

Taille du texte: +

La colonne brisée

Frida-Khalo Atelier Autoportrait appropriation en 3 étapes

C'est une femme représentée à demi nue. Son torse, lacéré verticalement sur toute sa hauteur, émerge d'un drap blanc rosé. Il est enlacé de lanières blanches, qui à la fois l'emprisonnent et l'empêchent de se fendre en deux.

Ces multiples ceintures s'efforcent de retenir les deux parties ensembles, dans l'illusoire espoir de conserver l'unité du corps déchiré.

L'ouverture dans la chair laisse apparaître une colonne de pierre antique, morcelée.

Le corps ainsi représenté, donne l'impression de ne plus être vivant, mais de s'apparenter à un jouet en plastique, ou bien un robot anatomique.

Sa tête, posé au sommet de la colonne brisée, présente une expression paradoxale, emprunte de tristesse, de neutralité et de résignation.

Sous ses yeux, une guirlande de larmes immobiles parsème de petites taches blanches la peau tannée de son visage.

Les ailes noires et épaisses de ses sourcils joints marquent la signature de l'autoportrait.

Une pluie de clous de différentes tailles saupoudre la chair de la femme, omniprésence et nuance de la souffrance, constellations de pointes autour de la déchirure centrale.

Derrière elle, un paysage désertique, mi désolé, mi beau, la mer et le ciel bleu en arrière-plan.

L'autoportrait montre la profonde détresse et la blessure intense de cette femme, entièrement effondrée à l'intérieur, dont les fondations ont été détruites. Elle en presque perdu son humanité, et reste miraculeusement debout par la force de ces lanières extérieures.

De ce tableau émerge une forme de beauté dans la souffrance, dans la sidération de ce visage et de ce paysage aride et pur.

Elle nous donne à voir, nous porte en témoins de sa douleur nue et nous laisse la contempler, sans rien dire, en nous fixant de ses yeux profonds et figés.

Frida Kahlo (1907 – 1954), La colonne brisée, 1944

Mise en scène autoportrait

Je me mettrais en scène au bord d'un étang de Camargue, étendue d'eau saumâtre encadré de végétation rase.

Je m'allongerais sur le sable gris et humide, les cheveux dans l'eau, les yeux vers le ciel, sans expression.

Les vêtements seront déchirés, et la peau lacérée de griffures, réelles ou factices.

La prise de vue sera réalisée en plongée, du haut d'un escabeau à l'équilibre instable.

On aura ainsi l'image de ce corps étalé au sol, les cheveux en soleil, comme écrasé par cet angle de vue surplombant. On pourra voir le ciel se refléter dans l'eau, les nuages formant comme un halo autour de cet être.

Les échassiers parsèmeront ça et là, par petites touches blanches, le miroir d'eau.

La ligne de fuite donnera à voir l'immensité de ce paysage à la platitude sans fin.

En retouchant la photo, une croix en bois sera ajoutée en arrière-plan, une mouette rieuse posée sur une des branches.

Les couleurs seront retouchées, criardes et saturées, à mi-chemin entre le pop art et le mauvais goût.

Après réflexion, le choix sera fait de réaliser une autre version en conservant les couleurs d'origine, légèrement ternes et mélancoliques.

Les 2 exemplaires seront affichés côte à côte dans un même cadre, pour ne former qu'une seule œuvre.


Histoire tirée autoportrait

Me voilà à quelques pas de la sortie du village, au bord de mon étang.

La rumeur de la procession bourdonne au loin. La messe est terminée et les pèlerins s'acheminent dans les rues du village, en direction de la mer.

J'ai pris la tangente au moment où le cortège empruntait la rue des pénitents blancs.

Le bruit de la foule fervente me semble vain, depuis que je suis assise seule, en communion avec ma Terre.

Le vaste miroir d'eau saumâtre reflète les nuages. Il est parsemé d'échassiers qui plongent méthodiquement leur long bec en son sein.

Je survole du regard cette terre grise labourée par le vent, à laquelle se cramponne une végétation rase, dont la platitude se fond dans l'horizon.

Dans le sable, repose la croix dorée au long manche que je brandissais fièrement tout à l'heure, au milieu des multiples bannières pointées vers le ciel.

Je lève les yeux et j'entame une prière silencieuse pour Marie. Les larmes me montent aux yeux dans un élan d'espoir aussi violent que peut l'être mon désespoir.

Je m'allonge dans l'eau. Une onde glacée saisit mon corps à son contact. Mon visage émerge à la surface. L'étoffe épaisse de ma jupe bleue devient lourde, le goût salé vient à mes lèvres, mes yeux sont ouverts sur le ciel. Prise dans l'étau engourdissant du froid, mon corps semble s'effacer. 

Écrire
Encore 4 minutes

Sur le même sujet:

 

Commentaires

Pas encore de commentaire. Soyez le premier à commenter
Déjà inscrit ? Connectez-vous ici
mardi 30 avril 2024

Textes à redécouvrir

20 novembre 2023
Et il y a la portière de la coccinelle ; rouge, lustrée, tel un rubis dans une vitrine de bijoutier. Elle est là, son orfèvrerie : quand le vrombi...
234 lectures
1 novembre 2019
Philippe, écrivain a fait, il y a déjà plusieurs années, un stage d'écriture à Bayssac. Né en Vendée, il vit aujourd'hui dans la métropole n...
1313 lectures
7 novembre 2021
Mars 1984 Paris s'ébroue après un hiver sibérien. Un brouillard glacé rôde chaque nuit et les gelées du matin blanchissent les trottoirs et les ...
694 lectures

Phrases d'auteurs...

"Le romancier habite les seuils, sa tâche est de faire circuler librement le dedans et le dehors, l'éternité et l'instant, le désespoir et l'allégresse."  Yvon Rivard

" La vie procède toujours par couples d’oppositions. C’est seulement de la place du romancier, centre de la construction, que tout cesse d’être perçu contradictoirement et prend ainsi son sens."  Raymond Abellio

"Certains artistes sont les témoins de leur époque, d’autres en sont les symptômes."  Michel Castanier, Être

"Les grandes routes sont stériles." Lamennais 

"Un livre doit remuer les plaies. En provoquer, même. Un livre doit être un danger." Cioran

"En art, il n’y a pas de règles, il n’y a que des exemples." Julien Gracq, Lettrines 

"J'écris pour me parcourir. Peindre, composer, écrire : me parcourir. Là est l'aventure d'être en vie."Henri Michaux

"La littérature n’est ni un passe-temps ni une évasion, mais une façon–peut-être la plus complète et la plus profonde–d’examiner la condition humaine." Ernesto Sábato, L’Ecrivain et la catastrophe

"Le langage est une peau. Je frotte mon langage contre l'autre. " Roland Barthes, Fragments d'un discours amoureux 

 

 

Mots-clés

Absence Adresse Afrique Allégorie Alpinisme Amour Anaphore Animal Antonin Artaud Attente Auteur participant aux ateliers Autoportrait Baiser Bateau Blaise Cendrars Cadre Campagne Christian Bobin Chronologie Cinéma Construction Corps Couleur Couleurs Couple Course Covid Description Désert Désir Dialogue Diderot Douleur Ecrire Ecrire ailleurs Ecriture automatique Emmanuel Berl Enfance Enumérations Ephémère Epiphanie Erotisme Exil Fable Faits divers Faulkner Felix Fénéon Fenêtre Fête Fiction Filiation Flux de conscience Folie Fragments Gabriel Garcia Marquez Gestes Giono Guerre Haïkus Henri Michaux Humour Idiomatiques Ile Imaginaire Inceste Indicible Instant Japon Jardin Jean Tardieu Jeu Julio Cortázar Langue Laurent Gaudé Légende Léon Bloy Lieu Littérature américaine Main Maternité Mauvignier Médias Mémoire Métaphore Métro Miroir Moment historique Monologue Intérieur Monuments Mort Mots Mouvement Musicalité Musique Mythe Mythes Narrateur Noms de personnage Nourriture Nouvelles Novalis Nuit Numérique Objets Odeurs Oxymores Pacte de lecture Paternité Patio Paysage Peinture Personnage Photo Phrase Phrases Poésie Point de vue Polyphonie Portes Portrait Printemps des poètes Projection de soi Quotidien Raymond Queneau Récit d'une vie Réécriture Rencontres Résilience Rituel Roman Romantisme Rythme Scène Science-fiction Sculpture Secret Sensation Sève d'automne Silence Soir Solitude Son Souvenir Sport Stages Steinbeck Stupéfiants Style subjectivité Sujets d'actualité Synesthésie Synonymes Téléphone Témoignage Temporalité Texte avec "tu" Textes écrits à plusieurs Tobias Wolff Vieillissement Ville Visage Voix Voyages Voyeur Zola Zoom