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Cévennes

Atelier-stage-style Atelier Derrière le paysage

Les armées cotonneuses en uniforme blanc et gris s'avancent lentement, si lentement, vers des combats d'orages possibles. Elles naviguent en voiles mouvantes, silhouettes rondes aux arrière-garde effilées. Elles surplombent, hautaines, les combats au sol, là où d'autres frémissent, tremblent en feuillage, agitent des bras verts, brassent le vent et ploient l'herbe fine.

Le soleil est transparent.

De massifs corps de pierre endormis s'imposent, s'apaisent lourdement. Ils ne se retournent pas dans leur sommeil. Peut-être parfois glissent-ils à peine en d'infimes danses tectoniques insoupçonnées. Ces ogres inconscients ont des colères inondées, des pleurs dévastateurs et ils s'en moquent. Ils se rendorment, parfois ils ronflent.

On ne devine pas leurs rêves.

Leur repos n'est pas dérangé par les mouvements d'ailes, les crissements, les fouissements, les chants d'alerte des dévorés et des dévoreurs ; tout cela lutte, cogne, se terre, s'échappe, s'envole. De l'existence à n'en plus finir, des grouillements et des foisonnements engloutis, étrangers à nos témoignages aveugles. Nous savons observer mais nous ne voyons rien.

Nous, il nous faut marcher, grimper, faire rouler les cailloux, triste chatouillement de nos pas inconsistants. Il nous faut tracer des chemins à fleur de terre, ces fines rides à peine perçues. Les ogres n'ont pas la coquetterie de s'en inquiéter. Ils dorment et glissent leurs pieds dans les draps d'océan.

Il semblerait que tout est là.

Mais les ogres eux aussi sont transparents.

On voudrait voir au-delà, explorer l'incertain, ouvrir des routes infinies, des espaces silencieux. On lève les yeux vers le ciel ironique.

Ailleurs, de lointains titans, en habits sombres et aux bouches édentées engloutissent des étoiles entières et la lumière incertaine. Des dévoreurs et des dévorés inconcevables. Des océans d'absence et de renouveau, jusqu'à la source, là où le temps lui-même oublie sa naissance.

Rien n'est plus rien.

Infime marin naufragé dans ces tempêtes, je suis transparence.

Mais qu'importe, puisque je peux, moi, si je veux, écrire des mots d'amour. 

Vent de colère
La piéta aux bras croisés

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Commentaires 8

Invité - Françoise Gailliard-Ghezzi le lundi 13 novembre 2023 08:43

J'aime ta poésie pour dire la cruauté des éléments, l'indifférence de la nature, le questionnement essentiel...
Et quelle chute en pirouette !

J'aime ta poésie pour dire la cruauté des éléments, l'indifférence de la nature, le questionnement essentiel... Et quelle chute en pirouette !
Invité - Françoise Gaillaird-Ghezzi le lundi 13 novembre 2023 08:33

J’aime ta poésie pour dire les éléments cruels, la nature indifférente et le questionnement essentiel.
Quelle jolie chute en pirouette !

J’aime ta poésie pour dire les éléments cruels, la nature indifférente et le questionnement essentiel. Quelle jolie chute en pirouette !
Invité - Stéphanie le lundi 6 novembre 2023 15:56

Que c'est beau ! On est presque transporté dans l'Olympe ! Merci Jean-François !

Que c'est beau ! On est presque transporté dans l'Olympe ! Merci Jean-François !
Jean-Francois Dietrich le mercredi 8 novembre 2023 18:26
Invité - cabanel christine le dimanche 5 novembre 2023 10:16

Bonjour Jean-François : quelle belle surprise! oui je tombe sur ce texte et m'y arrête: poésie, profondeur, images tourmentées, impulsant couleurs, mouvements et beauté!
Au-delà des tempêtes, ouvrons "ces espaces silencieux", pour y cueillir, peut-être, un peu de vérité, transparente et fragile, comme toute existence…

Christine C

Bonjour Jean-François : quelle belle surprise! oui je tombe sur ce texte et m'y arrête: poésie, profondeur, images tourmentées, impulsant couleurs, mouvements et beauté! Au-delà des tempêtes, ouvrons "ces espaces silencieux", pour y cueillir, peut-être, un peu de vérité, transparente et fragile, comme toute existence… Christine C
Jean-Francois Dietrich le dimanche 5 novembre 2023 16:56

Merci Christine de ton riche commentaire.

Merci Christine de ton riche commentaire.
Jean-Francois Dietrich le samedi 4 novembre 2023 23:25
Invité - Malcles Anne-Marie le samedi 4 novembre 2023 17:50

De très belles métaphores ... beaucoup de sensibilité je me suis régalée
Bravo!

De très belles métaphores ... beaucoup de sensibilité je me suis régalée Bravo!
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" La vie procède toujours par couples d’oppositions. C’est seulement de la place du romancier, centre de la construction, que tout cesse d’être perçu contradictoirement et prend ainsi son sens."  Raymond Abellio

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"Un livre doit remuer les plaies. En provoquer, même. Un livre doit être un danger." Cioran

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