Elle est là discrète, recueillie. Le toit rouge brique de la maison d'en face se découpe sur le fond gris du ciel.Un gris épais presque noir. Elle ne voit que la maison aux volets vert amande. Aux volets clos. La façade blanche est recouverte de glycine. La glycine est fanée. Derrière la fenêtre de ...
Après cette soirée, il lui restait un goût de tourbe dans la bouche.
Tout avait commencé par le cri, un cri qui déchirait la solitude en deux et torpillait la nuit.
L'eau de la mère s'était ouverte, l'enfant était né.
La vie est une lumière où accoster.
Allée des oliviers, sous le soleil naissant, une fillette saute à cloche pied.
La vie est dans l'écume de ses cheveux, la joie dans son sourire,c'est un rire cristallin qui bondit dans l'air.
La vie a la couleur des bougainvilliers, l'odeur du basilic, c'est une brise fraiche vivifiante, une oasis au milieu du désert.
Les montagnes de Judée, au loin, s'éclairent.
L'école est au bout du chemin.
Soudain, dans le calme du petit matin, une pluie de balles vient lacérer l'ouate de l'air.
Ses petits pieds courent dans son ombre, une trainée de sang s'étale sur le sable puis un sanglot éteint sa courte existence.
8 heures du matin un 7 octobre, Kibboutz de Berri, elle s'appelait Rebecca.