Texte d'origine : « La douleur qui précède la chute. Les fantômes qui dansent devant les yeux. Autour, tout est anéanti. C'est vide, déserté. L'image sans le son. On regarde autour de soi. Les formes, les objets, les gens qui habituellement font sens, sont vidés de leur substance. Comme lo...
Sa haute silhouette exhale un parfum de certitude. Fragrance lumineuse de la flèche aspirant les pèlerins confiants, sûrs de bientôt la respirer. En eux, une onde de sueur et d'espérance. La voilà qui s'approche du Christ en mandorle et l'effleure là-haut sur le portail, vague d'amour caressant les entrelacs sculptés, se glissant sous les voussures accueillantes, baisant dévotement l'ourlet du manteau de tout un peuple statufié de saints et de prophètes. Pierre qui chante et qui embaume, berceau des justes et des élus ; pierre qui pleure et qui pue, grouillante de démons et de chimères.
Dans la cathédrale, vaste et pleine, oh le ressac des orgues qui se brise sur le récif inaltérable de la foi ! Et l'audacieuse ferveur des cantiques cherchant à transpercer la voûte gothique !
Au rythme de l'encensoir, les volutes psalmodient leurs notes d'opaline. Elles vibrionnent, enlacent les cierges couleur de sang dont les flammes apeurées cherchent à s'esquiver. Mais la lumière s'obstine, le soleil se prélasse sur les lustres orgueilleux et s'amuse à pianoter sur l'immense rosace ivre de ses flamboyances.
Fin de la célébration : la parturiente expulse par toutes ses portes ses fils et ses filles arc-en-ciel, heureux d'être conviés au festin d'allégresse que leur sert la volée des cloches matutinales.
Françoise.
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