Par Camille L. le jeudi 14 juillet 2022
Catégorie: Textes d'ateliers

L'aube

Les fleurs de la clématite s'ouvrent au jour qui vient.

Dehors le champ immaculé se déploie en grand continent blanc.

Un mouvement pâle, subtil. Au plus profond d'elle-même.

Presque rien, juste un tressaillement.

Un voile transparent soulevé par la bise, un flocon de neige en apesanteur.

Frisson inconnu, opalescent.

Un halo de lumière claire au matin naissant.

Quelque chose palpite. Quelque chose flotte, si loin encore.

Duvetée de blanc perlé, douce comme le ventre d'une colombe, une forme ineffable, diaphane, l'effleure et la submerge de sa révélation.

De minuscules bulles laiteuses éclosent sous sa peau.

Un nuage blanc nacré a pris possession de son corps.

Le temps s'arrête.

Sa joie n'a d'égale que cette présence blanche, absolue.

Elle ferme les yeux de peur que tout cela ne disparaisse.

En un instant l'air prend la teinte du givre, un blanc frémissant, légèrement bleuté.

Le paysage tout entier scintille de milliers de cristaux.

Article en relation

Laissez des commentaires