Par Sylvie Reymond Bagur le dimanche 25 avril 2021
Catégorie: Livres

Extrait de l'article du Midi Libre sur Sève d'automne, chronique d'un retour

Une gorgée de miel de châtaignier. C'est par une longue et douce sucrosité que vient refouler une soudaine amertume, que le premier roman de Sylvie Reymond Bagur s'ouvre. Louis, poilu de 14, de retour sans crier gare, les poumons brûlês de la moutarde des gaz allemands et le visage tuméfié, (re)découvre ses Cévennes après quatre éprouvantes années d'absence.

Au pays, il retrouve une femme, Rachel, et un trère, Élie, deux pièces d'un futur jeu toxique alors que les atrocités de la guerre hantent cet homme dont la langue s'égare à l'instant de dire I'indicible. Un combat à nouveau perdu, on ne porte pas l'honneur de la guerre en boutonnière, comme le prévrendra I'ami Jean. Tandis que les mots d'Henri Barbusse ne pénètreront jamais l'esprit de ceux qui sont restés. Et qui ont changé. Louis retrouve en Rachel, la fille d'une autre vallée, une femme qui a forgé sa place, et un frère, réformé qui lui a trouvé un toit. Un duo nourrissant un insupportable soupçon d'adultère. La mal est à l'oeuvre chez Louis, matricule 63122 frappé par l'infamie de son statut de prisonnier de guerre en juillet 17 dont sa seule secrète relation avec Ia nalure, cette vallée fidèle, apportera dans des pages d'un lyrisme puissant, I'apaisement. (...)

Article de Stéphane Barbier 

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