Par Cécile Gravellier le samedi 28 novembre 2020
Catégorie: Textes d'ateliers

Triptyque

 I

Dans le ciel vitré de la fenêtre

Une ombre s'interpose entre elle et la forêt

Une ombre

Forme aux contours diffus transparents

Arrête son regard

Elle porte le paysage et les arbres en elle

Noirs

La pénombre la traverse

La forêt la contemple

L'enfant regarde l'image tremblée

Miroir inattendu de sa présence

Son absence

Elle éprouve son apparence

Réfléchie et retourne à la forêt

Et à ses monstres

II

La joue contre la vitre,

des immeubles, des routes, des arbres,

la vitesse avale tout

le paysage fuit dans une course effrénée

se désintègre

De longues bandes vertes et noires défilent à toute allure,

des points noirs, des taches blanches et rouges.

La pluie se jette sur la vitre

Tout se brouille

Les vibrations des wagons

les hurlements du train

résonnent dans sa tête lourde

comme en écho de sa vie rompue

Partir

Ne pas s'arrêter

III

Il fait doux,

Les rideaux s'envolent,

Le vent sur les jambes, comme une caresse.

Le jardin est plein de lumière.

Qu'est-ce qui l'a réveillée ?

Elles sont revenues ?

Ah ! les voilà, elles sont là ! les grues sont revenues !

Elles traversent la fenêtre, haut dans le ciel !

Oiseaux voyageurs !

Leurs cris appellent au spectacle.

Comme c'est beau, comme elle aime ce moment !

Léger !

C'est le printemps qui arrive !

Enfin !

Cécile Gravellier

26 novembre 2020

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