Par Bernard N le dimanche 13 décembre 2020
Catégorie: Textes d'ateliers

Monologue de Thérèse d’Avila

O mon roi, mon homme de chair et d'âme
Dans la lumière tremblante de la lampe
Dans l'haleine chaude du bœuf et de l'âne
Dans ton panier de jonc et de paille
Ta mère au visage vierge et aux seins de lait
Ton père aux mains de sciure et de copeaux
Je te prends dans mes bras, je me fais toi

O mon roi, mon homme de lumière et d'extase
De ta voix de rocaille sortent des paroles de miel
De tes yeux d'obsidienne jaillissent les étincelles
Sur ta barbe de mauvais vin je passe ma main
Sur le roncier de tes cheveux je passe mes doigts
Sur ta bouche de dents gâtées je pose mes lèvres
Chaque parcelle de ta peau connait mon toucher
Je suis ta sueur et ta poussière, je me fais toi

O mon roi, mon homme de sang et d'os
Clouté sur le bois de ta dernière demeure
J'essuie ton corps de sang caillé et de vinaigre
Ton odeur de peur et d'excréments
Je m'habille de cette odeur, je me fais toi 

* sur une proposition d'atelier odeur et érotisme.
Y a-t-il de l'érotisme dans le mysticisme 

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