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22 avril 2024
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Texte d'origine : « La douleur qui précède la chute. Les fantômes qui dansent devant les yeux. Autour, tout est anéanti. C'est vide, déserté. L'image sans le son. On regarde autour de soi. Les formes, les objets, les gens qui habituellement font sens, sont vidés de leur substance. Comme lo...

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La coulée délicieuse d'un poison défendu avait ouvert les vannes de son imagination, qui courait sur des horizons qui se dédoublaient, bleu sur ocre, bruit sur ombre. Elle avait rangé précautionneusement sa logorrhée dans un tiroir de son inconscient, du fond duquel une lumière verte venait perforer le brun d'un œil dilaté. Comme un long tunnel, une forme oblongue et mystérieuse l'avait prise par la main, dans un chuchotis suave et enveloppant, qui l'entraînait par delà le silence dans un tourbillon saccadé et rêche. Des formes bavardes apparaissaient, par bribes, lignes disloquées qui s'effaçaient dans un bruit de verre brisé, puis se reconstituaient aussitôt en vagues traînées luminescentes, la faisant suffoquer ; une fragrance indéfinie et rosée s'imposait peu à peu à son regard halluciné, désormais capable d'évaluer la senteur musquée d'un triangle isocèle ou l'odeur terrifiante d'une nuance d'un bleu acariâtre qui se modulait en de petits cercles chromatiques, dont chaque modification de teinte s'accompagnait d'un son qui de degré en degré, s'élevait dans des hauteurs escarpées qui faisait frissonner une oreille récalcitrante. Des formules mathématiques insistantes s'invitaient dans sa boîte crânienne aux péages ouverts à toute invasion imaginaire et venaient frapper un front moite.

Désormais, elle humait les formes muettes et pourtant d'une transparence à hurler d'une géométrie arquée sur des certitudes philosophiques du Vrai et du Beau, d'une arrogance opalescente. Les sons avaient terni les portées aux mesures claudicantes, la clé de sol ayant laissé la place à la gravité grise de la clé de fa. C'était la descente, ou tout au moins ses prémisses.

La montée, sa mémoire en avait effacé les étapes de la floraison ; pourtant, originellement, une explosion de pistilsenamourés, des papillons chorégraphiques qui tissaient des lignes de partage au fusain céleste, une assemblée chuchotante qui ondulait aux soupirs à venir, des pâmoisons cramoisies revendiquées, des envolées ailées d'êtres désincarnés mais à l'épiderme palpitant, aux yeux de soie et aux mains ourlées de désirs flamboyants. L'arc tendu se projetait, ombre éphémère sur une lune qui se joue dans sa rondeur de toute espèce d'angle, trajectoire aléatoire périphérique d'un quant à soi timoré vers un antre de nuances chromatiques inédites. Funambule aux pieds d'écume, elle se riait de toute pesanteur et elle se dressait, inaltérables, sur la pointe acérée de ses velléités. La plante ombrée de son regard accueillait en sa plénitude ravie la discrète pression symphonique de la rencontre de la corde qui présageait déjà la future fusion enherbe. L'air azuré n'offrait plus aucune résistance, la masse de son corps bruissait des électrochocs dus au contact de toute autre matière qui lui était étrangère et qui se fondait, en un silence chromophore, réceptacle de tous les babils éteints avant leur expiration. Déesse d'un âge inaliénable, elle avait arraché l'aiguille de l'horloge ostentatoire d'un temps moribond et geignard ; elle avait redessiné, avec la ferveur de ses cils vibratoires experts en graphisme temporel un azur incandescent, son horizon se délitant dans l'océan captif, privé désormais de ses marées antédiluviennes.

Un autre Monde advenait, un Eden bleuté, Babel d'une réconciliation, synergie sidérante. 

Au bord de mer
EAU-DE-LÀ

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jeudi 25 avril 2024

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