Bienvenue sur le blog de mes stages et ateliers  d'écriture !

Textes écrits par des participants à mes ateliers et à mes stages d'écriture, manifestations littéraires, concours... 

Dernière publication

Godeleine L.
20 mars 2024
Textes d'ateliers

La vielle dame s'est installée près de la fenêtre. Le rituel est immuable. Fauteuil, couverture, napperon, tasse, soucoupe, madeleine. La rue est calme, un peu laiteuse. Les étals du marché ont été démontés, les trottoirs laqués d'eau. Le ballet de patois élastiques, d'invectives recuites, de plaisa...

Mon autre blog littéraire

Des articles sur l'écriture, des conseils, des exemples, des bibliographies et mes propres textes. Ci-dessous, les derniers articles publiés.

Visitez mon blog

Nina Berberova, Le Laquais et la putain

L'intensité d'un court roman "à la russe"...

Lire...

Ecrire juste ?

Il faut « Écrire juste », voilà une formulation essentielle que j’ai envie d’interroger...

Lire

Taille du texte: +

Rencontre

 Quand je l'ai vue la première fois, c'était au parc barbieux, un jour d automne, ce temps où tout fout le camp, où les feuilles et les idées s envolent, où la pluie inonde les chemins et nous réveille les larmes, nous rappelle nos chagrins et nos morts.Je promenais mon chien emmitouflée dans ma doudoune tellement le vent froid me glaçait les os.

Elle marchait vite dans les allées du parc. Elle portait un long manteau de couleur sombre dans lequel elle paraissait perdue, et se déplaçait avec fluidité et assurance. Elle s'enroulait littéralement dans la cadence de son pas rythmé
Je ne la connaissais pas mais mon regard saccrocha à elle tout de suite. Elle n avait pas d âge, était -elle jeune? Elle en avaitl allure, était-elle une femme mure? Elle en avait la démarche.Dans tous les cas, c'était une femme menue fine et délicate qui glissait sur l asphalte avec légèreté et élégance. Elle traversait l'espace sans s arrêter, presque sans respirer, on aurait pu croire qu elle était une fée, un ange descendu du ciel qui lévitait sur la terre de sa silhouette aérienne. Je la suivais dans les chemins trempés du parc, curieuse du pays où elle m'emmènerait.
Elle semblait si éclairée si transparente si tranquille et cela lui donnait la consistance d'un esprit venu d'ailleurs. Elle diffusait une lumiere et son corps tout vibrant luisait comme habité d' une étincelle.
Oui, elle respirait la grâce et brillait dans l ombre de cette fin d automne. Elle était seule et pourtant on aurait pu croire qu elle était accompagnée d une présence immatérielle ,indicible, et en même temps perceptible tellement elle vibrait.
Je l épiais. Que faisait elle? qui était elle cette inconnue, si étrange et mystérieuse qui irradiait dans le brouillard? Portait elle un message de l au delà?
Elle semblait parler aux arbres, chanter avec les oiseaux, rire avec le vent dans les branches, lire et comprendre le langage de la nature, respirer avec la terre, pleurer avec la pluie , elle conjuguait le silence avec le present, avec la solitude.
Elle captura mon attention et m entraina dans mes rêveries vers cette lumière blanche où tout flotte ,loin des conflits ,des bruits et des encombrements de la ville. Je m accrochais à son pas qui s accélérait au rythme des larmes qui coulaient des nuages.Elle portait la solitude comme une fête, comme un cadeau qu on offre au soleil, ouverte à l instant, sans projet, sans sursaut, libre et vide de toute attente.
La , ici plus loin le temps n avait pas de réalité pour elle , il était devenu un vaste champ de fleurs blanches tout autour d elle ,une vapeur d eau douce qui enrobe et nourrit l'âme, un chant qui coure dans le vent et chante à l'oreille, un monde où tout est joie, liberté, plénitude, grâce. Du jamais vu
Cette femme, cette étincelle si énigmatique si hors du temps seule, tellement seule semblait être une source, une lumièr, un feu qui rayonne, éclaire dans la nuit noire le passant qui la croise. Une étoile posée sur un banc si près de moi, si fragile et si forte, si inquiétante et rassurante, me donner à la fois à penser , à méditer et à prier.
Je ' approchais pour m'assurer que je ne revais pas que l'automne, la pluie le brouillard continuaient de tomber et d arroser le parc et que le froid était bien là à me glacer les pieds. Inquietante étrangeté,et joie certaine m'habitaient.
La nuit s'abattit sur le parc, il faisait maintenant noir. C'est là que je la vis disparaitre et s enfoncer dans le chemin sous les grands chênes, comme si elle n'avait jamais existé, comme si rien n'avait jamais existé. Ni passé , ni futur, juste un instant dans ce présent comme une éternité. Etre seule mais pleine du tout devenait réalité. Je ne la revis jamais.

Un jour, naquit le Monde
Inceste

Sur le même sujet:

 

Commentaires

Pas encore de commentaire. Soyez le premier à commenter
Déjà inscrit ? Connectez-vous ici
vendredi 29 mars 2024

Textes à redécouvrir

24 mars 2021
(Lubianka, Moscou, est le siège de la terrible Tcheka, police politique de Lénine)   ---------------------------- Grand Hôtel Lubianka, troi...
682 lectures
25 avril 2021
Cela faisait un mois, un bon mois qu'elle l'attendait. Elle est arrivée ce matin. Lentement lui vient le besoin de s'isoler au bout de la propriété po...
671 lectures
19 septembre 2022
Posée, là, dans le relax bleu azur, comme une chose cassée, attendant d'être réparée, elle pose la main sur son bras droit, vers le haut, là ou...
464 lectures

Phrases d'auteurs...

"Le romancier habite les seuils, sa tâche est de faire circuler librement le dedans et le dehors, l'éternité et l'instant, le désespoir et l'allégresse."  Yvon Rivard

" La vie procède toujours par couples d’oppositions. C’est seulement de la place du romancier, centre de la construction, que tout cesse d’être perçu contradictoirement et prend ainsi son sens."  Raymond Abellio

"Certains artistes sont les témoins de leur époque, d’autres en sont les symptômes."  Michel Castanier, Être

"Les grandes routes sont stériles." Lamennais 

"Un livre doit remuer les plaies. En provoquer, même. Un livre doit être un danger." Cioran

"En art, il n’y a pas de règles, il n’y a que des exemples." Julien Gracq, Lettrines 

"J'écris pour me parcourir. Peindre, composer, écrire : me parcourir. Là est l'aventure d'être en vie."Henri Michaux

"La littérature n’est ni un passe-temps ni une évasion, mais une façon–peut-être la plus complète et la plus profonde–d’examiner la condition humaine." Ernesto Sábato, L’Ecrivain et la catastrophe

"Le langage est une peau. Je frotte mon langage contre l'autre. " Roland Barthes, Fragments d'un discours amoureux 

 

 

Mots-clés

Absence Adresse Afrique Allégorie Alpinisme Amour Anaphore Animal Antonin Artaud Attente Auteur participant aux ateliers Autoportrait Baiser Bateau Blaise Cendrars Cadre Campagne Christian Bobin Chronologie Cinéma Construction Corps Couleur Couleurs Couple Course Covid Description Désert Désir Dialogue Diderot Ecrire Ecrire ailleurs Ecriture automatique Emmanuel Berl Enfance Enumérations Ephémère Epiphanie Erotisme Exil Fable Faits divers Faulkner Felix Fénéon Fenêtre Fête Fiction Filiation Flux de conscience Folie Fragments Gabriel Garcia Marquez Gestes Giono Guerre Haïkus Henri Michaux Humour Idiomatiques Ile Imaginaire Inceste Indicible Instant Japon Jardin Jean Tardieu Jeu Julio Cortázar Langue Laurent Gaudé Légende Léon Bloy Lieu Littérature américaine Main Maternité Mauvignier Médias Mémoire Métaphore Métro Miroir Moment historique Monologue Intérieur Monuments Mort Mots Mouvement Musicalité Musique Mythe Mythes Narrateur Noms de personnage Nourriture Nouvelles Novalis Nuit Numérique Objets Odeurs Oxymores Pacte de lecture Paternité Patio Paysage Peinture Personnage Photo Phrase Phrases Poésie Point de vue Polyphonie Portes Portrait Printemps des poètes Projection de soi Quotidien Raymond Queneau Récit d'une vie Réécriture Rencontres Résilience Rituel Roman Romantisme Rythme Scène Science-fiction Sculpture Secret Sensation Sève d'automne Silence Soir Solitude Son Souvenir Sport Stages Steinbeck Stupéfiants Style subjectivité Sujets d'actualité Synesthésie Synonymes Téléphone Témoignage Temporalité Texte avec "tu" Textes écrits à plusieurs Tobias Wolff Vieillissement Ville Visage Voix Voyages Voyeur Zola Zoom