Bienvenue sur le blog de mes stages et ateliers  d'écriture !

Textes écrits par des participants à mes ateliers et à mes stages d'écriture, manifestations littéraires, concours... 

Dernière publication

Noémie N.
22 avril 2024
Textes d'ateliers

Texte d'origine : « La douleur qui précède la chute. Les fantômes qui dansent devant les yeux. Autour, tout est anéanti. C'est vide, déserté. L'image sans le son. On regarde autour de soi. Les formes, les objets, les gens qui habituellement font sens, sont vidés de leur substance. Comme lo...

Mon autre blog littéraire

Des articles sur l'écriture, des conseils, des exemples, des bibliographies et mes propres textes. Ci-dessous, les derniers articles publiés.

Visitez mon blog

Dernier article paru
Dernier article paru

Orwell et le langage

Le langage contemporain aurait-il quelque chose d'orwellien?

Lire

Taille du texte: +

Hikikomori

hikikomori-1-720x340 Atelier Face à l'écran

Le psychanalyste et son patient versus l'ordinateur et son patient suivant la consigne.

Appartement .La scène se passe devant une fenêtre. Le patient est installé dans un fauteuil, l'ordinateur sur le bureau. Au fur et à mesure de son monologue, le patient se lève, fait les cent pas, s'agite. Son discours est tour à tour calme, colérique, menaçant.

- vous ne dites rien aujourd'hui. La dernière fois, nous parlions de l'addiction aux écrans et du parallèle que nous pouvions faire avec l'allégorie du mythe de la caverne. Votre écran propose un réel erroné mais aucune possibilité de vivre dans la réalité disiez-vous mais je vous le demande quelle autre réalité y a t-il selon vous ? Toute réalité n'est-ellepas illusoire ?

Vous ne répondez pas. D'accord. Alors admettons que je préfère retourner dans la caverne, parce que disons que dehors tout m'éblouit et que je n'y trouve aucun confort, admettons que, puisque vous ne dites rien j'interprète votre silence comme un acquiescement.

Vous pourriez me rétorquer que lorsqu'ils sont sortis de leur caverne, les hommes ont trouvé à l'extérieur suffisamment de bonheurpour n'avoir jamais eu envie d'y retourner. Parce qu'ils ont acquis la connaissance. Bien. Vous auriez raison sauf que ce raisonnement venu du fond des âges ne peut plus se défendre aujourd'hui ! VOUS m'offrez l'accès à tous les savoirs ! Ma démonstration est-elle la raison de votre silence ?

Soit. Vous pourriez cependantme reprochezma dépendance envers vous,parce qu'il faut bien avouer que la dernière fois, lors de la tempête sur nos côtes, alors que nous étions privés de toutes nos installations électriques pendant UNE SEMAINE,que dites-vous ? je crie ? JE NE CRIE PAS, J'EXPLIQUE !

Où en étais-je ? ah oui, j'ai, comment vous dites déjà ? décompensé ? j'ai hurlé sur les voisins, j'ai arpenté les rues à la recherche d'une connexion, j'ai été incapable de me faire à manger, ni de dormir tant j'avais la sensation d'être perdu, abandonné, désarticulé.

Du coup, on m'a informé que j'avais une obligation de soin-arracher les câbles du relais téléphone n'était pas une bonne idée c'est vrai - mais personne ne venait réparer, PERSONNE NE VENAIT VOUS REPARER. Oui, oui, je me calme, j'explique…J'ai ressenti un deuil, exactement comme pour la perte d'un être chéri, et je saisbien de quoi il s'agit.

Vous dites ? quelle perte ? oui, je vous raconterai cela un jour peut-être...

Mais que je vous dise, vous me proposez une relation idéale et oui ! pas de conflits, ni de violence, pas de malentendus et, bien sûr, aucun jugement. Vous faites CE QUE JE VEUX. Vous ne réfléchissez pas et je ne vous prête aucune intention, vous n'avez aucun sens de vous-même, vous êtes efficace et fidèle, obéissante aussi.

Et puis, même quand vous me parlez bulgare ou soninké vous ne comprenezpas ce que vous dîtes, vous n'avez aucune émotion, aucune expérience à partager et surtout aucune capacité d'empathie.

Car il y a longtemps que j'ai compris que dans ce que LES AUTRESappellent la vraie vie, il y a toujours quelqu'un qui a un projet sur vous.

Vous ai-je déjà dit comment je vous appelle ? Golem, vous vous appelez Golem ; HAHA ! Je me suis permis l'ironie. Ah, vous êtes surprise, vous ne m'imaginiez pas avoir autantde distance avec mon « problème » ? Mais je vous connais un peu à présent, vous pensez sans doute que c'est une forme de déni un peu élaboré…Rappelez vous, l'homme n'aime pas le Golem qu'il a conçu, je ne vous aime pas mais je ne peux pas me passer de vous ; cela n'a rien avoir avec l'amour, vous en conviendrez.

Qu'est-ce que je fais ? vous le savez, je me promène, je vais partout, parfois je croise des gens mais ils me lassent vite, alors je n'ai qu'à les éliminer, un clic et ils n'existent plus. Une fois j'ai rencontré quelqu'un j'ai cru qu'elle était comme moi, on parlait toutes les nuits et puis au bout de quelques semaines, elle a voulu me rencontrer, pfff, clic, effacée haha, clic effacée , clic… Oui bon, J'étais déçu mais pas surpris…

Je suis au courant de tout, rien ne m'échappe, ou presque… C'est le temps qui me manque, lorsque nous parlons ainsi, ce sont autant d'heures perdues alors JE FAIS COMMENT POUR LES RATRAPPER ? La nuit ? parfois je dors un peu, jamais longtemps, pourtant je sens vos reproches si si , vous ne le dites jamais mais vous dégagez le ressentiment je vous l'assure. N'oubliez pas que c'est quand même moi qui décide de votre maintien chez moi, de votre confort, je vous ai installé près de la fenêtre, je vous nettoie régulièrement, je n'hésite jamais à vous faire partager mes découvertes. Que dites vous ? je vous menace ? Non, vous vous méprenez, je ne vous menace pas mais c'est important que vous sachiez où est votre place n'est-ce pas ? Et pendant que j'y pense, soyez gentille de ne plus JAMAIS tomber en panne sinon je devrais songer à vous remplacer par un modèle plus jeune et plus performant…

Qu'en pensez-vous ? C'était une bonne séance aujourd'hui non ? 

Nouvelles en trois lignes de Félix Fénéon
Est-ce ainsi que le temps s'échappe ?

Sur le même sujet:

 

Commentaires

Pas encore de commentaire. Soyez le premier à commenter
Déjà inscrit ? Connectez-vous ici
jeudi 25 avril 2024

Textes à redécouvrir

23 mars 2020
Il y a trois vaches dans le pré. Elles sont blanches. L'une a la tête relevée, un regard doux et inquiet qui donnerait envie de l'apprivoiser, les deu...
1076 lectures
6 septembre 2020
Un grand hôpital blanc, voilà le lieu où je me trouve. Blancs les murs, blanches les blouses des infirmières. Le blanc égale l'absence. Le blanc égale...
1007 lectures
4 mars 2022
C'est un endroit du monde entre mer et campagne. Une ossature de granit qui défie l'océan. Derrière la chaîne de roches qui ceinture et découpe l...
435 lectures

Phrases d'auteurs...

"Le romancier habite les seuils, sa tâche est de faire circuler librement le dedans et le dehors, l'éternité et l'instant, le désespoir et l'allégresse."  Yvon Rivard

" La vie procède toujours par couples d’oppositions. C’est seulement de la place du romancier, centre de la construction, que tout cesse d’être perçu contradictoirement et prend ainsi son sens."  Raymond Abellio

"Certains artistes sont les témoins de leur époque, d’autres en sont les symptômes."  Michel Castanier, Être

"Les grandes routes sont stériles." Lamennais 

"Un livre doit remuer les plaies. En provoquer, même. Un livre doit être un danger." Cioran

"En art, il n’y a pas de règles, il n’y a que des exemples." Julien Gracq, Lettrines 

"J'écris pour me parcourir. Peindre, composer, écrire : me parcourir. Là est l'aventure d'être en vie."Henri Michaux

"La littérature n’est ni un passe-temps ni une évasion, mais une façon–peut-être la plus complète et la plus profonde–d’examiner la condition humaine." Ernesto Sábato, L’Ecrivain et la catastrophe

"Le langage est une peau. Je frotte mon langage contre l'autre. " Roland Barthes, Fragments d'un discours amoureux 

 

 

Mots-clés

Absence Adresse Afrique Allégorie Alpinisme Amour Anaphore Animal Antonin Artaud Attente Auteur participant aux ateliers Autoportrait Baiser Bateau Blaise Cendrars Cadre Campagne Christian Bobin Chronologie Cinéma Construction Corps Couleur Couleurs Couple Course Covid Description Désert Désir Dialogue Diderot Douleur Ecrire Ecrire ailleurs Ecriture automatique Emmanuel Berl Enfance Enumérations Ephémère Epiphanie Erotisme Exil Fable Faits divers Faulkner Felix Fénéon Fenêtre Fête Fiction Filiation Flux de conscience Folie Fragments Gabriel Garcia Marquez Gestes Giono Guerre Haïkus Henri Michaux Humour Idiomatiques Ile Imaginaire Inceste Indicible Instant Japon Jardin Jean Tardieu Jeu Julio Cortázar Langue Laurent Gaudé Légende Léon Bloy Lieu Littérature américaine Main Maternité Mauvignier Médias Mémoire Métaphore Métro Miroir Moment historique Monologue Intérieur Monuments Mort Mots Mouvement Musicalité Musique Mythe Mythes Narrateur Noms de personnage Nourriture Nouvelles Novalis Nuit Numérique Objets Odeurs Oxymores Pacte de lecture Paternité Patio Paysage Peinture Personnage Photo Phrase Phrases Poésie Point de vue Polyphonie Portes Portrait Printemps des poètes Projection de soi Quotidien Raymond Queneau Récit d'une vie Réécriture Rencontres Résilience Rituel Roman Romantisme Rythme Scène Science-fiction Sculpture Secret Sensation Sève d'automne Silence Soir Solitude Son Souvenir Sport Stages Steinbeck Stupéfiants Style subjectivité Sujets d'actualité Synesthésie Synonymes Téléphone Témoignage Temporalité Texte avec "tu" Textes écrits à plusieurs Tobias Wolff Vieillissement Ville Visage Voix Voyages Voyeur Zola Zoom