Passage, Elle crie, crabe démembré, dans un bouillon de poussière safranée. La carapace en merisier craque sous la semelle opiniâtre d'un pied besogneux, mécanique ; croquer la rebelle. La table a la dent dure pour l'ouvrier. Le compte à rebours décline des notes acres, des dissonances qui se choque...
D'une plage transparente
Quartz enfiévré, coupant nos pieds, criant
Ma bouche, elle, ne crie pas
Elle embrasse l'horizon
Avant l'horizon,
L'océan à contre-couleur
L'océan est à moi, j'y suis, JE
Liquide, liquide peut-être
Sel, écume,
Algues à mes chevilles comme des bras
M'étreignent jusqu'au bleu sang
J'éructe la visqueuse
Elle se calme au loin
Pendant que les vagues roulent dans leur plénitude
Je garde les plus hautes
Je transperce leurs murs de mon corps étanche,
Une autre vie
D'une respiration abstinente
Ecoulement de l'iode sur ma peau d'écailles, de poils et de plumes
Je vis toutes mes vies entre la terre et le ciel
Des larmes invisibles des sirènes estropiées
Aux sourires agacés des squales incapables de solitude
Cette eau-de-là est pleine d'une possibilité de
Partir
Fabienne Massoudi, avril 2023
Comments