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Noémie N.
22 avril 2024
Textes d'ateliers

Texte d'origine : « La douleur qui précède la chute. Les fantômes qui dansent devant les yeux. Autour, tout est anéanti. C'est vide, déserté. L'image sans le son. On regarde autour de soi. Les formes, les objets, les gens qui habituellement font sens, sont vidés de leur substance. Comme lo...

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Départ

Gare de départ ça y est j'y suis enfin pas faute d'avoir couru j'en peux plus je suis trempée Mes cheveux Tout ce monde Où ils vont tous pas question de manquer le train S'il vous plait Madame… Ce monde pas possible dans tous les sens ça crie ça mange mon sac insupportable Partir Voie 1 évidemment toujours la même je devrais le savoir j'ai quand même encore un peu de temps cette manie de toujours partir en avance ma pauvre fille quand on part en avance on arrive en avance m'acheter un bouquin oui j'en ai un dans mon sac d'accord mais on ne sait jamais.… Ce sac pèse des tonnes mais enfin c'est la dernière fois alors … Allez fendre la foule se frotter aux gens Poussez-vous ça sent le chien mouillé manteaux râpeux blousons dégoulinant de pluie odeur de boulangerie non pas de sandwich. Voiture 12 tout au bout évidemment Allez vite monter dans le train merci Monsieur La voix suave Prenez garde à la fermeture des portes…. Le moteur ronfle euh ma place pardon pardon pas de sourires à peine pour s'asseoir. Visages masqués regards qui s'évitent aveugles. Départ proche départ près de la vitre près des multiples gouttes d'eau collées à la vitre calligramme d'Apollinaire la pluie en biais c'est parti le train s'ébranle doucement les immeubles s'éloignent les perles de pluie s'effacent avec la vitesse Enfin ! L'arrivée là-bas au bout tout au bout depuis le temps Mon cœur tremble. Peut-être est-il déjà à la gare ? Le train traverse la banlieue à vive allure façades moches défilé de fenêtres entre lessives et paraboles quelque chose à la fenêtre un visage de femme des bras qui s'agitent un tapis rien des gens vivent là le bruit le train file le train quitte la ville. C'est aujourd'hui il m'attend le rejoindre. Ça coule en moi comme une mer chaude est-ce que j'ai bien fait Frissons Le camion de déménagement sur la route lui aussi. Mon cœur déborde ! La pluie s'est calmée les inscriptions sur les panneaux impossibles à lire escamotées Où est-on ? Le paysage va trop vite il fuit immeubles carrefours maisons voitures tout s'efface tout disparait la maison vendue la maison vide pincement au cœur Vertige. Aller ailleurs vivre ailleurs l'inconnu l'aventure à mon âge. Tu es folle Oui. Je suis en route. La vie revient ça frémit. La campagne à toute vitesse des villages maintenant des champs des vaches un tracteur au milieu des sillons aussitôt disparu. Au fond du wagon un enfant pleure pourvu qu'il se taise je n'supporte pas ça j'suis pas la seule les gens se retournent soupirent je les vois à peine chacun comme moi fermé dans sa bulle. Ne me dérangez pas, ne me parlez pas je suis bien là au chaud il est là déjà avec moi je pourrais le toucher je sens sa barbe contre ma joue son odeur de tabac et de campagne je vais le retrouver. Cette femme là-bas un peu chic maquillée trop le cheveu teint ça se voit Est-ce que quelqu'un l'attend ? Lui là l'ordinateur sur les genoux absorbé par son écran Qui l'aime qui pense à lui ? Qui sont-ils Où vont-ils ? Restons inconnus Qui sait où je vais et pourquoi … ? Cette parenthèse entre départ et arrivée est à moi. Le train se dépêche la forêt de pins sombre comme un tunnel ruban noir qui se déroule Bientôt Mon cœur impatient on descend vers le Sud je sais où nous sommes je sais où nous allons vers la mer vers ce qui m'attend. Tu le connais à peine tu te conduis comme une petite fille à ton âge c'est de la folie de l'inconscience tout changer comme ça et nous comment on va faire sans toi c'est ce qu'ils ont dit je le savais Je change seulement de paysage Il m'attend Le ciel se dégage la lumière n'est plus la même la mer au loin les maisons blanches les volets rouges ou bleus et partout du vert On dit qu'il pleut tout le temps ici ce n'est pas grave tout est beau Le train continue à courir plus vite plus vite la mer est là elle courre avec lui joue à cache-cache avec les maisons puis s'offre comme un cadeau dans toute son étendue gris-bleu majestueuse si belle C'est le signal Le bruit du train s'allonge s'étire crissement sifflement ça ralentit Mes mains tremblent vais-je y arriver Les gens se lèvent Entrée en gare Mon cœur à l'envers Il est là

27 février 2022 

Intime compagne
Urgence

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Commentaires 1

Sylvie Reymond Bagur le dimanche 20 mars 2022 20:12

Un autre flux de conscience. Trouver une forme, une écriture pour restituer quelques instants d'un trajet individuel et se tenir au plus près du personnage. C'étaient les défis de cet atelier, voici un texte qui, comme celui de Jean-François, a su les relever.

Un autre flux de conscience. Trouver une forme, une écriture pour restituer quelques instants d'un trajet individuel et se tenir au plus près du personnage. C'étaient les défis de cet atelier, voici un texte qui, comme celui de Jean-François, a su les relever.
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" La vie procède toujours par couples d’oppositions. C’est seulement de la place du romancier, centre de la construction, que tout cesse d’être perçu contradictoirement et prend ainsi son sens."  Raymond Abellio

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"Les grandes routes sont stériles." Lamennais 

"Un livre doit remuer les plaies. En provoquer, même. Un livre doit être un danger." Cioran

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"J'écris pour me parcourir. Peindre, composer, écrire : me parcourir. Là est l'aventure d'être en vie."Henri Michaux

"La littérature n’est ni un passe-temps ni une évasion, mais une façon–peut-être la plus complète et la plus profonde–d’examiner la condition humaine." Ernesto Sábato, L’Ecrivain et la catastrophe

"Le langage est une peau. Je frotte mon langage contre l'autre. " Roland Barthes, Fragments d'un discours amoureux 

 

 

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